« Start-uppers », êtes-vous conquérants ou bâtisseurs ?

L'Atelier BNP Paribas et TNS Sofres ont scruté ces jeunes entrepreneurs innovants, leurs ambitions, leurs idées et leurs rêves... sans limite.
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Heureux qui, comme... Céline, Alexandre, Jonathan, Khalid et Thibaut... fait un long voyage entrepreneurial ! Qu'on se le dise, les startuppers sont des gens épanouis, selon l'étude « Portrait-robot de l'entrepreneur innovant » publiée par L'Atelier BNP Paribas et TNS Sofres*.

Utopistes, pragmatiques, visionnaires, ambiteux...

À la tête d'une start-up comprendre « société à fort potentiel de croissance, en recherche d'un business model nouveau et réplicable », ils se considèrent comme des entrepreneurs comme les autres.

Pourtant, ils s'en distinguent par leur jeunesse 35 ans en moyenne contre 38 ans, et leur très haut niveau d'études. Tous se disent passionnés, dynamiques, ambitieux, pragmatiques et créatifs. Et deux start-uppers sur trois revendiquent l'amour du risque.

Rares sont ceux, en revanche, qui confessent être accros au travail. Mais ils rentrent tard du bureau et continuent de gérer leurs affaires à la maison via leur smartphone ou tablette.

 

Cette entreprise qui les mobilise tant résulte d'une idée fixe dans la moitié des cas. On est loin de l'image d'Épinal qui présente l'entrepreneur comme celui qui, à force de se confronter à un problème, finit par inventer sa propre solution.

Un start-upper sur dix déclare même s'être lancé... sans idée précise, porté simplement par l'envie de créer une société. Une caractéristique surprenante qui s'observe surtout chez les « bâtisseurs », l'une des trois typologies d'entrepreneurs innovants définies par l'étude.

Les « bâtisseurs »

Pour ces « bâtisseurs », qu'importe l'activité pourvu qu'il y ait de l'emploi. Se disant volontiers « pragmatiques », ils se montrent préoccupés par la pérennité de leur structure, pour leurs salariés et pour eux-mêmes : la moitié d'entre eux se voit toujours à la barre de leur société dans cinq ans. Plus que l'idée initiale, c'est l'exécution du projet qui compte à leurs yeux : bien gérer les finances, veiller à la qualité du produit, soigner le marketing, etc.

Dans la communauté des start-uppers, généralement adepte de la « hiérarchie plate » et de l'autonomie laissée aux collaborateurs, les « bâtisseurs » se distinguent par leur penchant pour la mise en place de processus et la coordination des talents au sein des équipes.

Ce management structuré et fédérateur, fondé sur leur capacité d'écoute, permet selon eux de laisser davantage de place à la stratégie, à la réflexion et à l'anticipation, notamment pour se préparer aux évolutions de marché.

Les « nouveaux Galilée »

À l'inverse, les « nouveaux Galilée » ont basé leur projet entrepreneurial sur une idée personnelle qui les taraudait depuis longtemps. Convaincus que le service ou le produit qu'ils imaginent bouleversera les usages des consommateurs, ils sont plus enclins que la moyenne à prendre des risques.

Ces utopistes misent sur leur dynamisme et leur créativité pour transmettre leur passion et « faire bouger les choses », ce qui constitue pour eux une source d'accomplissement personnel.

Leur ouverture d'esprit et leur convivialité font l'unanimité. Mais la gestion n'est pas leur tasse de thé. Ils visent haut, désirant devenir leader en France et s'implanter à l'international.

Les « conquérants »

Des ambitions qui peuvent sembler bien modestes à côté des objectifs que se fixent les « conquérants ». Souvent plus âgés que la moyenne, ayant dépassé la quarantaine voire la cinquantaine ils rêvent d'un parcours à la Zuckerberg (le créateur de Facebook) ou mieux encore, un succès semblable à celui de Steve Jobs (le fondateur d'Apple, qui a créé une véritable « way of life »).

Adeptes des défis à relever, ils se qualifient volontiers de visionnaires. Leur charisme est indéniable, mais ils sont parfois difficiles à suivre pour leurs équipes. De quoi faire dire à certains esprits moqueurs que les « conquérants » sont des « bâtisseurs » et des « nouveaux Galilée » qui ont pris la grosse tête.

* Étude basée sur un sondage auprès d'un échantillon représentatif des Français de 1.016 personnes et 200 interviews de 18 minutes de dirigeants d'entreprises, réalisées par téléphone fin novembre, ainsi que 17 entretiens approfondis d'une heure avec des créateurs de start-up.

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>>> FOCUS Cinq parcours d'entrepreneurs "nouvelle génération"

CÉLINE LAZORTHES
Fondatrice de leetchi.com

Cette Toulousaine avait 26 ans quand elle a fondé le site de collecte en ligne Leetchi.com, à l'issue d'un Mastère Digital Business suivi à HEC Paris. La plate-forme, qui revendique 1 million d'utilisateurs dans 150 pays, ouvre son service en Grande-Bretagne en cette fin d'année.

Après l'obtention, il y a un an, d'une licence européenne d'établissement de monnaie électronique, sa technologie a été ouverte à des tiers avec la solution MangoPay. Le groupe Leetchi est soutenu par 360 Capital Partners, Idinvest et Kima Ventures.

novapost

JONATHAN BENHAMOU
Président de Novapost.fr

Ce Grenoblois avait 24 ans quand il a créé Novapost en 2007 avec Clément Buyse. Quatre levées de fonds plus tard notamment auprès d'Alven Capital et de Kernel Investissements, la holding de Pierre Kosciusko-Morizet, Novapost s'est imposé sur le marché de la dématérialisation de documents pour les ressources humaines.

La société emploie 38 salariés et entend se développer à l'international. « Entrepreneur heureux » et père de deux enfants, Jonathan a été formé à HEC.

ulule

ALEXANDRE BOUCHEROT
Cofondateur d'Ulule.com

Diplômé d'un DEA de Lettres modernes, il est un « serial entrepreneur » et l'un des pionniers de l'entrepreneuriat numérique en France. Il a cofondé Fluctuat.net en 1998, a survécu à l'explosion de la bulle Internet des années 2000, et revend en 2006 son webzine culturel au groupe Medcost, l'éditeur de Doctissimo.

En 2010, à 39 ans, il lance Ulule, la première plate-forme de financement participatif créée en Europe, sur le modèle des sites américains Kickstarter et Indiegogo.

PriceMatch.travel

KHALID EL GUITTI
Président de PriceMatch.travel

Diplômé de Sciences Po Paris et de la Sorbonne, il a 25 ans quand il cofonde le site PriceMatch avec trois associés, en 2012 à La Courneuve. L'idée de ces spécialistes de l'économétrie ? Industrialiser le « yield management », un système de fixation des prix en fonction des fluctuations de la demande.

La plate-forme, dédiée aux professionnels (compagnies aériennes, hôtels...), envoie de façon automatisée des prévisions des niveaux de réservations et propose un tarif dédié.

10 vins

THIBAUT JAROUSSE
Cofondateur de 10-Vins.com

Il y a un an, Thibaut Jarousse et deux autres jeunes ingénieurs amateurs de vins ont lancé le site 10-Vins pour proposer des grands crus en conditionnement réduit, à déguster en tête-à-tête, pour un prix cinq fois inférieur à celui d'une bouteille. Les clients peuvent tester le breuvage avec les commentaires d'un oenologue qui intervient sur le site.

Leur dernière invention : une machine pour préparer la dégustation, capable de mettre un vin dans les conditions optimales de température et d'oxygénation en quelques minutes.

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