En Russie, les invitations LinkedIn vont rester sans réponse

LinkedIn en Russie, c'est terminé pour de bon. Après avoir bloqué le site internet du réseau social professionnel depuis mi-novembre, les autorités russes s'en prennent désormais à son application.
Anaïs Cherif
Le réseau social professionnel LinkedIn enregistre seulement 5 millions d'internautes en Russie sur ses 476 millions d'utilisateurs.

LinkedIn est rayé du territoire russe. Sous la pression des autorités locales, Apple et Google ont consenti à retirer l'application du réseau social professionnel de l'App Store et de Google Play, révèle le New York Times. Cette décision "nie l'accès à nos membres en Russie et aux entreprises qui utilisent LinkedIn pour développer leurs activités", a déclaré Nicole Leverich, une porte-parole de LinkedIn. Le réseau social enregistre seulement 5 millions d'internautes en Russie sur ses 476 millions d'utilisateurs, selon TechCrunch. La décision a été confirmée par Apple. Google a de son côté assuré adhérer aux lois nationales des pays dans lesquels il est présent.

La Russie a adopté une loi numérique en 2015, exigeant que les entreprises du web stockent les données des utilisateurs russes sur le territoire national. Google a déplacé plusieurs de ses serveurs vers des data centers russes en avril 2015, rapportait le Wall Street Journal. Apple a suivi en septembre de la même année, louant des serveurs à l'entreprise russe IXcellerate. Mais LinkedIn, racheté par Microsoft en juin dernier, a refusé de se plier à cette loi. Résultat : l'agence gouvernementale de surveillance des télécommunications, Roskomnadzor, a saisi la justice en août 2016.

Les appli, "point d'étranglement" de la liberté d'expression

La première sanction est tombée mi-novembre, la justice russe bloquant le site Internet de LinkedIn en collaboration avec les fournisseurs d'accès internet. L'application fonctionnait alors de manière aléatoire. Sur le fond, sa disparition des catalogues d'applications de Google et Apple ne modifie donc pas son usage par les utilisateurs russes. Sur la forme, les géants de la technologie, qui s'affichent habituellement comme défenseurs de la liberté d'expression, se retrouvent critiqués pour accepter cette pression. "Les applications sont le nouveau point d'étranglement de la liberté d'expression", estime auprès du New York Times Rebecca MacKinnon, qui dirige un projet sur l'ouverture d'Internet pour le think tank New America.

La marque à la pomme croquée a déjà été critiquée la semaine dernière pour avoir accepté de supprimer le New York Times de son App Store chinois, suite à une demande des autorités locales. Alors que l'accès de Facebook est bloqué en Chine, le réseau social de Zuckerberg développerait en interne des outils de censure dans l'espoir d'accéder au marché de la deuxième économie mondiale.

Treize pays, dont les Etats-Unis, possèdent une loi sur la localisation des données selon l'association professionnelle The Information Technology Industry Council, citée par The Verge. Le blocage de LinkedIn intervient alors que les tensions entre la Russie et les Etats-Unis ont été ravivée la semaine dernière par la sortie d'un rapport des services de renseignements américains, revenant sur le piratage russe aux Etats-Unis.

| LIRE AUSSI : Poutine, Wikileaks, trolls... Ce qu'il faut retenir du piratage russe aux Etats-Unis

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 11/01/2017 à 10:01
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Les Russes et les Chinois arrivent à mettre au pas les géants du net, et pas les Européens..?

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