À quoi ressemble l'entreprise française type de jeux vidéo ?

Petite société de développement, elle produit surtout des jeux dématérialisés. En légère croissance, elle éprouve des difficultés pour se financer hors fonds propres.
Jean-Yves Paillé
Leader du jeu vidéo français, la société de développement Ubisoft est numéro 3 mondial.

Le géant Ubisoft, 3e éditeur mondial, fait figure d'exception dans le monde des jeux vidéo français. C'est ce qu'on constate au vu de la 1re édition du baromètre du jeux vidéo français. Élaboré par le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) et le cabinet d'étude IDATE, il a été remis à la secrétaire d'État au Numérique mercredi 15 octobre. Ce rapport dépeint des sociétés aux structures de TME et PME, réparties notamment dans 5 pôles de compétence en France. Portrait robot de l'entreprise du jeux vidéo en 2014.

Elle est âgée de moins de 5 ans

Entreprise de jeux vidéo rime avant tout avec créations de contenus. Ainsi, 79,1% des 110 sociétés étudiées sont des studios de développement. La plupart sont des TPE et des PME: les studios travaillent en moyenne avec 12,4 employés.

Si l'on y ajoute les entreprises d'éditions (10%), de services (4,6%) et de distribution (3,6%) notamment, les boîtes comptent 31,8 salariés en moyenne. Les entreprises de plus de 100 salariés, dont Ubisoft fait partie, ne sont pas représentative: le SNJV n'en dénombre que 7.

En outre, ces entreprises du jeux vidéo sont souvent très jeunes. Plus de la moitié n'ont même pas soufflé 5 bougies et les 3/4 n'ont pas encore une décennie à leur compteur.

Elle prépare un ou quatre Jeux et plus  par an, privilégie la dématérialisation

En 2014, le "dématérialisé" (jeux vendus via téléchargement) est omniprésent. Tous les studios de développement diffusent leurs oeuvre par ce biais, alors que  seuls 18,8% passent encore par des supports physiques (CD/DVD,...). Avec comme plateformes types, le téléphone portable (smartphone et mobile) pour 83,5% des développeurs et la tablettes pour 80%. Viennent ensuite les ordinateurs individuels sur lequel les studios diffusent 75% de leurs productions. Seules 29,4% des créations imaginées par les studios sont diffusées sur les consoles de salon. En 2014, le studio-type prépare un jeu (25,9%) soit 4 ou plus (28,2%).

Quels types de jeux sont produits? Des"indie", c'est-à-dire des jeux indépendants (les titres dans leur scénario ou mode de jeux sont censés sortir des sentiers battus) pour 54,1% d'entre eux et Casual (très simples à jouer comme Doodle Jump ou Tétris destinés à des joueurs occasionnels) pour 47,1%. Et parmi les genres les plus exploités par studios figurent les puzzle (45,9%) et autres jeux d'aventure (42,9%).

Elle s'autofinance et mise sur le free to play

Un studio sur deux s'autofinance (56,5%), 78,7 % des entreprises ont recours à des fonds propres. Ce chiffre, élevé s'explique par la difficulté d'accès aux crédits bancaires: moins de 30 % disent y accéder facilement tandis que plus de 40% y accèdent difficilement ou s'en voient refuser un. Le budget de production des studios monte à 500 millions d'euros en 2014. Une baisse importante par rapport à 2013 (690.000 euros). Le "fait maison" est donc omniprésent puisque 71,8% des studios interrogés déclarent commercialiser eux-mêmes leurs productions.

Lorsque le jeu est lancé, le modèle économique privilégié est le Free to play (le joueur peut jouer intégralement au jeu sans payer, ou en payant pour progresser plus facilement). Ce système est plébiscité par 69% des studios de développement (66% l'utilisent pour diffuser leur production sur PC, 86% sur téléphone portable). Ils sont 47,5% à proposer le jeu payant à l'achat sans contenu additionnel. Aux yeux du SNJV, le Free to play est plus rentable et le chiffre d'affaires moyen des entreprises qui l'adoptent grimpe à 2 millions d'euros en moyenne contre 1,4 pour le payant.

Elle connait une légère croissance et exporte de plus en plus

Le chiffre d'affaires moyen des entreprises interrogées (92 sur 110 ont répondu) devrait atteindre 5.330.772 euros en 2014 contre 4.798.490 en 2013. Celui des 73 studios qui ont accepté de répondre devrait atteindre2.629.168 contre 2.268.369 l'année dernière. Ainsi, 61% des entreprises seront dans le vert ou à l'équilibre à la fin de l'année, 59,6% des studios connaitront un bilan aussi positif. Toutefois, si l'on ne compte pas les 7 studios dépassant les 10 millions d'euros de revenus, le chiffre d'affaires montera à  920.725 euros par studio en moyenne.

L'exportation représente moins de la moitié du chiffre d'affaires des 110 entreprises interrogées mais devrait passer de 41,1% en 2013 à 47,6% cette année, d'après IDATE et le SNJV.

Indépendante, elle est  mitigée sur l'avenir du jeu vidéo

89,5% des studios se disent indépendants. L'indépendance, c'est l'image de marque d'un studio développant des jeux par ses propres moyens, sans aide d'un éditeur. Elle définit aussi la production de jeux censés êtres plus créatifs: les indies (cf plus haut).

Enfin, concernant l'avenir de leur entreprise, 85% dirigeants se disent plutôt confiants ou très confiants. Et pourtant, 54,5% prévoient un déclin du jeux vidéo en France au cours des prochaines années...

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 16/10/2014 à 16:32
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ubisoft est un publisher et rien d'autre. Ils ont simplement acheté des boîtes dans le monde entier qui ont developé des jeux qui marchent économiquement mais qui ont été trop petit pour resister à ubisoft. Rien de creatif dans ubisoft lui-même.

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