Vivendi : pas de scission médias/télécoms à cause de la dette

Le président du directoire, Jean-François Dubos, a indiqué que le groupe n'envisageait pas de séparation de ses deux pôles d'activités, une opération complexe et problématique pour les porteurs d'obligations. Mais beaucoup d'autres scénarios de cessions restent possibles.
Philippe Capron, le directeur financier de Vivendi, Jean-François Dubos, le président du directoire, Stéphane Roussel, le PDG de SFR, jeudi au siège. DR

« Split », « spin-off », « break-up », scission, cessions : quel avenir stratégique pour Vivendi ? Le nouveau président du directoire Jean-François Dubos a prévenu d'emblée jeudi, lors de la présentation à la presse des résultats du premier semestre, qu'il ne commenterait pas la revue stratégique en cours. « Nous travaillons d'arrache-pied, mais cela prend du temps. Il n'y a pas de solution miracle qui puisse être mise en ?uvre du jour au lendemain, pas de quick fix » a-t-il indiqué. Toutefois, il a d'ores et déjà écarté une des possibilités. « Clairement, un scénario de scission simple, de « straight break-up » entre les médias et les télécoms ne fonctionne pas. Quand on regarde bien, on n'arrive pas à répartir la dette, les télécoms auraient trop de dette. Cela n'exclut pas des tas d'autres scénarios. » Notamment une vente morceau par morceau, un démantèlement progressif. Ce problème de la dette « obligataire pour l'essentiel et logée chez la mère » rend trop complexe une séparation en deux du groupe, comme La Tribune le soulignait dans son édition hebdomadaire du 29 juin.

Tout est envisageable sauf l'immobilisme
Cette déclaration vise surtout à « rassurer les porteurs d'obligations, que cela inquiète. » En effet, il y aurait un risque de dégradation de la note de cette dette obligataire en catégorie spéculative : or « le maintien d'une notation de crédit de qualité » est une des priorités du directoire. Pour autant, « ne retenez pas l'idée que l'on ne bougera pas. A l'évidence, on fera des choses » a complété le directeur financier Philippe Capron. Tout est envisageable donc, sauf un « split » et l'immobilisme. « Il n'y a pas de question taboue » a répété le management. Quand sera-t-on fixé sur les cessions d'actifs ? « Il y aura trois conseils de surveillance d'ici à la publication des résultats annuels 2012. Il faudra prendre des décisions mais le conseil entend prendre son temps » a répondu Jean-François Dubos. Bertrand Meheut, le PDG du groupe Canal Plus, auquel a été confiée une mission de réflexion sur les actifs de contenus mais sans être en charge du pôle médias, devra rendre ses conclusions sur les synergies existant ou non entre les métiers (jeux vidéo d'Activision Blizzard, Universal Music et Canal). De même, Jean-Yves Charlier, nommé directeur général des activités télécoms le 20 août, fonctions qu'il prendra le 1er octobre, n'a en réalité pas autorité sur les patrons de filiales (SFR, Maroc Télécom, GVT), qui rendent compte directement au directoire. Il doit lui aussi chercher des synergies... ou des acquéreurs potentiels. Cette revue stratégique « est un processus interactif, un dialogue permanent au sein des différents cénacles de Vivendi » a ajouté Philippe Capron.

Pas d'entrée de Bolloré au conseil pour l'instant
Autre questions en suspens, Vincent Bolloré va-t-il bientôt faire son entrée au conseil de surveillance ? « Pas que je sache » a répondu le président du directoire, soulignant que le rachat par Canal Plus des chaînes Direct 8 et Direct TV de l'homme d'affaires breton n'était pas encore finalisé. Vincent Bolloré, qui détient actuellement 2,4% du capital de Vivendi, en aura « un peu plus de 4% » à l'issue de la transaction. Lors de l'assemblée générale, le 19 avril, Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, avait pourtant ouvertement « espéré » une entrée au conseil de l'homme d'affaires au groupe familial qui est également premier actionnaire et président de Havas. Le conseil de surveillance de Vivendi accueillera-t-il ce nouveau membre en novembre comme envisagé ? Ou bien la voie dans laquelle Vivendi a décidé finalement de s'engager après le départ de Jean-Bernard Lévy le 28 juin a-t-elle changé la donne ? En attendant, cette clarification sur la scission et la confirmation des objectifs annuels, notamment ceux de SFR, ont rassuré les investisseurs : l'action Vivendi gagne 3,7% à 16h à 15,67 euros.
 

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Commentaires 2
à écrit le 30/08/2012 à 17:18
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La première quasi certitude est la vente du Brésil à Orange, pour les unités africaines l'on verra ensuite....

à écrit le 30/08/2012 à 16:16
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Le brave Vincent Bolloré doit être vert.... Et ses soutiens aussi ... puis il a bien des qualités mais "son nez" dans les télécoms (wifirst - wimax) semblait l'avoir lâché

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