En Afrique, le mobile progresse lentement mais sûrement

D’ici 2020, 725 millions d’Africains (54% de la population) auront accès aux services mobiles, d’après un rapport du GSMA, l’association mondiale des opérateurs téléphoniques. Surtout, l’usage d’Internet est attendu en très forte augmentation.
Pierre Manière
D'ici 2020, les services 3G et 4G représenteront 60% des connexions contre 28% aujourd'hui, d'après le GSMA.

En Afrique les services mobiles ont le vent en poupe. D'après un rapport du GSMA, l'association mondiale des opérateurs mobiles, le continent comptera d'ici 2020 725 millions d'utilisateurs (54% de la population), contre 557 millions fin 2015. Cette croissance devrait être particulièrement soutenue dans trois pays : le Nigéria, l'Ethiopie et la Tanzanie. A eux-seuls, d'après le rapport, ils représenteront plus d'un tiers des nouveaux abonnés.

Surtout, outre la téléphonie classique, de plus en plus d'Africains devraient bénéficier du haut débit mobile. A la fin 2015, les services 3G et 4G ne concernaient que 28% des connexions. Et d'ici 2020, si les déploiements se déroulent comme prévu, ils représenteront 60% des connexions.

De nouveaux réseaux 4G

« Les lancements de réseaux 4G-LTE vont crescendo, affirme le rapport. A la mi-2016, on en dénombrait 72 dans 32 pays, sachant que la moitié d'entre eux ont été lancé ces deux dernières années. »

En outre, l'apparition de ces nouveaux réseaux à haut débit coïncide avec l'arrivée des smartphones à bas prix. « Le nombre de connexions via les terminaux intelligents à presque doublé lors des deux dernières années, pour atteindre 226 millions, soit un quart des connexions de la région », poursuit le GSMA.

6,7% du PIB en 2015

En Afrique, la démocratisation du mobile est considérée comme un des principaux leviers de développement, sachant que l'Internet fixe est bien souvent inexistant. « Les services et technologies mobiles ont généré environ 150 milliards de dollars pour l'économie du continent en 2015 (6,7% du PIB) », estime le rapport. Ses auteurs jugent que ce montant avoisinera les 210 milliards de dollars à horizon 2020 (7,6% du PIB). D'après eux, l'essor du mobile permet de doper la productivité et l'efficacité des entreprises locales.

En outre, le GSMA argue que l'écosystème mobile représentera 4,5 millions d'emplois en Afrique en 2020, contre 3,8 millions d'emplois l'an dernier. « Cela inclut les travailleurs directement employés dans le secteur, et les emplois générés par cette activité », dit le rapport. En outre, le développement de l'industrie mobile serait, d'après le GSMA, un important contributeur des finances publiques. A l'en croire, le secteur a reversé sous forme de taxes diverses quelques 17 milliards de dollars aux Etats en 2015. Un montant qui pourrait s'élever à 20,5 milliards d'ici à 2020.

Orange à l'offensive

Certes, cette étude revêt forcément un caractère promotionnel étant donné l'organisme qui le produit. Il n'en reste pas moins vrai que l'Afrique aiguise l'appétit de nombreux opérateurs, qui estiment que c'est le bon moment pour renforcer leurs investissements.

En témoigne Orange, qui accélère actuellement ses emplettes sur le continent. La semaine dernière, le numéro un français des télécoms a bouclé le rachat d'Airtel en Sierra Leone. Avec 1,3 million de clients, il s'agit du premier opérateur mobile du pays. Au mois de juin, Orange avait également finalisé l'acquisition d'une autre filiale d'Airtel au Burkina Faso. Aujourd'hui, l'ex-France Télécom est donc présent dans 21 pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Ce qui représentait en 2015 11% de ses 40 milliards de chiffre d'affaires.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 29/07/2016 à 6:58
Signaler
Vu a Tiare pres de Dakar il y a deux semaines lors d'un deplacement pro un gamin de dix, douze ans habille de bric et de broc en train de telephoner avec un Samsung. Etonnant non ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.