Deux mois après la sortie en fanfare au Japon, le 17 décembre, la PlayStation Vita, nouvelle console portable de Sony, va faire son apparition dans les rayons des magasins d'électronique en Europe et Aux Etats-Unis ce mercredi. Plus d'un demi-million de joueurs japonais se sont déjà rués dessus : plus de 550.000 exemplaires ont été vendus dans l'Archipel, dont 325.000 au cours de la semaine du lancement. Malgré son prix assez élevé, 250 euros pour le modèle WiFi et 300 euros pour le modèle également 3G (avec une carte SIM SFR en France), soit 100 à 150 euros de plus que la 3DS à écran relief de Nintendo (dont le prix a été abaissé à plusieurs reprises), Sony est convaincu d'avoir en la Vita l'arme de reconquête du public de « hard core gamers », les joueurs purs et durs, sept ans après la PSP, sa première console portable, qui a pris un coup de vieux. Son slogan : « le divertissement portable suprême » qui va « révolutionner votre façon de jouer en nomade. »

Une console connectée et branchée réseaux sociaux

La PlayStation Vita est le bébé de Kazuo Hirai, qui succédera à Howard Stringer à la tête de Sony le 1er avril : il en avait été l'un des principaux architectes lorsqu'il dirigeait la division jeux vidéo. Toutefois, à l'heure où des milliers de jeux, de plus en plus sophistiqués et soignés sur le plan graphique, sont disponibles sur smartphone, iPhone ou Android, et sur tablettes, la question de la pertinence même d'un produit tel qu'une console portable se pose. Tous les appareils relativement « mono-tâche » (GPS, baladeurs, caméras, etc) souffrent de la concurrence de ces appareils mobiles multifonctions : d'ailleurs, Sony a rempli sa Vita de fonctions annexes, accès aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Flickr, Skype, Foursquare), lecteurs de vidéos, de photos et de musique, navigateur internet. Aux Etats-Unis, la PS Vita, qui est dotée d'un large écran tactile de 5 pouces (13 cm environ), permettra même de regarder des films ou des séries en streaming depuis le service Netflix, ce qui est déjà le cas avec la PS3. Surtout, en visant ce public de "gros" joueurs exigeants sur la puissance de la machine et la variété des jeux, Sony prend moins de risque que les consoles de "casual gaming", ces jeux simples et destinés à un large public, qui subissent également la concurrence des jeux sur réseaux sociaux. La tendance du marché est plutôt sur le décli: en France, en 2011, il s'est vendu 1,68 million de consoles portables, soit 2% de moins que l'année précédente, selon GfK et le SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs). Toutefois, le marché est resté stable en valeur, à 277 millions d'euros.