Enceintes intelligentes : Google Home arrive en France, Amazon et Apple en embuscade

Google lance en France son enceinte connectée pour la maison Google Home, qui fonctionne avec l'assistant intelligent Google Assistant et qui permet de poser des questions, gérer des tâches et contrôler des appareils connectés avec la voix. Mais Amazon, Apple et Microsoft sont aussi dans les starting blocks pour conquérir ce nouveau marché.
Sylvain Rolland
L'enceinte connectée Google Home, disponible en France à partir du 3 août, devance Amazon, leader du marché avec Amazon Echo. Apple, Microsoft et peut-être Facebook vont aussi bientôt se disputer ce marché.

On connaissait les enceintes connectées de Sonos, Bose ou encore Sony, qui vous permettent de diffuser une playlist sur les enceintes de votre salon plutôt que sur votre smartphone. On connaît aussi les assistants virtuels -pas toujours très au point niveau pertinence- Siri (Apple) ou encore Cortana (Microsoft), auxquels on peut poser des questions via le smartphone, l'ordinateur ou la tablette.

Désormais, les géants du Net américains, qui ont déjà bouleversé de nombreux secteurs, veulent imposer dans la maison les enceintes connectées intelligentes, dotées d'assistants personnels dopés à l'intelligence artificielle et destinées à devenir indispensables à la vie quotidienne. On peut leur poser des questions, effectuer des achats, gérer les autres objets connectés de la maison, lancer la lecture d'une chanson... juste en formulant la demande avec la voix. C'est la prochaine révolution de la domotique, et, selon les experts, un futur marché colossal.

Le géant de l'e-commerce Amazon, avec son enceinte connectée Amazon Echo qui fonctionne avec l'assistant virtuel Alexa, a ouvert ce marché outre-Atlantique depuis juin 2015. Google, avec Google Home et son Assistant, lui a emboîté le pas depuis novembre 2016, toujours outre-Atlantique. Les deux firmes, qui investissent des milliards de dollars dans les nouvelles technologies pour rester à la pointe des nouveaux usages, se partageront ce marché en 2017. Avec une prime au premier arrivé, Amazon, qui glanera à lui seul, selon l'institut eMarketer, 70% du marché cette année aux Etats-Unis.

En France, Google dame le pion à Amazon

Quid de la France ? Alors qu'Amazon dispose d'une longueur d'avance, c'est finalement Google qui dégaine le premier. Jeudi 3 août, le géant californien lance officiellement dans l'Hexagone son enceinte Google Home, damant le pion à Amazon qui commerciale déjà Echo dans cinq pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Irlande et Autriche), mais qui n'a pas encore appris le français à Alexa. L'objet est en vente sur un site et dans des enseignes spécialisées comme Fnac et Darty.

Google Home, qui coûte 149 euros, prend la forme d'une enceinte design blanche. Destiné à être discrètement posé sur un meuble, le cylindre intègre Google Assistant, une intelligence artificielle hébergée sur les serveurs de l'entreprise. Connectée en Wi-Fi à la box internet et paramétrée via l'application Google Home disponible sur les smartphones fonctionnant sous Android ou iOS, l'enceinte est équipée de microphones qui captent la voix de l'utilisateur, même avec du bruit environnant.

Pour l'utiliser, il faut activer l'assistant en prononçant "OK Google" puis formuler sa requête. La liste des fonctionnalités de l'appareil, déjà longue, est promise à s'étendre considérablement avec le temps, à mesure des progrès de l'intelligence artificielle et des nouvelles applications créées par les développeurs, qui viendront s'ajouter aux "compétences" actuelles. Pour l'heure, Google Home permet, entre autres, de régler son réveil avec la voix, d'effectuer des achats, envoyer des courriels et des textos, contrôler l'éclairage ou le thermostat, rechercher des informations sur le Net, traduire... Soit, peu ou prou, les mêmes fonctionnalités qu'Amazon Echo.

Amazon, Apple, Microsoft (et Facebook ?) en embuscade

Comme à son habitude, Google n'a pas dévoilé d'objectifs de ventes pour son enceinte en France. Mais en arrivant avant Amazon Echo, la firme californienne réussit un coup en étant le premier à défricher le marché hexagonal.

