Deliveroo s’approche du milliard de dollars de fonds levés

La licorne spécialisée dans la livraison de repas à domicile annonce une extension à sa levée de fonds de 385 millions de dollars (322 millions d’euros) réalisée en septembre dernier, d’un montant de 98 millions de dollars. Deliveroo a levé 955,7 millions de dollars en trois ans.
Sylvain Rolland
Les polémiques sur le statut des livreurs à vélo n'entachent pas l'attrait de Deliveroo pour ses investisseurs.

Les polémiques sur le statut des livreurs à vélo n'entachent pas l'attrait de Deliveroo pour ses investisseurs. Après une levée de fonds spectaculaire de 385 millions de dollars (322 millions d'euros) en septembre dernier, la licorne britannique spécialisée dans la livraison de repas à domicile, annonce que ce n'est, en fait, pas fini : 98 millions de dollars viennent s'ajouter au pactole levé auprès des américains T. Row Price Associates et Fidelity Management & Research, avec les investisseurs historiques DST Global, General Catalyst, Index Ventures et Accel Partners.

| Lire aussi : Pédaler plus pour gagner moins : les livreurs Deliveroo protestent contre leur précarité

Une valorisation de plus de 2 milliards de dollars

Créée en 2013 par Will Shu et Greg Orlowski, la société permet de se faire livrer des repas à domicile - en vélo ou en scooter - après avoir passé commande sur l'application. Grâce à cette nouvelle levée de fonds, la sixième ou Série F, Deliveroo s'approche du milliard de dollars de fonds levés depuis 2014. En seulement trois ans, la startup a récolté 955,7 millions de dollars, ce qui porte sa valorisation à plus de 2 milliards de dollars. Softbank a été pressenti pour investir, mais la société n'a pas révélé si le géant japonais a finalement rejoint ses investisseurs.

Parallèlement à cette levée, l'entreprise fête cette semaine sa 200e ville ouverte : Cannes. Elle couvre actuellement douze pays : le Royaume-Uni, l'Irlande, la France, la Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et l'Espagne en Europe, puis Hong-Kong en Chine, Singapour, l'Australie et les Emirats Arabes Unis. En France, où elle a débarqué il y a deux ans, elle affirme compter près de 7.500 livreurs partenaires. De nouvelles villes et métropoles devraient encore être adressées dans les mois qui viennent.

Développer ses propres cuisines

Le projet de coproduire la nourriture qu'elle livre séduit visiblement les investisseurs. En avril 2016, Deliveroo a lancé à Londres Deliveroo Editions, alors baptisé RooBox, c'est-à-dire l'ouverture d'espaces de cuisine pour les restaurateurs partenaires dans des zones denses en population, mais désertées par les restaurants.

Deliveroo tente ainsi d'optimiser ses temps de livraison - quand les restaurateurs peuvent être présents dans un nouveau secteur, sans avoir à assumer les coûts d'investissements pour l'ouverture d'un autre point de vente. Ce programme existe déjà en Angleterre, Hong Kong, Dubaï, Singapour, Australie et en France, liste Business insider.

Afin de mieux prévoir la demande, déterminer les lieux les plus adéquats pour ouvrir ses cuisines, y préparer des plats qui répondent mieux aux souhaits des clients et être capable de livrer en un temps record, Deliveroo va aussi renforcer son équipe technique. L'objectif est de développer des algorithmes d'intelligence artificielle prédictifs.

La justice considère les livreurs Deliveroo comme des indépendants

Alors que la polémique est forte en France sur le statut des livreurs à vélo, la Cour d'appel de Paris a estimé, le 9 novembre dernier, que la requête d'un ancien livreur souhaitant se faire reconnaître comme salarié, n'était pas valable. Le tribunal a considéré que la preuve d'un lien de subordination avec l'entreprise n'était pas établi. A Londres, une décision similaire a été rendue par le comité central d'arbitrage, équivalent de nos prud'hommes.

L'horizon judiciaire semble donc pour l'instant dégagé pour Deliveroo, qui pourrait envisager, selon la presse britannique, une introduction en Bourse à moyen terme.

Sylvain Rolland

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Commentaires 2
à écrit le 22/11/2017 à 8:28
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Deliveroo, entreprise qui pousse au paroxysme de l'exploitation. Un modele.

à écrit le 22/11/2017 à 8:00
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Et dire qu'il y en a qui pédale pour que d'autre s'enrichisse, alors que l'argent récolter ne sert a rien d'autre qu'a générer des intérêts en "pédalant dans le vide"!

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