Apple SIM, sans contact : si si, Gemalto en profite !

Le spécialiste français des cartes à puces, attaqué en Bourse après le lancement par Apple de ses propres cartes SIM pour iPad, assure que son activité n’est pas affectée. Gemalto souligne a contrario que l’adoption du NFC par la firme à la pomme crédibilise cette technologie.
Delphine Cuny
Olivier Piou, le directeur général de Gemalto, a souligné que le groupe n’est « pas un fabricant de carte SIM, qui colle deux points de glue sur un bout de plastique, on serait mort depuis longtemps face aux Chinois ! Nous vendons du logiciel sécurisé. »

Une semaine après avoir tangué à l'annonce d'une carte SIM Apple maison dans le nouvel iPad Air 2, Gemalto, le spécialiste français des cartes à puces, a profité de la présentation de son chiffre d'affaires trimestriel pour donner sa vision des choses, estimant que les investisseurs avaient mal compris. « En réalité, les annonces d'Apple sont plutôt des signes positifs à long terme » a assuré Olivier Piou, le directeur général lors d'une conférence téléphonique. L'action du groupe de droit néerlandais, qui fait partie du CAC 40, avait dévissé de 11% vendredi et n'a pas récupéré tout le terrain perdu. Elle cède encore un peu plus de 4% ce jeudi, les résultats étant ressortis légèrement inférieurs au consensus, bien que le groupe ait confirmé ses objectifs annuels.

Sur la carte SIM d'Apple

« Il y a eu des tas de rumeurs, des théories complotistes, on a parlé de carte SIM dans le cloud, puis de carte SIM logicielle. En fait, c'est une carte SIM très classique, qui offre seulement la possibilité de précharger le profil de plusieurs opérateurs. Elle est fournie par un de nos concurrents, mais nous pourrions en vendre. Cela rend juste plus mobile un appareil, l'iPad, qui était jusqu'à présent essentiellement utilisé en WiFi » a fait valoir Olivier Piou.

Le directeur général du groupe né de la fusion de Gemplus et Axalto en 2006, qui se pose en « leader mondial de la sécurité numérique », a estimé « peu probable qu'Apple se lance dans le business de la SIM. Comment en vendrait-il à Samsung ? » Il a souligné que Gemalto a « tout de même réalisé 50% de croissance dans les éléments sécurisés embarqués », du type de la SIM Apple : « ceux qui croient que nous ne sommes pas présents sur ce créneau se trompent. » Et d'ajouter « nous ne sommes pas un fabricant de carte SIM, qui colle deux points de glue sur un bout de plastique, on serait mort depuis longtemps face aux Chinois ! Nous vendons du logiciel sécurisé. » Rappelant que les cartes SIM représentent qu'une fraction du chiffre d'affaires consolidé, de l'ordre de 25%, il a assuré que la SIM d'Apple n'aura « pas d'impact sur le chiffre d'affaires de 2015 » de Gemalto.

« Apple est sans doute en compétition avec les opérateurs télécoms pour être la seule interface avec l'utilisateur, mais cela n'a rien à voir avec Gemalto. Nous n'avons aucune intention de nous immiscer dans la relation avec l'usager final. Nous sommes fournisseurs de technologies pour des opérateurs télécoms, des constructeurs auto, des banques, des sociétés gérant des containers, etc » a analysé le directeur général.

Apple crédibilise le sans-contact (NFC)

Se disant « peiné » des « sur-réactions » des investisseurs sur l'action Gemalto, mais soulignant que « le groupe n'est pas affecté car il n'est pas dépendant de la Bourse, il a levé 400 millions à 2% », Olivier Piou a mis l'accent sur une autre annonce d'Apple, celle du choix de la technologie sans contact NFC (near field communication, communication en champ proche), dont on prédit la généralisation depuis plusieurs années.

« L'intégration du NFC dans l'iPhone et l'iPad crédibilise énormément cette technologie et va contribuer à son adoption massive, pas seulement pour le paiement mobile sans contact mais aussi pour les cartes bancaires sans contact. Apple est un puissant influenceur au niveau des usages » a souligné le directeur général de Gemalto.

Le fameux « Apple moment » tant souhaité par l'écosystème NFC qui a besoin d'une locomotive marketing, Google et Samsung n'ayant pas joué ce rôle malgré leur adoption précoce de la technologie.

Olivier Piou a également fait valoir que « deux excellentes nouvelles pour Gemalto » étaient passées inaperçues : Barack Obama vient de signer deux décrets-lois en matière de sécurité numérique, obligeant d'une part toutes les entreprises à adopter la vérification en deux étapes (« two-factor authentification »), et d'autre part aux institutions financières d'utiliser le standard EMV des cartes à puces avant le 1er janvier 2015.

> lire le communiqué du chiffre d'affaires du troisième trimestre

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 23/10/2014 à 14:25
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"Apple est sans doute en compétition avec les opérateurs télécoms pour être la seule interface avec l'utilisateur"... ben ça alors, en voilà une nouvelle !

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