Espionnage : les patrons de Facebook et Yahoo critiquent les pratiques de la NSA

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, se plaint de la mauvaise image qui entache son entreprise à cause de la surveillance électronique pratiquée par la NSA pour le gouvernement américain. Marissa Mayer, chez Yahoo, se dit fière de faire partie d'une entreprise qui a "toujours été sceptique" à l'égard des requêtes émanant des services secrets.
Marissa Mayer, la patron de Yahoo craint la prison en cas de divulgation d'information sur le programme de surveillance américain (Photo Reuters)
Marissa Mayer, la patron de Yahoo craint la prison en cas de divulgation d'information sur le programme de surveillance américain (Photo Reuters)

Les rois de la Silicon Valley répondent à l'affaire Prism. Interrogés mercredi 11 septembre dans le cadre de la conférence Disrupt Techcrunch 2013 à San Francisco, Marissa Mayer, numéro 1 de Yahoo et Mark Zuckerberg, son homologue de Facebook, ont tous deux une vision divergente sur ce sujet particulièrement sensible pour les géants du web. 

Zuckerberg: "Je crois que le gouvernement s'est planté"

Le fondateur de Facebook fustige l'administration américaine pour sa communication autour de cette affaire. A ses yeux, le gouvernement "s'est planté" dans la gestion de l'équilibre entre la nécessité de protéger les citoyens américains d'une part et les libertés ainsi que les entreprises d'autre part.

 Il estime que lorsque les informations d'Edward Snowden ont été publiées, en juin, le gouvernement s'est borné à répondre : "ne vous inquiétez pas, nous n'espionnons aucun Américain". Et d'ajouter sur un ton persifleur: "Oh, merveilleux, cela va vraiment aider les entreprises qui essaient de servir les gens à travers le monde et inspirer la confiance dans les compagnies internet américaines". 

Le jeune patron du réseau social au milliard d'utilisateurs dans le monde déclare avoir bataillé ferme avec les autorités pour avoir au moins le droit de publier le nombre de requêtes émanant de leurs services secrets. En août, son entreprise publiait ainsi le chiffre de 15.000 demandes. 

Marissa Mayer: "si vous ne vous pliez pas à ce qui a été décidé, c'est de la trahison"

De son côté, Marissa Mayer, numéro 1 de Yahoo, s'est montrée moins frontale. Si elle déclare être "fière de faire partie d'une organisation (...) qui, depuis le début en 2007, s'est montrée sceptique à l'égard des requêtes [de la NSA] et les a vérifiées attentivement". Elle rappelle qu'à cette date (alors qu'elle ne faisait pas encore partie de Yahoo), l'entreprise avait déposé plainte contre certains effets du "Patriot act", cette loi américaine particulièrement décriée qui autorise notamment l'administration à procéder à des écoutes. Mais ce procès a été perdu.  "Quand vous avez perdu, si vous ne vous pliez pas à ce qui a été décidé, c'est de la trahison", s'est défendue Marissa Mayer. 

La dirigeante du site web ajoute justifie ainsi la rétention d'information pratiquée par son entreprise. "Nous ne pouvons en parler parce que c'est classé secret défense (...) Publier des informations classées secret défense c'est de la trahison et vous pouvez être incarcéré", a-t-elle précisé. Aussi affirme-t-elle que, dans ces conditions, il a paru "normal de respecter le système". 

Cependant comme pour Facebook, une partie de l'information a pu être divulguée. Le moteur de recherche a ainsi annoncé le 6 septembre que 29.000 demandes de renseignements sur ses utilisateurs avaient été formulées dans 16 pays différents

 

Les géants du net se plaignent des effets pour leur image

Les deux groupes ont toutes deux engagé des poursuites pour que l'organisme chargé de veiller à la légalité des activités de surveillance les autorise à publier davantage d'informations au public. Dans le texte de sa plainte, Yahoo estime par exemple que "l'incapacité à répondre à la presse à entaché sa réputation et à porté préjudices à ses affaires non seulement aux Etats-Unis mais plus largement dans le monde". 

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Commentaires 7
à écrit le 12/09/2013 à 19:01
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Hélas l'histoire dans le passé nous a démontré que c'était bien souvent ce type de comportements de la part de grands industriels qui préféraient collaborer et qui permettait la montée de toutes formes de totalitarisme. En plus dans ce qui est consid...

à écrit le 12/09/2013 à 18:56
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Oui à la NSA. Mais , alors , il faut dire aussi oui au KGB , à la Chine etc...Moi , je suis POUR , parce qu'en exploitant commercialement les donnés , ça fera baisser le prix des forfaits. Ainsi également , TOUT MEC ou MEUF coupable de koi ke ce so p...

à écrit le 12/09/2013 à 17:00
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Les patrons de ces deux groupes tentent de bénéficier d'un effet de report lié à leur prise de position sans risque. Pour Yahoo, cela a déjà pas mal marché, mais l'annonce qu'ils ont fait comme les autres (ce qui est révélé astucieusement en filigran...

à écrit le 12/09/2013 à 14:29
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ça n'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'il faut tout montrer.

à écrit le 12/09/2013 à 12:27
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Bonjour, J'ai envie de dire qu'au moins les choses sont claires. Les entreprises US sont obligées de coopérer même si la légalité et la pertinence des demandes ne sont pas prouvées. Le législateur US devrait y regarder de plus près car il peux y avoi...

à écrit le 12/09/2013 à 12:13
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Il est surtout temps de quitter pour les entreprises , RD, commercial, finance, tous les services qui sont hébergés aux US. Ces sociétés mentent car sous controle du patriot Act. Et quand on voit qu'apple va sortir une capture d'empreinte, une bénédi...

le 14/09/2013 à 16:24
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amaldo Que peut-on ajouter de plus à vos propos,c'est tout à fait la réflexion que je me suis faite en entendant la pub du 5S. Elle part plutôt en brioche la démocratie au states.Mais les google glass vont en rajouter une tite couche supplémentaire,a...

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