Nice et Sophia Antipolis jouent les locomotives

Avec une technopole axée sur l'innovation depuis quarante ans et une opération d'intérêt national (Éco-Vallée) branchée sur les usages, le territoire ne doute pas d'un cocorico niçois.
Première technopole européenne, née il y a quarante ans, Sophia Antipolis est bien sûr l'atout majeur de la candidature azuréenne.

Il est des initiatives qui fonctionnent un peu comme un diesel : le départ se fait doucement mais dès la machine lancée, plus rien ne peut l'arrêter. Il en va ainsi pour le mouvement French Tech azuréen. Si la phase initiale a été « foisonnante » selon les termes même de Jacques Lesieur, le directeur général de Team Côte d'Azur, l'agence de développement économique choisie comme porteur de projet, c'était pour mieux se structurer. Car il a fallu rassembler large, le territoire étant aussi varié qu'étendu, chaque portion ayant de surcroît une spécificité propre. Mais c'est justement là toute la force du mouvement Côte d'Azur qui ne cache pas que son principal atout se nomme Sophia Antipolis, première technopole européenne, née il y quarante ans, intimement liée à l'innovation, et qui continue d'attirer à elle des poids lourds tel le géant Huawei, équipementier chinois des télécoms, venu s'installer l'an dernier avec dix ingénieurs et un centre de recherche et développement.

L'autre atout, c'est l'Éco-Vallée, l'opération d'intérêt national branchée smart grids et surtout axée sur les applications d'usage, en pleine éclosion à Nice. Et puis il y a Cannes et sa filière de l'image numérique, qui vient de donner naissance à une technopole spécialisée appelée Bastide Rouge, sans oublier Grasse et sa parfumerie, secteur particulièrement dynamique et innovant.

« On regarde ensemble dans la même direction »

Divers donc mais uni comme un seul homme, le territoire réussit une gageure, réunir toutes les parties prenantes, les institutionnels - Métropole, les communautés d'agglomération AntibesSophia Antipolis, Pays de Lérins, Pays de Grasse, l'Université Nice Sophia Antipolis, la Chambre de Commerce et d'Industrie, l'Union pour l'entreprise 06 (qui regroupe Medef et CGPME) comme les entrepreneurs, via entre autres les associations Telecom Valley (cluster des acteurs du numérique) et Same (celle des acteurs de la microélectronique). Sans oublier les six pépinières, les trois incubateurs, les huit pôles de compétitivité, des laboratoires comme ceux du CNRS ou de l'INRIA et un aéroport qui s'affirme comme seconde plateforme d'affaires européenne. « On regarde ensemble dans la même direction », paraphrase volontiers Jacques Lesieur.

S'il fallait citer un dernier argument, il suffirait d'évoquer le poids du numérique : 11.600 entreprises, 32.600 emplois et 4,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires, avec 1450 entreprises et 22.500 salariés réalisant à eux seuls plus de 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 40% à l'export. Difficile donc de ne faire émerger « que » dix entreprises emblématiques.

Car, outre des sociétés de renom - Qwant, Mobibase, Full Performance (pure players) Nvidia (usages du numérique), Wit, ValEnergies, Schneider (réseaux intelligents et éco-technolo-gies) Conztanz, (tourisme), M2M Solution (objets connectés pour la domotique) Savimex (optique) - l'écosystème est riche aussi de jeunes pousses et de success stories (des entreprises nées ici mais depuis parties ailleurs), ainsi que des locomotives, grands groupes comme IBM et Amadeus, ou encore des organismes publics, tel l'INRIA, qui contribuent à générer un effet d'entraînement. Ce joyeux melting-pot donne au final une candidature axée sur les secteurs de l'e-énergie, de l'e-tourisme, de l'e-santé, de l'eéducation et de l'e-environnement.

« Il s'agit d'un projet de territoire, fédérateur et mobilisateur. Nous couvrons tous les champs du numérique et nous avons un positionnement sur les applicatifs de la smart city. Le programme French Tech est une chance pour le secteur numérique azuréen, dense et dynamique, de gagner en visibilité et en croissance », affirme Jacques Lesieur qui ne craint pas les candidatures voisines, la toulonnaise comme la marseillaise.

Prochaine étape, forcément très attendue, la venue de la mission French Tech sur la French Riviera, fin septembre.

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>>> Pour en savoir plus sur la French Tech en métropoles

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