Les chinois ZTE et Huawei se font un nom dans les smartphones

Les deux équipementiers montent en gamme et menacent leurs concurrents européens, taïwanais et coréens.
La tribune infographie

Quasi inconnus du grand public il y a deux ans, les deux équipementiers télécoms chinois ZTE et Huawei sont en train de se faire un nom sur le marché des appareils mobiles et même des smartphones. Certes, le Blade de ZTE n'a pas la notoriété de l'iPhone ou du Galaxy S de Samsung, mais il s'est écoulé à plus de 3 millions d'exemplaires dans le monde et devrait dépasser les 5 millions avant la fin de l'année. Si certains modèles sont encore vendus sous marque blanche, les deux groupes de Shenzhen commercialisent bien plus que des appareils basiques et mettent de plus en plus en avant leur propre marque avec des modèles milieu et haut de gamme généralement équipés d'Android, le système d'exploitation de Google. « Nous ne pouvons pas présenter à nos abonnés que des smartphones très chers à plus de 500 euros. Huawei permet de proposer aux clients prépayés une première expérience de smartphone Android », souligne Antoine Couret, de Bouygues Telecom. L'un des modèles à clavier sera vendu à Noël moins de 50 euros sans subvention.

Dans cette phase de démocratisation accélérée des smartphones, les opérateurs mobiles sont demandeurs de produits accessibles. Les deux Chinois ont effectué une percée spectaculaire en quelques mois. ZTE s'est hissé au cinquième rang mondial des fabricants de mobiles dans le monde au deuxième trimestre 2001, à 3 % de part de marché selon Gartner et 5 % selon Strategy Analytics, dépassant Research In Motion (BlackBerry), HTC et Motorola. De son côté, Huawei pointe à la neuvième place, devant Sony Ericsson, à 2,1 % de part de marché.

Et ils ne comptent pas s'arrêter là. Sur les 35 millions de téléphones qu'il a écoulés au premier semestre (+ 30 %), ZTE a vendu 5 millions de « terminaux intelligents », smartphones et tablettes (+ 400 %) et compte en livrer 12 millions de plus au deuxième semestre. En Europe, il vise entre 5 % et 10 % de part de marché sous un an. Huawei, qui pense atteindre 18 millions d'appareils sous Android cette année, a l'ambition de devenir « l'un des trois premiers fabricants de mobiles sous Android dans les trois ans » (il est septième aujourd'hui). Pour Strategy Analytics, cette poussée, de ZTE en particulier, « dans le marché des smartphones Android mass market constitue une menace croissante pour des concurrents comme Nokia, Samsung, HTC et RIM ».

La division « terminaux » des deux fabricants a également pris un poids important dans leur chiffre d'affaires : 30 % chez ZTE au premier semestre et 17 % chez Huawei en 2010 (soit 4,6 milliards de dollars). « C'est un moyen de rentrer plus facilement sur certains marchés, avec des produits moins sensibles que les équipements de réseaux », explique un cadre d'un de ces groupes. Une stratégie originale qui contraste avec celle des occidentaux (Alcatel-Lucent, Ericsson, et Nokia Siemens Networks) qui se sont employés à séparer leurs activités.

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