Pokémon Go : la fausse poule aux oeufs d'or de Nintendo

Le jeu Pokemon Go qui déferle sur la planète depuis début juillet marque sur les marchés le succès de Nintendo. Pourtant les bénéfices que la firme japonaise en tirera ne seront pas si importants.
La nouvelle application Pokémon Go est une vraie réussite auprès des utilisateurs mais est-ce vraiment le cas pour Nintendo?

La folie Pokémon Go n'en finit plus de déchaîner les passions. Annoncé comme la poule aux œufs d'or de Nintendo, la firme nippone a récemment annoncé que le succès de l'application n'aurait pas un impact considérable sur ses résultats financiers. Analyse d'une réussite toute relative.

De nombreuses firmes se partagent le gâteau

Si les bonnes nouvelles pour Pokémon Go n'en finissent plus de tomber (l'application a été téléchargée 75 millions de fois jusqu'à aujourd'hui), les succès qu'en retirera Nintendo sont bien relatifs. Une étude publiée par Venture Beat chiffrait ainsi à 35 millions les gains générés par l'application au bout de deux semaines, et pourtant Nintendo n'en touchera en vérité qu'une petite partie.

Nintendo, bien qu'éditeur historique de Pokémon, n'est pas l'entreprise qui a développé l'application Pokémon Go. C'est en vérité la société américaine Niantic en partenariat avec The Pokemon Company (qui gère les droits d'utilisation de la licence Pokémon) qui est à l'origine de ce jeu. Ainsi se développe un montage financier complexe qui explique pourquoi Nintendo ne récupérera qu'une faible partie des gains générés par Pokémon Go.

The Pokémon Company est détenue à 32% par Nintendo tandis que le reste des parts est partagé entre Game Freaks, le studio à l'origine des autres jeux Pokémon, et Creatures Inc, spécialiste des cartes à collectionner. De son côté Niantic, ancienne filiale de Google, a levé l'année dernière 20 millions d'euros auprès de son ancien propriétaire, de Nintendo et de The Pokemon Company.

Contrainte à partager avec ces cinq autres acteurs Nintendo ne devrait donc pas toucher plus de 10% des revenus générés par l'application. Se rajoute évidemment au nombre des bénéficiaires Apple. Le géant du numérique engrange très logiquement 30% des revenus au travers des magasins d'applications qui proposent ce jeu : l'App Store et le Play Store. D'après l'analyste de Needham, Laura Martin, le jeu devrait lui rapporter 3 milliards de dollars sur deux ans!

Une évolution très instable du cours boursier

Si le succès de Pokémon Go a donc   permis à Nintendo de voir sa valorisation augmenter de plus de 100% sur les deux premières de juillet pour atteindre un peu moins de 40 milliards de dollars (encore loin pourtant des 80 milliards de 2007), l'enthousiasme est lui vite retombé.

Lire aussi : Nintendo décolle en Bourse grâce à Pokémon Go

Suite à un communiqué le 22 juillet dernier dans lequel la firme japonaise rappelait que Pokémon Go n'est pas un pur produit Nintendo et que les revenus tirés de l'application seraient par conséquent limités ("En raison de ce montage financier, les revenus amenés au chiffre d'affaire sont limités"), le cours de Nintendo a dévissé et chuté de 17,7% lundi 25 juillet à la clôture de la Bourse de Tokyo.

Preuve, s'il en fallait une, de la fièvre des marchés financiers mais aussi d'un certain aveuglement de la bourse à qui il a fallut 20 jours pour comprendre que Nintendo n'était pas la seule entreprise derrière Pokemon Go.

A la recherche d'un modèle de rentabilité

Enfin si les analystes de Think Gaming estiment que l'application rapporte près de 2 millions de dollars quotidiennement, il semble que cela soit davantage dû au nombre de téléchargement époustouflant qu'à une création de valeur additionnelle pour chaque utilisateur.

