Feu vert de Bruxelles à la fusion de deux opérateurs mobiles en Allemagne

Les numéros trois et quatre du marché allemand, O2 et E-Plus, sont autorisés à se rapprocher. Mais Telefonica a dû procéder à d’importantes concessions, pour renforcer les opérateurs virtuels et laisser la possibilité d’un nouvel entrant.
Delphine Cuny
O2, la marque de l'opérateur espagnol Telefonica, va fusionner avec E-Plus, celle de KPN en Allemagne.

Un feu vert, mais pas un blanc-seing : la Commission européenne vient d'autoriser le géant espagnol Telefonica à fusionner sa filiale O2 en Allemagne avec son concurrent E-Plus (la marque du néerlandais KPN), voué à disparaître, sous réserve du respect d'importantes concessions, un peu plus lourdes que les dernières rumeurs ne l'avaient laissé envisager. Primo, l'opérateur, qui a déboursé 8,6 milliards d'euros, va devoir « céder, avant l'acquisition, jusqu'à 30 % de la capacité du réseau de l'entreprise issue de la concentration à un ou plusieurs opérateurs mobiles virtuels, trois maximum », contre 20% anticipé initialement. La Commission explique dans sa décision que la capacité de réseau est mesurée en bande passante et que les MVNO disposeront « d'un tuyau spécial pour le trafic de voix et de données. »

 Secundo, Telefonica cédera des fréquences et certains actifs « soit à un nouvel opérateur de réseau entrant, soit ensuite au(x) MVNO » qui aura ou auront récupéré cette capacité de réseau. Tertio, il devra étendre les accords de vente en gros aux autres MVNO et leur proposer la 4G. 

Crainte de hausse des prix

« Les engagements pris par Telefónica garantissent que le rachat d'E-Plus ne nuira pas à la concurrence sur le marché allemand des télécommunications. Les consommateurs continueront de profiter des avantages d'un marché concurrentiel » a souligné Joaquín Almunia, vice-président de la Commission chargé de la de la concurrence, dans un communiqué

En effet, la Commission « redoutait que l'opération de concentration, sous sa forme initiale, n'entraîne une hausse des prix et une diminution de la concurrence au détriment des consommateurs allemands. » Or elle indique clairement que ces engagements pourraient « permettre le développement d'un nouvel opérateur de réseau sur le marché allemand à l'avenir. » Soit un retour à quatre opérateurs, donc à la case départ...

Cette décision était très attendue par la direction du groupe Orange, qui a étudié un éventuel rachat de Bouygues Telecom. Un dossier auquel l'opérateur français a renoncé, comme il l'a annoncé ce mercredi matin.

Delphine Cuny

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