Consolidation des télécoms : Orange regarde ses options

Selon Reuters et Bloomberg, l’opérateur historique a fait appel à des banques pour mieux cerner ses opportunités de consolidation sur le marché européen. Plusieurs possibilités seraient à l'étude, y compris celle d’un rapprochement avec Telecom Italia. Toutefois, Orange assure qu'aucune discussion n'a été ouverte avec l'opérateur transalpin.
Pierre Manière
Stéphane Richard, le PDG d'Orange, ne cesse de plaider en faveur d'une consolidation à l'échelle européenne.

Décidément, Orange affiche de plus en plus sa volonté de participer à la consolidation à l'œuvre dans les télécoms sur le Vieux continent. D'après Reuters, l'opérateur historique a recruté des banques pour le conseiller sur ses options de rapprochement. Ainsi, « la direction financière et stratégie d'Orange travaille avec des banques pour affiner sa vision de l'évolution des télécoms dans le contexte de la construction du marché unique à horizon 5 à 10 ans », a rapporté lundi 30 novembre l'agence de presse britannique.

Cette déclaration intervient dans la foulée d'une information de Bloomberg. Citant des personnes au fait du dossier, l'agence financière a révélé que le numéro un français des télécoms travaillait avec des conseillers en vue de s'étendre en Europe. Parmi les cibles possibles, Bloomberg a notamment cité Telecom Italia. Même si Orange assure qu'aucune discussion n'a pour l'heure été ouverte avec l'opérateur transalpin, qui attise déjà les convoitises de deux autres français, Xavier Niel, le patron d'Iliad (Free) et surtout Vincent Bolloré, le chef de file de Vivendi.

« La concentration, une évidence économique »

Ce n'est pas la première fois que l'opérateur historique affiche son intérêt pour participer aux regroupements actuels dans les télécoms. En juin, Gervais Pelissier, le directeur général du groupe, a déclaré au Financial Times que des opérateurs comme Telecom Italia, le néerlandais KPN ou le belge Belgacom constituaient des cibles potentielles. Sachant que Stéphane Richard, le PDG d'Orange, ne cesse de plaider en faveur d'une consolidation à l'échelle européenne. Pêle-mêle, on peut citer ses déclarations à Bloomberg TV en janvier dernier, au Forum économique de Davos :

« La concentration horizontale est une évidence économique. C'est le besoin en investissement, dans la fibre, la 4G, les fréquences, qui déclenche la consolidation. »

Ou encore ses dires lors de la conférence Digiworld Future 2015, organisée par le think tank Idate, en juin. A cette occasion, il a rappelé qu'en dehors du Vieux continent, et notamment aux Etats-Unis, « il y a beaucoup moins d'opérateurs » pour « des marchés qui sont infiniment plus importants que les plus grands pays européens »...

Même si Orange affiche affirme qu'un rapprochement n'est pas tout de suite d'actualité, il n'en reste pas moins vrai que l'opérateur va bientôt disposer d'une manne substantielle, qui pourrait lui donner des atouts dans cette course à la consolidation. Orange et Deutsche Telekom ont en effet cédé leur coentreprise EE à BT au Royaume-Uni. Une fois que l'opération sera bouclée -« d'ici la fin du premier trimestre 2016 », nous dit l'opérateur historique-, il récupérera 3,4 milliards de livres sterling en cash (4,82 milliards d'euros au cours actuel), et 4% de BT. De quoi raviver les ambitions du leader français des télécoms.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 02/12/2015 à 14:19
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Incroyable de voir des dirigeants de grandes structures françaises saborder leur entreprise (Alcatel, Areva, Alsthom, etc etc ...). Ces patrons n'ont plus de projet industriel de long terme, ils sont incapables à leur poste en fait. La meilleure faço...

à écrit le 02/12/2015 à 2:51
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Ils doivent pas avoir les yeux bien ouvert !!!! Y a des licornes françaises comme Squareway sur la sécurisation voix et data sur mobile ! Et bien d autres !!!!😅👹

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