Les Echos se mettent au « mobile first »

Le quotidien économique lance nouvelle une application mobile gratuite dédiée à l’actualité en temps réel, dotée d’une équipe rédactionnelle dédiée. Pourtant la monétisation reste difficile sur mobile pour les médias.
Delphine Cuny
Le quotidien économique estime que la moitié du trafic numérique devrait provenir du mobile d'ici 12 à 18 mois.

C'est la révolution (quasi) permanente dans les rédactions de quotidiens. Après la priorité au web et au temps réel fixée l'an dernier au « Monde », voici « Les Echos » se mettant au « mobile first », à la Facebook. Le quotidien économique lance une nouvelle application mobile, baptisée « Les Echos Live », consacrée à l'actualité en temps réel. « Nous sommes partis du constat que depuis janvier, plus de 50% du trafic numérique vient du mobile aux Etats-Unis : nous pensons que ce sera le cas en France d'ici 12 à 18 mois » a expliqué Donat Vidal Revel, le directeur délégué à l'information numérique, lors d'une conférence de presse ce lundi. Actuellement, environ 25% du trafic du site du quotidien provient des smartphones et des tablettes. Une équipe rédactionnelle dédiée aux « Echos Live » a été constituée : quatre personnes recrutées lors d'une opération sur les réseaux sociaux, sept à terme, dont un « mobile page editor » chargé de la « une » sur mobile. 

« Nous ne sommes plus sous la contrainte de Google dans une application mobile, c'est une reprise en mains journalistique, sur la titraille notamment » a relevé Donat Vidal Revel qui promet que l'équipe « va penser mobile 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 »: le fil en temps réel sera mis à jour entre 6h et 23h. Au programme des papiers très courts (400 à 800 signes maximum), des vidéos, des tweets de personnalités qui font l'actualité.

 « Il n'y a plus de rédaction numérique spécifique, à part le desk mobile » a fait valoir Francis Morel, le PDG du groupe Les Echos. 

 L'organisation de la rédaction du quotidien et la conférence de début de journée ne sont plus concentrées sur la conception du journal papier mais fonctionnent davantage « désormais dans une logique de matinale » a souligné Nicolas Barré, le directeur de la rédaction des Echos.

Objectif 30% du chiffre d'affaires sur le numérique en 2018

Cependant, pas question de monétisation pour l'instant : Francis Morel, le PDG du groupe Les Echos a reconnu que le chiffre d'affaires réalisé sur mobile demeure « embryonnaire », tandis que le numérique représente 18% des recettes totales du groupe, qui avoisinent 150 millions d'euros, l'objectif étant de dépasser les 30% d'ici 2018. La nouvelle application doit servir de point d'entrée vers le reste du site, qui joue, lui, la carte du payant depuis octobre 2012, avec un système de « paywall » au-delà de 8 articles gratuits par mois (15 articles initialement). Le quotidien, contrôlé par le groupe de luxe LVMH, refuse « la course à l'audience : nous ne visons pas les 7-8 ou 10 millions de visiteurs uniques par mois. Notre objectif est de rester autour de 4 à 5 millions, sinon nous irons au-delà de notre cible de décideurs économiques. Or la valeur de notre lecteur est près du double de celle d'un site généraliste » a argumenté Francis Morel. 

« Les Echos » se targuent d'être « la marque de presse la plus digitale en France », considérant que sa diffusion est « aux deux tiers numérique », avec 22.000 abonnés purement numériques (+70% en un an) et l'ensemble des abonnés au papier ayant aussi accès au Web. Un titre revendiqué par « Le Monde » qui annonce 72.000 abonnés numériques, tandis que « Le Figaro » compte environ 20.000 abonnés « purs digitaux. »

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2014 à 15:41
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Combien d'abonnés à la Tribune dans tout cela? La compétition est rude sur le créneau économique...

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