Télécoms : dans 10 ans, plus que 3 ou 4 gros opérateurs en Europe ?

A Davos, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a déclaré que la concentration allait se poursuivre dans le secteur en Europe et qu’il lui semble possible qu’il ne reste que trois ou quatre opérateurs majeurs sur le Vieux continent dans dix ou quinze ans.
Delphine Cuny
Stéphane Richard au Forum économique mondial de Davos.

C'est la rengaine des opérateurs télécoms européens depuis plusieurs années. Se comparant aux Etats-Unis et à certains pays d'Asie, ils déplorent que le marché soit trop fragmenté sur le Vieux continent. Cependant, depuis dix-huit mois, les rachats s'enchaînent, en Allemagne, en Irlande, en Espagne, au Royaume-Uni, réduisant le nombre d'acteurs à l'intérieur de ces marchés, passant généralement de quatre à trois. Les « consolidateurs » se nomment Vodafone, Telefonica, Hutchison, BT ou Orange, sans que l'on assiste encore à de grandes fusions transfrontalières, paneuropéennes. Quel sera le paysage des télécoms en Europe en 2025 ? Ressemblera-t-il à l'oligopole peu concurrentiel des Etats-Unis ?


A Davos, lors de sa visite au Forum économique mondial, Stéphane Richard, le PDG d'Orange a répondu à la chaîne Bloomberg TV qui lui a demandé s'il pourrait ne plus y avoir que trois opérateurs en Europe à terme.

« En théorie, pourquoi pas ? Il y a quatre opérateurs aux Etats-Unis pour un marché plus ou moins de la même taille que l'Europe. Il y en a trois en Chine pour plus d'un milliard d'habitants, trois au Japon. Donc pourquoi pas, mais cela prendra beaucoup de temps car il nous faut un marché unique en Europe, ce qui n'existe pas aujourd'hui. Nous avons 28 marchés, 28 régulateurs, 28 autorités de concurrence, donc l'Europe des télécoms n'existe pas. Or il semble qu'il y ait une volonté politique d'aller vers un marché plus intégré. Donc peut-être que dans dix ou quinze ans, nous verrons, il n'y aura plus, peut-être pas deux mais trois ou quatre gros acteurs européens » a confié le patron de l'opérateur français, sans les citer.

« Une évidence économique »

On pense bien sûr à Telefonica, Deutsche Telekom, Vodafone et Orange, qui sont déjà les plus gros opérateurs européens, réalisant entre 40 et 60 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuels et présents sur les principaux marchés. La France fait figure d'exception avec quatre opérateurs tous nationaux, et tous intégrés fixe-mobile alors que les rapprochements en cours sont souvent motivés par la convergence entre l'accès fixe et les réseaux mobiles. Début janvier, Stéphane Richard avait expliqué vouloir participer à une opération de concentration en France et croire toujours au passage à trois opérateurs mobiles, six mois après avoir refermé le dossier du rachat de Bouygues Telecom.

« La concentration horizontale est une évidence économique. C'est le besoin en investissement, dans la fibre, la 4G, les fréquences, qui déclenche la consolidation » estime le patron d'Orange.

Pas d'achats de droits du foot à la BT

Quant à la concentration verticale, à savoir l'investissement dans les contenus, à l'image du britannique BT rachetant à prix d'or les droits du foot, le PDG d'Orange, qui a réduit la voilure dans le domaine, répond non merci.

« Nous devons beaucoup investir dans les réseaux et on ne peut pas tout faire, il faut faire des choix. Nous investissons 6 milliards d'euros par an. Si je devais investir, disons 1 milliard, ou plutôt 600 à 700 millions d'euros pour acquérir les droits du foot en France, ce serait près de 20% de nos dépenses. Je ne vois pas aujourd'hui comment justifier un tel investissement dans les médias. »

Voir l'interview de Bloomberg TV :

Delphine Cuny

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Commentaires 13
à écrit le 25/01/2015 à 19:15
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En 2000, un cabinet de conseils influent disait qu'en 2008, il ne resterait plus que 8 opérateurs en Europe. Je crois que l'article était paru dans La Tribune !

à écrit le 24/01/2015 à 12:02
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ca me fait rire de lire qu'il est envisagé dans un avenir à plus ou moins moyen terme 3 ou 4 opérateurs européens et que parmi ceux-là il y aura Orange. Quand je vois qu'Orange n'a pas le fric pour acheter des compagnies comme O2 qui sont vraiment...

le 25/01/2015 à 6:29
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je pense que vous n'avez pas connaissance de la stratégie d'orange qui est de se désengager dans les marchés saturés et de s'implanter dans les marchés porteurs en Afrique ou ailleurs. vendre des opérateurs en Europe pour en acheter d'autres ailleurs...

le 26/01/2015 à 8:23
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Orange pourrait s'associer avec DT et former le 1er groupe en Europe, avec un position centrale en terme de réseaux. Vous y avez pensé, à celle-là?

à écrit le 24/01/2015 à 9:31
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Avec une baisse de chiffre d'affaire d'environ 5% chaque année, Orange dans 10 ans aura un CA de 20 Milliards d'euros, soit presque le tiers de celui qu'il avait avant que M. Richard soit aux commandes. Je suppose que c'est sur cette base que M. Rich...

le 24/01/2015 à 9:59
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"Avec une baisse de chiffre d'affaire d'environ 5% chaque année, Orange dans 10 ans aura un CA de 20 Milliards d'euros" Postulat gratuit qui ne repose sur rien sinon votre conviction personnelle

le 24/01/2015 à 21:26
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votre postulat ne repose sur rien, à part vos convictions personnelles. Orange (qui est mon gagne-pain mais que je ne porte pas particulièrement dans mon coeur, comme ça c'est fait...) se désinvestit des marchés saturés: ceux de l'Europe où il y a p...

le 28/01/2015 à 18:52
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Avoir comme PDG un mis en examen ou témoin assisté dans une affaire qui a coutée au moins 400 millions d'euros aux contribuables français, ne me semble pas très sérieux quand à la justesse de ses prévisions économiques. Je fait plus confiance à Free...

à écrit le 24/01/2015 à 7:51
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Et puis quel intérêt d'aller à Davos si ce n'est pour dilapider 50 000 € quand la présence d'un petit PDG n'est pas vraiment requise.

le 24/01/2015 à 9:27
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oui M' Richard est un tout petit PDG d'une toute petite PME qui n'a aucune influence... VOus avez tout compris...

le 24/01/2015 à 10:22
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C'est vrai que Orange, ex France Télécom, est une grande société. Les contribuables ont suffisamment payé cher pour qu'elle le soit, mais désolé pour moi Stéphane Richard reste un petit président directeur général.

le 13/02/2015 à 19:23
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le contribuables n"ont JAMAIS rien payé en ce qui concerne QUOI que ce soit aux PTT aux télécom ou à France Télécom......Mais uniquement les clients ou usagers comme l'on disait ....

à écrit le 24/01/2015 à 7:47
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Peut être, mais cela serait bien que l'état se désengage totalement de l'opérateur historique.

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