C'est en ce sens que Niantic et The Pokemon Company cherchent à pérenniser les revenus de l'application. Les achats intégrés à Pokémon Go permettant de progresser plus vite dans le jeu constituent une source de revenu non négligeable mais la vraie mine d'or semble se trouver ailleurs.

Ces deux sociétés souhaitent monétiser leur audience exceptionnelle via des emplacements sponsorisés selon un principe très simple. Puisque l'application consiste à faire se déplacer l'utilisateur dans sa ville pour "capturer" des Pokemon, les annonceurs n'auront qu'à payer pour que leurs emplacements commerciaux deviennent des "PokéStops" (place virtuelle où les joueurs collectent des pokéballs qu'ils utilisent pour attraper les Pokémons), attirant par ce biais de nombreux consommateurs dans leurs filets. Une idée déjà envisagée par John Hanke, le directeur général de Niantic, dans une interview au Financial Times.

Au Japon, McDonald's a d'ailleurs sauté sur l'occasion et conclu un partenariat financier avec Niantic pour faire de ses restaurants des PokéStops mais ce n'est encore que le seul accord connu à ce jour.

Nintendo de son côté essaie de compenser son étrange absence (aucun logo Nintendo sur le jeu Pokémon Go) en lançant un bracelet Pokémon Go+ permettant de savoir si un Pokémon est à proximité sans avoir à dégainer son smartphone.

Reste donc à savoir si Nintendo saura surfer sur ce succès inespéré alors même que la firme japonaise vient d'annoncer une perte nette de 211 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2016-2017.

Lire aussi : Malgré le succès de Pokemon GO, Nintendo publie des résultats dans le rouge au premier trimestre

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Commentaires 9
à écrit le 05/08/2016 à 14:48
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Une petite coquille dans votre article : Nintendo n'a aucun line avec pokemon Go, merci de rectifier monsieur le "journaliste"

à écrit le 02/08/2016 à 9:09
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Non seulement cet article arrive un mois après la bataille, mais il est truffé de conneries... Nintendo inventeur historique de Pokemon ? Première nouvelle... Jamais entendu parler de Game Freak ? Confondre les PokéStop et les arênes, ça implique ...

le 03/08/2016 à 16:37
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+10 ! Tape le nom de la personne qui a écrit et tu vas comprendre que l'expérience n'est pas encore ce qui définit ce jeune "scribe" : - )))) Tout est survolé, il aurait peut etre du réaliser un tuto sur comment attraper tous les pokemons : ...

à écrit le 02/08/2016 à 7:55
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"Preuve, s'il en fallait une, de la fièvre des marchés financiers mais aussi d'un certain aveuglement de la Bourse à qui il a fallut 20 jours pour comprendre que Nintendo n'était pas la seule entreprise derrière Pokemon Go" Les marchés financiers ...

à écrit le 02/08/2016 à 0:52
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Quel bel article plein d'incompréhension. Ca donne vachement envie de s'abonner à la tribune

à écrit le 01/08/2016 à 21:39
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> Apple. Le géant du numérique engrange 30% des revenus au travers des magasins d'applications qui proposent ce jeu : l'App Store et le Play Store C'est bien connu. Apple touche 30% des revenus générés par le Play Store de Google. > Niantic et ...

à écrit le 01/08/2016 à 20:49
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Erreur : Google Play n'appartient pas à Apple. Apple ne touche que les commissions des versions iOS présentent sur l'App Store. C'est Google qui touche les commissions des version android téléchargées sur le Google Play.

à écrit le 01/08/2016 à 20:29
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Euh, je crois que l'auteur de l'article confond les Pokestops, des lieux virtuels où se trouvent les objets à utiliser (pokeballs, potions, etc.) et arènes, où ont lieu les combats entre les trois équipes possibles (bleue, rouge ou jaune). Il me semb...

à écrit le 01/08/2016 à 20:16
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conclusion: ils n'auraient rien du faire vous savez, en france, c'est pire...... vous creez une boite vous payez de lourds salaires et de tres tres tres lourdes taxes, vous degagez un benefice par erreur, il sera fortement impose, vous remplissez le...

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