La Chine affirme son ambition dans la tech. Le fonds d'investissement Silk Ventures, financé en partie par Pékin, va injecter 500 millions de dollars dans des startups européennes et américaines. Parmi les domaines ciblés: la fintech, l'intelligence artificielle, la médecine ou encore les sciences... pour répondre à une demande locale. "La mission est de connecter au marché chinois les entreprises technologiques basées en Europe, aux États-Unis et en Israël", explique à Bloomberg Angelica Anton, fondatrice de Silk Ventures. Les premiers investissements seront annoncés courant juillet.
"Vous avez des startups qui ont besoin d'accéder au marché, vous avez des entreprises [en Chine] qui sont très inefficaces, très anciennes, développe Angelica Anton. Elles doivent innover [...] en collaborant avec ces startups qui apportent de la technologie." Certains secteurs seront pourtant laissés de côté par Silk Ventures, en raison d'un marché déjà trop concurrentiel en Chine. C'est le cas par exemple des paiements mobiles, où WeChat (Tencent) et Alipay (Alibaba) se partagent le marché.
Recentrer les investissements chinois sur des domaines prometteurs
La moitié des 500 millions est apportée par la Commission de contrôle et d'administration des actifs de l'État (Sasac), en charge de la régulation des entreprises publiques chinoises. Le gouvernement chinois travaillera avec Silk Ventures pour fournir le "soutien et le financement nécessaires aux entreprises technologiques prometteuses pour se développer sur le marché chinois", selon un communiqué relayé par Venture Beat. Fondé en 2015, le fonds possède des bureaux à Pékin, Shenzhen (la "Silicon Valley" chinoise), Londres et Menlo Park (Californie).
Cette annonce illustre la lame de fond d'investissements chinois dans la tech européenne et américaine. En mars, la société chinoise CreditEase, spécialisée dans les fintech et soutenu par Pékin, a annoncé trois investissements dans des groupes américains. Avant elle, le groupe chinois Cocoon Networks a lancé, en février dernier, un fonds de capital-risque de 720 millions de dollars, basé à Londres. Son champ d'action? La fintech, les biotechnologies ou encore la "fashion tech". Si la Chine appelait mi-mars à limiter les investissements à l'étranger, elle affichait une consigne: recentrer les investissements chinois sur des domaines prometteurs pour le pays, comme la technologie.
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