Vincent Bolloré est prêt à prendre les rênes de Vivendi

Thomas Rabe a retiré sa candidature à la présidence du directoire de Vivendi, et Vincent Bolloré maintient la sienne, selon l'AFP.
Un comité de nomination doit se réunir mercredi à Paris pour étudier la succession de Jean-François Dubos à la présidence du directoire de Vivendi.

Un an après son entrée au capital du conglomérat Vivendi, l'homme d'affaires Vincent Bolloré est sorti du bois et son entourage ne cache plus ses ambitions de prendre les rênes du groupe. Contre toute attente, le milliardaire breton a décidé de se porter candidat à la présidence du directoire, autrement dit la la direction opérationnelle de Vivendi, ont confirmé à l'AFP dimanche deux sources proches du dossier.

Il s'agirait pour M. Bolloré de s'opposer à la volonté de l'homme fort du groupe Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance, de faire nommer l'Allemand Thomas Rabe, qui dirige actuellement le groupe de médias Bertelsmann (RTL Group, M6...), selon les mêmes sources. Cette candidature a fait voler en éclats la "paix des braves" signée tacitement entre MM. Bolloré et Fourtou, qui à son poste, non exécutif, définit la stratégie, dont la mise en oeuvre est dévolue au président du directoire.

Selon l'une des sources, M. Bolloré, qui est le premier actionnaire de Vivendi avec 5,01%, "a décidé de bouger, de manifester son autorité et de s'impliquer dans la destinée de Vivendi". D'où ce rapport de forces qui semble pour l'instant tourner à son avantage puisque M. Rabe, qui devait être présenté mercredi à un comité des nominations interne pour succéder au président du directoire transitoire actuel Jean-François Dubos, a jeté l'éponge dimanche face à l'opposition de M. Bolloré, ont confié à l'AFP les sources.

Cette décision est un revers pour Jean-René Fourtou, qui espérait que le conseil de surveillance de Vivendi allait entériner l'arrivée de M. Rabe lors d'une réunion fin septembre. M. Fourtou avait débarqué l'ancien patron du groupe de médias Jean-Bernard Lévy en juin 2012 en raison de divergences stratégiques.

"Vincent (Bolloré) n'a pas apprécié que ce soit le profil d'un financier (M. Rabe), qui ne connaît pas en plus Vivendi qui soit favorisé", explique l'une des sources. "Il a toujours dit, poursuit-elle, qu'à la tête de Vivendi il fallait quelqu'un de costaud qui connaît bien la maison". Comme un signe de sa détermination, Vincent Bolloré n'avait pas encore retiré sa candidature dimanche, malgré le retrait de M. Rabe. A priori la procédure va se poursuivre, ajoute la source, indiquant qu'il n'était pas à exclure que d'autres candidats soient auditionnés d'ici mercredi.

Contacté par l'AFP, ni Vivendi, ni le groupe Bolloré n'ont souhaité faire de commentaires. Jusqu'ici, Vincent Bolloré, qui vient de céder la présidence d'Havas à son fils Yannick, s'était toujours gardé d'afficher ses intentions concernant Vivendi, son entourage se contentant juste de dire qu'il soutenait la stratégie de recentrage sur les contenus (Canal+, Universal...) et de cession du pôle télécoms (SFR). L'homme d'affaires estime que la mise en place de cette stratégie prend trop de temps, d'autant plus que la cession de l'opérateur Maroc Télécom est toujours loin d'être bouclée, indiquent les sources.

Il voudrait accélérer le processus de transition, régler les questions autour de la gouvernance et bâtir les contours du nouveau Vivendi. Mais il doit encore trancher les dossiers SFR, en grande difficulté, entre le redresser et l'introduire ensuite en Bourse ou le vendre. Reste aussi le sort de l'opérateur brésilien GVT, une pépite que Vivendi a échoué à céder il y a quelques mois.

Si sa candidature ne signe pas le départ immédiat de Jean-René Fourtou, elle sonne comme un divorce public entre les deux hommes et pose la question sur l'avenir chez Vivendi de ce dernier, dont le mandat à la tête du conseil de surveillance court jusqu'en 2016. "Il va devoir faire un geste fort", dit une des sources.

Vincent Bolloré a vendu en 2012 ses chaînes D8 et D17 au groupe Canal+, opération qui lui a permis de devenir le premier actionnaire du groupe de médias, devant le fonds américain BlackRock (4,62% du capital), et Société Générale (4,55%).

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Commentaires 4
à écrit le 09/09/2013 à 14:40
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Papy Fourtou fait de la résistance ? Merci à Monsieur Bolloré de lui montrer la porte de sortie Il est temps de définir une stratégie et que le Groupe Vivendi retrouve un avenir.

à écrit le 09/09/2013 à 14:30
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l'Allemand Thomas Rabe, qui dirige actuellement le groupe de médias Bertelsmann (RTL Group, M6...) M6, en etes vous sur?

à écrit le 09/09/2013 à 8:41
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Vivendi n'a jamais choisi entre les deux modèles d'affaires possibles : holding ou conglomérat, qui pouvait lui convenir. C'est donc un machin plus qu'une entreprise, voué à être pillé par un raider.

à écrit le 08/09/2013 à 17:58
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heureusement que Herr Rabe a retiré sa candidature, place aux Français non ??? cela suffit avec France Loisirs, maintenant Vivendi ...où allons nous ??

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