Oculus Rift : quatre choses à savoir sur le procès contre Facebook

Oculus VR, filiale de Facebook, est accusée d'avoir volé la technologie d'un éditeur de jeux vidéo pour développer son casque de réalité virtuelle. Retour sur les origines de ce litige, qui pourrait coûter très cher au réseau social.
Jean-Christophe Catalon
"Les produits Oculus sont basés sur la technologie Oculus", a insisté Mark Zuckerberg devant le jury.

L'éditeur de jeux vidéo ZeniMax accuse Oculus VR, la startup à l'origine du casque de réalité virtuelle Oculus Rift, de lui avoir volé ses technologies pour développer le produit. Et puisque la société est passée sous le giron de Facebook en 2014, c'est Mark Zuckerberg qui s'est présenté en personne devant la Cour fédérale de Dallas. Il faut dire que le réseau social a beaucoup à y perdre dans cette affaire. Retour sur les informations clés pour comprendre ce procès.

■ Oculus et ZeniMax ont collaboré en 2012

Les origines du ligite remontent à 2012. A l'époque, le fondateur d'Oculus VR Palmer Luckey se lie d'amitié avec John Carmack, cofondateur de la société de développement de jeux vidéo id Software (rachetée par ZeniMax en 2009). D'après la plainte, id Software a participé à la création d'une démonstration du jeu de science-fiction Doom 3 pour l'Oculus Rift, destinée aux donateurs Kickstarter qui ont financé la startup, rappelle The Verge.

Palmer Luckey, fondateur d'Oculus VR, la startup à l'origine du casque de réalité virtuelle Oculus Rift (crédits photo : Reuters/Robert Galbraith).

Malgré des discussions, Oculus VR et ZeniMax ne sont pas parvenus à s'entendre sur les termes d'un partenariat. La startup a poursuivi son chemin et a réussi une présentation remarquée au CES de Las Vegas en 2013. Quelques mois plus tard John Carmack rejoint Oculus pour occuper le poste de directeur technologique (CTO). Selon Mark Zuckerberg, John Carmack n'a pas réutilisé les codes de programmation d'id Software chez son nouvel employeur. "Il n'y a rien de semblable avec notre code", a-t-il dit.

■ La plainte déposée au moment où Facebook négociait le rachat d'Oculus

Malgré cet épisode, ZeniMax a attendu 2014 avant de porter plainte contre Oculus VR pour violation de la propriété intellectuelle. Cette action en justice a débuté au moment où Facebook négociait le rachat d'Oculus... pour 2 milliards de dollars.

Lors de son audition, Mark Zuckerberg n'a pas manqué de soulever l'étrange latence de l'éditeur de jeux vidéo. "C'est relativement fréquent, au moment de l'annonce d'une grosse transaction, de voir des gens sortir du bois et réclamer la propriété d'une partie de l'accord", a déclaré le patron de Facebook.

Ce dernier a également précisé qu'il n'était pas au courant du litige entre les deux sociétés au moment du rachat d'Oculus VR.

■ Ce que l'on apprend de l'audition de Mark Zuckerberg

Appelé à la barre des témoins, Mark Zuckerberg, vêtu en costume cravate à la place de son habituel tee-shirt, a rejeté les accusations portées par ZeniMax. "Les produits Oculus sont basés sur la technologie Oculus", a-t-il insisté devant le jury.

Le patron de Facebook a répondu pendant près de trois heures aux questions posées par l'avocat de l'éditeur de jeux vidéo. Lors d'un échange musclé avec maître Tony Sammi, Mark Zuckerberg a précisé au jury que la technologie n'était même pas totalement développée lorsque Facebook l'a achetée. "Améliorer cette technologie n'en fait pas pour autant la votre", a répliqué l'avocat. "Si vous volez mon vélo, que vous le repeignez et que vous rajoutez un klaxon, est-ce que ça en fait le vôtre?"

Enfin, le milliardaire a donné des précisions sur le coût du rachat de la startup. Facebook a dépensé plus que les 2 milliards indiqués. Il a également dû sortir 700 millions de dollars pour retenir des employés et 300 millions de dollars en bonus pour avoir atteint des objectifs. Oculus VR demandait au départ 4 milliards de dollars, a-t-il confié.

■ Facebook pourrait payer jusqu'à 2 milliards de dollars

Le procès, qui en est à son septième jour, pourrait coûter cher au réseau social. En cas de défaite, Facebook encourt jusqu'à 2 milliards de dollars de dommages et intérêts. De quoi mettre des bâtons dans les roues aux projets du géant de l'Internet. Mark Zuckerberg a en effet indiqué son intention d'investir 3 milliards de dollars dans la décennie qui vient, afin de proposer à des centaines de millions de personnes une bonne expérience de réalité virtuelle, rapporte le New York Times.

(avec Reuters)

Jean-Christophe Catalon

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