Nul doute que la firme de Jeff Bezos proposera Amazon Echo en France dans les prochains mois. D'autant plus qu'un autre concurrent de taille affûte ses armes : Apple. La première capitalisation mondiale, qui intègre déjà l'assistant virtuel Siri à ses smartphones, a annoncé en juin le lancement, d'ici à la fin de l'année aux Etats-Unis puis dans le reste du monde en 2018, de sa propre enceinte intelligente. Baptisée HomePod, l'appareil fonctionnera avec Siri.

Les deux autres membres du fameux club des "GAFAM", Facebook et Microsoft, ne sont pas en reste. Bloomberg indique mercredi 2 août que le réseau social de Mark Zuckerberg préparerait son propre assistant domestique, intégré à un appareil doté d'un écran et d'une caméra. Quant à Microsoft, il a annoncé vouloir lancer dès cet automne, aux Etats-Unis d'abord, une enceinte intelligente baptisée Invoke, conçue par le spécialiste des équipements audio Harman et dotée de son assistant virtuel Cortana.

Du côté français, l'opérateur Orange va aussi commercialiser en 2018 sa propre enceinte connectée fonctionnant avec son assistant intelligent Djingo.

Les atteintes à la vie privée et le piratage, freins à la démocratisation des enceintes intelligentes

Apple a aussi précisé que contrairement à Google et Amazon, les requêtes formulées par les utilisateurs seront anonymisées, afin de respecter leur vie privée. Un détail loin d'être anodin : les craintes autour du respect de la vie privée représentent le premier frein à l'adoption massive de ces enceintes intrusives équipées de microphones.

Car en ouvrant son intimité à un assistant virtuel qui écoute ce qu'il se passe dans la pièce, les utilisateurs autorisent des entreprises déjà tentaculaires à récolter toujours plus de données personnelles. Et s'il est prétendument nécessaire "d'appeler" l'assistant pour activer les microphones, l'exemple d'un fait divers aux Etats-Unis montre que ce n'est pas si simple. Témoin d'une scène de ménage violente, un exemplaire d'Amazon Echo a appelé la police de lui-même. Les enregistrements audio d'Alexa intéressent aussi la justice dans le cas d'une affaire de meurtre.

Comme pour les autres objets connectés, les risques de piratage représentent l'autre gros frein à la démocratisation des enceintes intelligentes. Un risque pointé du doigt le 1er août par une étude de la société britannique de cybersécurité MWR. Ses chercheurs ont réussi à installer un malware (logiciel malveillant) dans un Amazon Echo, pour ensuite envoyer le flux audio capturé sur un serveur distant. L'expérience a été menée sur les premières versions de l'appareil, avant 2017.

Sylvain Rolland

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Commentaires 9
à écrit le 04/08/2017 à 8:08
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Et cela sert à quoi concretement ?

à écrit le 04/08/2017 à 1:01
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Bravo à vous pour avoir mis des liens hypertext pour vos sources Mais faudrait il les lires avant de les citer L'article australien sur Amazon Alexa aux U.S.A aurait appelée 911 durant l'affrontement conjugale est justement réfuté Ils dénoncent mêm...

à écrit le 03/08/2017 à 14:55
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Bonjour Une précision : on ne dit pas "damner" mais damer le pion. https://fr.wiktionary.org/wiki/damer Cdlt

à écrit le 03/08/2017 à 13:21
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J'en ai une qui est enceinte à la maison, par contre elle a rien d'intelligent :-)

le 04/08/2017 à 11:30
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C'est pas tres delicat pour elle.

à écrit le 03/08/2017 à 11:20
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Engins totalement inutiles, le roman "1984" est-il livré avec ?

à écrit le 03/08/2017 à 11:00
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Ben voyons, entre les fintech qui veulent avoir accès a tous nos comptes et code d accès, et ce genre de truc dont les données ne seront de toute manière pas anonymisées.....car en fait aucune ne le sont.......tout le monde va entrer chez tout le mon...

à écrit le 03/08/2017 à 9:57
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du bon vieux temps de l'urss, qui n'avait rien de tres liberal pour le plus grand plaisir de certains sur les forums la tribune, la stasi devait quand meme rentrer chez les gens pour installer le micro susceptible de remettre les brebis egarees dans ...

à écrit le 03/08/2017 à 8:43
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Un gadget de la sorte mérite il un article dans un journal économique ?

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