Droits sportifs : bientôt un accord entre Orange et Canal+ ?

D’après Les Echos, l’opérateur historique a proposé un accord de distribution à la chaîne de Vincent Bolloré. But de la manœuvre : dégager des marges financières pour sécuriser des droits sportifs, en particulier dans le football.
Pierre Manière
Stéphane Richard, le PDG d'Orange.

Les discussions entre Canal+ et Orange concernant une possible alliance dans les droits sportifs se poursuivent depuis des mois. Mais pour l'heure, aucun accord concret n'a vu le jour. Dans le dernier épisode de ce long feuilleton, selon Les Echos, l'opérateur historique aurait proposé à la chaîne de Vincent Bolloré « un vaste accord de distribution ». Dans ce schéma, Orange s'est dit prêt à verser un « minimum garanti », de « plusieurs centaines de millions d'euros », affirme une source proche du dossier au quotidien économique. En échange, l'opérateur souhaiterait commercialiser Canal+ directement auprès de ses fidèles. « Orange toucherait ainsi l'intégralité du prix de l'abonnement, mais verserait un minimum garanti à Canal+, qui serait ainsi plus fort pour postuler lors de la remise en jeu de droits sportifs télévisés », précise Les Echos.

Un tel accord fait sens. Mais il signifierait que Canal+ abandonne, dans ce cas, son pouvoir d'auto-distribution pour ses chaînes premiums (Canal+, Canal+ Sport, Canal+ Séries...). Ce qui signifierait renoncer à la gestion en direct de ses clients au profit d'Orange. Dans ce scénario, c'est bien l'opérateur historique qui percevrait directement les montants des abonnements, et aurait accès aux fichiers clients. Au passage, le pouvoir d'auto-distribution de Canal+ n'est pas gratuit : en échange, la chaîne a l'obligation de financer le cinéma français à hauteur de 12,5% de son chiffre d'affaires. Interrogé par La Tribune, la chaîne affirme qu'aujourd'hui, renoncer à l'auto-distribution « n'est pas une possibilité ».

Sécuriser des contenus

Quoi qu'il en soit, chez Orange, l'objectif est toujours le même : sécuriser un maximum de contenus face à son rival SFR, qui rachète à tours de bras des droits sportifs depuis des mois. Si côté cinéma, l'opérateur historique dispose déjà d'une offre solide via son bouquet de chaînes OCS, l'opérateur souhaite surtout conserver l'accès à des contenus sportifs de qualité. Parmi eux, il y a notamment la Ligue des champions, dont l'appel d'offres pour la période 2018-2021 est en cours. « C'est vrai qu'il y a des appels d'offres, et on essaye de voir par quel moyen on peut faire en sorte que Canal+ ne se retrouve pas seul face à quelqu'un qui a les poches sans fond », confirme une source chez Orange.

Ce « quelqu'un », c'est bien sûr Patrick Drahi, le propriétaire d'Altice, la maison-mère de SFR. Depuis un an et demi, le milliardaire multiplie les emplettes dans les droits sportifs. En novembre 2015, le groupe a frappé très fort en chipant à Canal+ les droits de la Premier League, le championnat de foot anglais, pour la période 2016-2019. Pour ce faire, il n'a pas hésité à casser la tirelire, déboursant pas moins de 300 millions d'euros - à comparer aux 62 millions par an dépensés jusqu'alors par la chaîne cryptée. Aujourd'hui, Patrick Drahi souhaite chaparder d'autres droits importants à son rival : la F1, la Ligue 1, et bien sûr, la prestigieuse Ligue des champions.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 12/04/2017 à 17:30
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Génial ! Donc, si on a pas Canal, comme la majorité des Français, on est privé des retransmissions sportives, comme pour la F1, ou la moto.

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