Lors de la présentation des comptes annuels ce lundi matin, toutes les questions des analystes et journalistes devraient se concentrer sur l'accord annoncé ce week-end par Free prévoyant l'achat du réseau mobile et de fréquences de Bouygues Telecom en cas de fusion de ce dernier avec SFR, un accord qui devrait radicalement changer le plan de développement de Free dans le mobile. Pas un mot sur le sujet dans les résultats annuels publiés ce lundi matin par Iliad, la maison-mère, qui sont en ligne avec le consensus des analystes. Deux ans après son lancement, Free Mobile a séduit 8 millions de clients, soit 600.000 de plus qu à la fin du troisième trimestre 2013, en ralentissement par rapport au trimestre précédent (+640.000).
Effet de la taille critique
En outre, au bout de deux ans d'existence, Free Mobile dégage déjà 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel (+30,7% en un an) et 113,5 millions d'euros de résultat brut d'exploitation (Ebitda), contre une perte de démarrage de 46 millions d'euros en 2012. Iliad explique ce résultat par l'atteinte de la taille critique qui permet de mieux absorber les coûts. Le groupe contrôlé par Xavier Niel affirme que son réseau propre couvre plus de 60% de la population en 3G.
« Un super Free » avec le réseau de Bouygues
« Il y avait un Free, il va y avoir un super Free » a prédit le directeur général d'Iliad, Maxime Lombardini, lors d'une interview ce lundi matin sur BFM Business. L'accord lui permettra en effet d'être autonome, de s'affranchir de l'itinérance d'Orange, et cela se traduira par « une accélération » de sa trajectoire. Toutefois, « cet accord n'aura pas d'impact pour les abonnés. Il n'y aura pas de transfert de bases de données » a-t-il insisté. Dans un entretien au Monde, il a par ailleurs affirmé qu'il n'y a « aucune raison » que les prix augmentent si le marché repasse à quatre opérateurs mobiles : « au contraire. Si l'opération a lieu et que nos deux concurrents sont Orange et Bouygues/SFR, nous aurons face à nous deux géants. Nous serons plus que jamais le « maverick », l'aiguillon concurrentiel » fait-il valoir. L'action Iliad s'envole ce lundi matin et grimpe de 14%.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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