Chez SFR, les syndicats dénoncent une « casse industrielle »

Au lendemain de l’annonce de la volonté de la direction de sabrer dans quelques 5.000 emplois chez l’opérateur, les syndicats se rebiffent. Ils dénoncent notamment l’absence de stratégie et de modèle économique.
Pour un responsable syndical, les salariés de SFR "paient le surendettement de leur patron", l'homme d'affaires Patrick Drahi.

Le ton monte chez SFR. La CFDT a demandé jeudi que le groupe télécoms parle de "stratégie" avant de projeter des milliers de suppressions d'emplois en 2017, tandis que la CGT a dénoncé une politique de "casse industrielle" et d'"achats externes". "Avant d'annoncer des suppressions d'emplois, il faudrait peut-être qu'ils (les dirigeants de SFR, ndlr) parlent de la stratégie et du modèle économique qu'ils veulent mettre en place. Or, ils n'en parlent pas du tout", a déclaré à l'AFP Laurence Barma, de la fédération CFDT F3C, en qualifiant de "brutale" l'annonce du groupe.

SFR a annoncé mardi aux organisations syndicales un "effectif cible" de 9.000 salariés après le 1er juillet 2017, date de la fin de l'accord de maintien de l'emploi conclu au moment du rachat de SFR par Numericable-Altice, ce qui équivaut à la suppression d'environ 5.000 emplois, soit un tiers des effectifs actuels. Selon une source syndicale, cette réduction d'effectifs passerait par des plans de départs volontaires successifs. La direction entend la boucler "fin 2017", a précisé Mme Barma.

"Au-delà du choc, il s'agit de négocier"

"Comment l'entreprise va-t-elle pouvoir fonctionner avec si peu de salariés", s'est demandée la responsable syndicale, en observant que ceux-ci "paient le surendettement de leur patron", l'homme d'affaires Patrick Drahi. La dette de son groupe Altice est estimée à 50 milliards d'euros. "Au-delà du choc, il s'agit de négocier (...) On va faire tout ce qu'on peut pour essayer de limiter la casse", a assuré Mme Barma en évoquant aussi les salariés "qui vont rester".

Pour la CGT, ce projet de suppressions d'emplois "s'inscrit dans une 'stratégie' globale qui consiste à préférer les achats externes, comme des câblo-opérateurs aux Etats-Unis (l'achat par Altice des américains Suddenlink et Cablevision, ndlr), le groupe Altice Média (...) au détriment de l'investissement productif dans le réseau". La direction "met la pression sur les salariés pour obtenir des soi-disant départs volontaires, qui dans les faits sont bien des départs forcés pour maquiller un plan social de grande ampleur", dénonce la CGT-FAPT dans un communiqué, en appelant, "dès à présent, les salariés à se mobiliser". SFR a finalisé en mai l'acquisition d'Altice Media, détenu à la fois par Patrick Drahi et son groupe Altice, expliquant qu'avec ce rachat il voulait "accélérer le déploiement de la convergence globale télécom-médias/contenus et publicité".

(avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 28/07/2016 à 19:59
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J'ai eu plusieurs abonnements à SFR et je suis parti à chaque fois en courant. Service client nul interlocuteurs nuls: ça fait une compagnie nulle. La vérité c'est que la boîte est nulle et perd des clients.

le 28/07/2016 à 23:39
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+1

le 29/07/2016 à 13:08
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On sait où se trouve le service dit "client". Ils doivent être formés en une journée et répètent mécaniquement ce qu'on leur a dit de dire quelque soit votre problème: Grosso modo, c'est de votre faute, c'est vous qui ne savez pas faire fonctionner ...

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