Technicolor, le groupe spécialisé dans les technologies de l'image, a annoncé jeudi avoir poursuivi en justice son principal actionnaire, dont l'arrivée avait pourtant permis l'achèvement d'une difficile restructuration financière.
"On a essayé de négocier un compromis, mais la situation est devenue intenable", a indiqué son directeur général Frédéric Rose, au quotidien Les Echos.
Selon le journal, Technicolor a assigné mercredi le fonds américain Vector Capital devant le tribunal de commerce de Nanterre (région parisienne). Le groupe souhaite ainsi obtenir la résiliation de l'action de gouvernance qui le lie à Vector depuis l'entrée de ce fonds à son capital pour 127 millions de dollars en 2012.
Vector est revenu sur ses engagements...
A l'époque, Technicolor avait fait le choix de retenir Vector plutôt que la banque d'affaires JPMorgan Chase, pourtant elle aussi intéressée, parce que le fonds s'était notamment engagé par écrit à soutenir sa stratégie. Mais selon M. Rose, toujours cité par les Echos, Vector aurait rapidement changé son fusil d'épaule en défendant un démantèlement du groupe et la vente par appartement de ses principales activités.
... et se désengage discrètement
En mars, Vector avait vendu une partie de sa participation sans prévenir la direction du groupe, revenant de 21% à 13% du capital mais restant toujours son principal actionnaire. La direction de Technicolor reproche à Vector, qui possède deux représentants au conseil d'administration, de se livrer "à des débats stériles" et "à une campagne de déstabilisation des administrateurs indépendants".
Le groupe a lancé son recours en justice "pour décoincer la situation et pour pouvoir communiquer clairement notre stratégie auprès (des) actionnaires", a commenté pour sa part le président du conseil Didier Lombard, également cité par le journal. Depuis sa difficile restructuration, Technicolor est redevenu rentable, avec un bénéfice net de 27 millions d'euros au premier semestre.
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