À Toulouse, l'aéronautique soutient la mise sur orbite du numérique

Sous les ailes de l'A380, la capitale occitane voit décoller ses propres fleurons numériques. Ils essaiment sur la scène mondiale et drainent déjà 38.500 emplois dans la région.
La Mêlée numérique, association partenaire de Toulouse Métropole, soutient avec enthousiasme la candidature au label French Tech.

La scène se passe au sud-est de Toulouse, dans les locaux de la TIC Valley, une association d'entreprises technologiques innovantes. Trois jeunes Toulousains exposent leur projet d'entreprise. Rapidement, le débat porte sur la nécessité d'avancer sur le prototypage.

Le mentor désigné pour accompagner ces entrepreneurs encore néophytes propose de mettre à disposition le bureau d'étude de l'entreprise qu'il dirige. Ce mentor n'est autre que Ludovic Le Moan, et l'entreprise dont il est question est Sigfox, qui déploie actuellement son réseau sur la Silicon Valley. Sigfox a récemment fait l'actualité en accueillant à sa présidence l'ex-patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, pour développer la croissance à l'international.

Créée à Toulouse, la société permet de connecter des objets entre eux par le biais d'un réseau cellulaire bas débit, et donc à moindre coût.

Au même moment, dans la ville rose, un ingénieur consacre son temps libre à la fabrication d'une imprimante 3D à bas coût au sein du premier fab lab français à voir le jour en 2009.

De l'autre côté de la Garonne, au coeur du centre-ville, 20.000 étudiants, particuliers ou dirigeants se sont déjà rendus l'an dernier à la Cantine, lieu géré par la Mêlée numérique, association partenaire de Toulouse Métropole, pour développer des synergies. Bien que la filière ne soit pas identifiée à un lieu, tel le quartier Zhongguancun à Pékin ou celui de Start-up Nation à Tel-Aviv, « l'initiative French Tech a été l'occasion de fédérer les acteurs », relève Bertrand Serp, vice-président de Toulouse Métropole responsable de l'économie numérique. L'élu annonce 38.500 emplois directs dans la filière numérique et 2.000 établissements implantés dans la région toulousaine.

Airbus aussi participe à l'aventure French Tech

À l'image de Sigfox, plusieurs fleurons toulousains tirent leur épingle du jeu. C'est le cas de Synox, dernièrement classé troisième du podium national « Deloitte Technology Fast 50 » des entreprises technologiques, et quinzième au niveau européen, avec une croissance de 6.873% sur la période 2008-2012. Sa solution de gestion de flotte de véhicules, par l'intermédiaire des objets connectés, s'exporte à l'international. De son côté, la société Myfox revendique déjà 25.000 foyers sécurisés avec son système d'alarme et de vidéosurveillance contrôlable par smartphone.

De Scoop.it à OverBlog, en passant par Lyra Network, « la liste est encore longue des entreprises qui font parler d'elles dans le secteur des nouvelles technologies », affirme Édouard Forcy. Ce cofondateur de la Mêlée numérique se trouve à l'origine d'une initiative insolite : un béret connecté - « fabriqué dans le sud-ouest », précise Édouard Forcy - figure dans le dossier de candidature au label French Tech déposé cet été. Et de montrer l'ensemble des pays où le béret - qui pourrait bien être l'un des emblèmes de la French Tech - a déjà été tagué.

« Ce tissu entrepreneurial est loin d'être isolé, souligne l'élu toulousain Bertrand Serp. Il est accompagné par de nombreux acteurs universitaires et plusieurs laboratoires de renom », tels le LAAS-CNRS (Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes) ou l'IRIT (Institut de recherche en informatique de Toulouse).

L'expertise revendiquée par les acteurs du numérique est aussi le fruit de l'histoire. À l'image de la Silicon Valley en Californie, soutenue par l'aéronautique et l'industrie militaire américaines, « la filière toulousaine s'est développée grâce aux savoir-faire de l'aéronautique et du spatial dans les systèmes embarqués et en raison de la présence d'anciens acteurs de l'industrie électronique tels Freescale ou Motorola », explique JeanPierre Bayol, directeur du cluster Digital Place, qui regroupe 170 entreprises adhérentes et dispose de son propre fonds d'amorçage.

Mais ce savoir-faire acquis dans l'industrie n'est pas à sens unique. Airbus participe aussi à l'aventure French Tech, tout en préparant pour octobre le lancement d'un accélérateur ouvert aux start-up qui répondront aux axes d'innovation préalablement identifiés.

« C'est un changement dans notre culture, souligne Bruno Gutierres, responsable du projet d'accélérateur privé chez Airbus. Trop peu de start-up émergent, car l'environnement aéronautique est très réglementé. Nous souhaitons donner aux entreprises du numérique les moyens humains, matériels et financiers de développer leur technologie pour trouver des applications dans l'aéronautique. »

Un pas de plus vers l'avion connecté !

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>>> Pour en savoir plus sur la French Tech en métropoles

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Commentaires 2
à écrit le 08/10/2014 à 11:54
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38500 emplois dans le numérique a Toulouse?!Mais d’où sortez vous ces chiffres? Le numérique a Toulouse c'est au mieux 20 000 emplois. Le reste des emplois numérique est imputable et déjà comptabilisé dans de secteur aéronautique. On ne peux pas a...

le 16/11/2014 à 15:44
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Non les chiffres sont venus d'une étude de Midi-Pyrénées expansion, il s'agit d'emplois informatique, telecoms et électronique

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