Grâce à l'Europe, Free accélère dans la fibre

Ce jeudi, Iliad, le groupe de Xavier Niel et maison-mère de Free, a décroché un prêt de 200 millions d'euros auprès de la Banque européenne d'investissement. Une manne exclusivement dédiée au déploiement de la fibre optique en France.
Pierre Manière
Xavier Niel, le fondateur d'Iliad (Free).

Voilà qui devrait faire plaisir à l'Arcep, le régulateur des télécoms, qui se plaint d'un manque d'investissements dans les réseaux Internet à très haut débit. Ce jeudi, Iliad, le groupe de Xavier Niel et maison-mère de Free, a annoncé qu'il avait décroché un gros chèque de la Banque européenne d'investissement (BEI). D'un montant de 200 millions d'euros, ce prêt sera exclusivement consacré au déploiement de la fibre optique dans l'Hexagone.

Cette manne permettra à l'opérateur d'accélérer le raccordement des foyers situés dans les zones dites "très denses" (c'est à dire les grands centres urbains comme Paris ou Lyon), et dans les zones estampillées "moyennement denses" (les périphéries des grandes métropoles et les villes plus petites).

20 millions de prises en 2022

A l'instar de ses concurrents Orange ou SFR, Free affiche de grandes ambitions dans son réseau Internet fixe à très haut débit, qui succède progressivement au vieux réseau cuivré ADSL. En matière de fibre optique, Free, qui revendique aujourd'hui 4 millions de prises raccordables, compte couvrir 16 millions de foyers à horizon 2018. Avec un objectif de 20 millions de prises raccordables d'ici à 2022.

Bien sûr, pour Free, le financement de la BEI n'est qu'un levier parmi d'autres. Mais celui-ci, aux dires de Xavier Niel, s'avère particulièrement adapté. En particulier parce qu'il porte sur une durée de 13 ans, "ce qui n'est pas facile à trouver". "La BEI nous permet d'accéder à des prêts extrêmement longs", poursuit le propriétaire d'Iliad. Avant de rappeler que les investissements dans les réseaux en fibre optique - qui se chiffrent en milliards d'euros pour les opérateurs -, seront très long à rentatibiliser.

La BEI, un vieux partenaire

Ce n'est pas la première fois que Free profite des financements de la BEI. En 2010 et en 2012, l'opérateur a bénéficié d'enveloppes de respectivement 150 et 200 millions d'euros, précise Thomas Reynaud, le directeur financier d'Iliad.

"On a commencé à discuter avec la BEI fin 2008, juste après le scandale [et la faillite, NDLR] de Lehman Brothers, rappelle-t-il. A cette période, la situation était compliquée, les banques s'étaient totalement refermées..."

Interrogés sur les efforts financiers de Free en matière de fibre optique, Xavier Niel et Thomas Reynaud bottent en touche. Tout juste indiquent-ils qu'en 2016, ils avaient prévu des investissements globaux à hauteur de 1,3 milliards d'euros, "dont une partie importante consacrée à la fibre". Pour en savoir davantage, il faudra attendre les résultats 2016 d'Iliad, qui seront dévoilés mardi prochain.

Pierre Manière

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Commentaires 4
à écrit le 03/03/2017 à 13:05
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Quand l'UE peut faire sa pub au dépend des États, elle en utilise les moyens, un vrai parasitage!

à écrit le 02/03/2017 à 18:49
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Quand on est milliardaire et qu'en plus beau papa s'appelle Pinault les banquiers ne vous refusent rien du tout. C'est même un peu scandaleux quand même ou comment transformer un privilège oligarchique en compétence économique. C'est la fabri...

le 03/03/2017 à 8:59
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c est Arnault (LVMH) pas Pinault (son ennemi juré) I faut quand meme signaler que Niel c est un des rare francais qui est arrivé la ou il est par son merite et pas grace a papa ou a des copinages avec l etat. Au contraire pendant longtemps, l etat f...

le 03/03/2017 à 13:31
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En effet il n'est pas arrivé là par son papa mais par son beau papa, je note la nuance.

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