La pub sur Internet dépassera la TV fin 2015

Dopés par le mobile, les investissements publicitaires en ligne ont progressé de 4% à 2,89 milliards d’euros en France, quand ceux de la presse papier ont reculé de plus de 8%. Ils devraient excéder ceux de la télévision en fin d’année, selon l’étude Pwc pour le syndicat des régies Internet.
Delphine Cuny
Le digital est devenu le deuxième média en France cette année, devant la presse.

C'était prévisible mais cela reste historique : la publicité en ligne pèse désormais plus lourd en France que celle de la presse papier, quotidiens et magazines cumulés. Cela s'est produit il y a deux ans aux Etats-Unis. En 2014, les investissements publicitaires en ligne ont progressé de 4% à 2,89 milliards d'euros dans l'Hexagone, selon l'observatoire e-Pub du Syndicat des régies Internet (SRI), réalisé par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), et dévoilé ce jeudi matin. Dans le même temps, la publicité du "print", qui s'est élevée à 2,9 milliards d'euros en 2013, a reculé de 8,6% à fin septembre selon les chiffres de l'Institut de recherche et d'études publicitaires (IREP) : elle devrait donc avoisiner 2,1 milliards d'euros sur 2014.

« Le digital est devenu le deuxième média en France cette année, devant la presse : il représente 25% du marché, contre 24% estimé pour la presse et 27% pour la télévision » a souligné Matthieu Aubusson, associé chez PwC. « Si la tendance se poursuit, il ne serait pas absurde qu'à la fin de 2015, le digital dépasse la télévision, ce sera de toute façon le cas en 2016 » prédit-il.

Les investissements publicitaires en télévision s'élevaient à 3,2 milliards d'euros en 2013 et étaient stables sur neuf mois en 2014. Aux Etats-Unis, le plus gros marché publicitaire mondial, le cabinet eMarketer n'attend cette bascule qu'en 2018; en Finlande, la pub numérique pèse d'ores et déjà plus lourd que la télévision.

Explosion du mobile à plus de 400 millions d'euros

Les professionnels attendaient en réalité encore mieux : en juillet, Bertrand Beaudichon, alors président de l'Udecam (l'Union des entreprises de conseil et achat média) tablait sur 3 milliards d'euros de dépenses publicitaires en ligne, soit 26% à 27% du marché. Proche de l'Italie en termes de maturité, la France demeure légèrement en retard par rapport à l'Allemagne, où la part d'Internet atteint 32%, ou le Royaume-Uni (37%) : le potentiel du marché français s'il rattrape le niveau britannique serait donc de 4,4 milliards d'euros, relèvent les experts de PwC. La publicité liée à la recherche sur Internet, autrement dit Google, domine toujours (59% de l'epub), mais d'autres segments croissent beaucoup plus vite.


En effet, derrière cette progression un peu moins forte qu'espérée, dans un marché publicitaire français globalement en baisse, affichage mis à part, deux segments ont joué les vedettes : la vidéo et surtout le mobile, qui ont explosé. La publicité vidéo a augmenté de 65%, à 224 millions d'euros. Le chiffre d'affaires de la pub sur mobile a bondi de 77% passant de 229 millions à 407 millions d'euros. Matthieu Aubusson note que

« Ce ne sont plus des montants ridicules mais des chiffres significatifs, qui se rapprochent de ceux de la radio, au niveau national », qui atteignaient 574 millions d'euros en 2013 (hors pub locale) et sont en baisse.

Le mobile, un vrai média, encore sous-investi en France

C'est aussi davantage que la pub des journaux gratuits (estimée autour de 300 millions en 2014, en chute de 10%).
Cet essor du mobile profitent surtout au réseaux sociaux, essentiellement Facebook, qui progressent de 45% à 203 millions d'euros soit 7% de la pub en ligne.

Le mobile représente désormais 14% des dépenses publicitaires numériques et 3% de l'ensemble du marché pub français. Là encore, la France a du retard, donc du potentiel, par rapport à Royaume-Uni (9%) : PwC projette que la pub sur mobile pèsera 707 millions d'euros en 2017 en hypothèse basse et 1,2 milliard d'euros dans un scénario de rattrapage au niveau britannique. De quoi faire réfléchir les annonceurs qui n'ont pas encore franchi le pas. Le mobile s'impose comme un vrai média mais reste sous-investi par rapport au temps passé par les consommateurs sur leur smartphone.

« Plus les entreprises se transforment, plus elles investissent dans le digital » observe d'ailleurs Arthur Millet, le président du SRI et directeur du numérique chez Amaury Médias.

Mobile temps passé pub

L'intégralité du 13e observatoire de l'e-Pub SRI

Delphine Cuny

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Commentaires 4
à écrit le 30/01/2015 à 10:05
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Aucun intérêt, j'ai toujours ma zapette pour changer les chaînes et ma souris pour cliquer plus vite qu'eux...

à écrit le 29/01/2015 à 22:25
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La publicité est un bon moyen pour connaitre le prix du produit que vous payez avec un surplus ....publicitaire.

à écrit le 29/01/2015 à 15:06
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Sur internet j'ai un bloqueur de pub et j'ai moyen aussi de fermer d'un simple clic les fenêtres publicitaires. Chose que je ne peut pas faire à la TV pendant la mi-temps d'un match ou en plein milieu d'un film. Je pense que la pub à la TV a encore u...

le 30/01/2015 à 10:40
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@Torz : j'utilsie également ce genre de filtre mais attention, désactivez le sur les sites que vous aimez réellement et que vous souhaitez soutenir car ces bloqueurs leurs enlèvent des recettes non négligeables.

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