Comment Libé veut relever le défi du numérique

Laurent Joffrin, le directeur pressenti du journal, veut notamment "revoir l'organigramme, fusionner les rédactions web et papier avec les mêmes responsables, travailler par petits groupes, changer le système rédactionnel".
Mercredi, le personnel de Libération doit voter. Pour être nommé, Laurent Joffrin, qui a déjà dirigé "Libé" de 2006 à 2011, doit recueillir "moins de 66% de voix contre lui", selon les statuts du journal. (Photo : Reuters)

Un "nouveau Libération", "réinventé pour le numérique". Tel est le projet de Laurent Joffrin pour le journal de gauche, que le directeur pressenti de "Libé" a présenté lundi au personnel, alors que le journal va être racheté et recapitalisé à hauteur de 18 millions d'euros, apportés principalement par le patron de Numericable et acquéreur de SFR, Patrick Drahi.

"Développer les nouvelles sources de revenus"

Le futur directeur de Libération estime qu'"un vrai virage numérique" est nécessaire, faute de quoi "un journal est condamné". "Il faut développer les nouvelles sources de revenus sur le web", comme des contenus numériques en partie payants, "et d'autres formes d'activité, si elles sont cohérentes avec la nature de Libération", ajoute-il.

Le numérique doit arriver d'abord, avec dans l'ordre "Twitter, les réseaux sociaux, le web et le journal papier".

"Le centre de gravité change. Cela a des conséquences sur le journal papier, qui devient un magazine de tous les jours."

Un numéro 2 venu d'un pure-player

Laurent Joffrin a par ailleurs confirmé l'arrivée comme numéro deux de l'actuel rédacteur en chef et co-fondateur du pure player Slate Johan Hufnagel, passé entre 2001 et 2006 à la rédaction en chef du site web de Libération puis à celle de 20minutes.fr.   

Pour rappel, Slate.fr est un magazine en ligne adapté de la version américaine Slate.com, qui propose des articles issus de la curation de contenus tirés de la presse internationale, ainsi que des angles originaux et décalés (par exemple, Dix conseils pour gagner une séance de tir au but).

Si elle semble légitime, la nomination de Johan Hufngael, nommé directeur délégué de Libération, en charge des éditions, par le directeur opérationnel Pierre Fraidenraich et le président du directoire François Moulias, serait une source d'"inquiétude" pour les salariés, d'après le site en ligne du magazine Marianne, qui cite une source anonyme. Contacté par La Tribune, Johan Hufnagel n'a pas souhaité commenté ces "propos anonymes non sourcés"

Fusionner les rédactions web et papier

Laurent Joffrin veut également "revoir l'organigramme, fusionner les rédactions web et papier avec les mêmes responsables, travailler par petits groupes, changer le système rédactionnel".

"Si je réussis à faire un journal de la gauche indépendante non conformiste, rénové pour le numérique , j'aurais servi de trait d'union entre les fondateurs, Serge (July), et la nouvelle génération, à qui on passera le flambeau", a-t-il ajouté.

Pour l'heure, mercredi, le personnel de Libération doit voter. Pour être nommé, Laurent Joffrin, qui a déjà dirigé "Libé" de 2006 à 2011, doit recueillir "moins de 66% de voix contre lui", selon les statuts du journal. 

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Commentaire 1
à écrit le 01/07/2014 à 20:32
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J'attends avec impatience l'article sur les expatriés fiscaux dans lequel ils n'oublieront pas de parler en détail de Patrick Drahi patron de SFR.

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