Bataille sur les plateformes numériques de demain

Lekiosk, qui propose 600 titres de presse magazine en numérique, vise 6 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. Il est en concurrence avec Relay.fr et ePresse, la plateforme des quotidiens.
Le kiosque numérique Copyright AFP

Il y a une vie en numérique pour la presse papier. Tel est en tout cas le constat que l'on peut faire au vue de la bataille en cours entre les différentes plateformes de distribution sur Internet. Lancée en 2008 par quatre fondateurs diplômés depuis peu, leKiosque.fr, qui se rebaptise LeKiosk, propose d'accéder aux versions numériques de 600 titres de presse, dont Elle, Voici, Paris Match ou l'Express. Si l'offre est accessible multi-support, sa force réside dans son application iPad, principal vecteur d'abonnement et de vente. Dans l'application lancée en janvier 2011, le lecteur choisit ses titres sur les étagères d'un véritable kiosque à journaux en 3D qui tourne à la manière d'un manège.

L'internaute peut acheter un numéro, s'abonner à un magazine, mais il peut surtout opter pour l'abonnement de 9,90 euros et accéder à 10 titres de son choix chaque mois. « Nous nous sommes inspirés du modèle de la musique», a indiqué Ari Assuied, le président de la société. En neuf mois, LeKiosk a conquis 25.000 abonnés sur cette offre, sur un total de 70.000 clients. « Nous avons 90% de taux de reconduction », a précisé le président. Pour le moment, le chiffre d'affaires, qui a atteint 1,4 million d'euros l'an passé, mais qui devrait passer à 6 millions d'euros cette année, est généré à moitié par l'achat à l'acte, à moitié par ce forfait, mais la tendance devrait bientôt évoluer, ont précisé les dirigeants.

LeKiosk pas seul sur son créneau

LeKiosk n'est pas seul sur son créneau. Relay.fr, la plateforme du groupe Lagardère propose une offre équivalente. Mais Ari Assuied prétend être mieux placé dans iTunes: « Nous avons opté dans iTunes pour l'option d'achat en un clic. Nous sommes numéro un du classement des applications en termes de chiffres d'affaires depuis plus de 10 mois ». Relay.fr, qui n'a pas opté pour la même option de paiement, n'est pas dans ce classement. En revanche, LeKiosk a fait l'impasse sur les offres illimitées, contrairement à Relay.fr qui propose un abonnement à 19,9 euros. « Le problème, c'est que tous les éditeurs ne veulent pas y adhérer, donc nous n'avons pas voulu faire une proposition qui pouvait être déceptive pour le consommateur », a précisé le président.

Les éditeurs touchent 50% du prix de vente, Apple 30%, et LeKiosk 20%. Concernant les forfaits, même si les internautes n'ont pas consommé l'équivalent de leur 10 magazines, LeKiosk a quand même pris le partie de leur reverser la moitié des 9,90 euros, divisant la somme au prorata des titres consommés. Une façon de rendre le modèle plus intéressant pour les éditeurs. 

Prêt à accueillir les quotidiens

En revanche, les quotidiens ne sont pas disponibles sur la plateforme, une absence regrettée par Ari Assuied. La presse quotidienne dispose en effet de sa propre plateforme, baptisée ePresse, conçue dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique. « Nous avons discuté avec tous les quotidiens. Ils pensent qu'ils peuvent gérer eux-mêmes leur distribution. Si demain ils ont envie de venir, ils seront les bienvenus ». En avril dernier, ePresse présentait une nouvelle mouture de la plateforme, proposant à la fois des quotidiens, mais également trois nouveaux magazines, comme Le Point, L'Express ou Le Point. Pour autant, ePresse ne propose pas de forfaits, à l'image des autres plateformes. Pour se différencier, LeKiosk revendique une équipe de R&D dotée de 20 ingénieurs, sur un effectif total de 35 personnes. "Notre métier c'est de travailler sur de nouveaux usages, comme sur le fait de pouvoir partager des articles de son magazine, de créer des reveus de presse etc". Le Kiosk vient de se lancer au Royaume Uni, et songe à s'installer en Italie. Après avoir levé 3,1 millions d'euros en tout, il prépare une levée de fonds comprise entre 4 et 6 millions d'euros.
 

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Commentaires 2
à écrit le 25/05/2012 à 11:18
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Pouvez vous me dire pourquoi Apple touche 30%, Apple ne devrait toucher que des clopinettes pas plus que ce que les banques touchent lors d'un paiement par cartes bancaires c'est à dire moins de 1% (sauf certaines cartes étrangères dites de lux qui s...

le 25/05/2012 à 20:06
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Parce que sans Apple tout cela n'existe pas !! iTunes et l'App Store ça coute à Apple. Je préfère payer que d'avoir de la pub !!

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