Prix du livre électronique : Apple prêt au procès plutôt qu'au réglement à l'amiable

Selon l'accusation, le groupe de produits informatiques a orchestré une vaste entente sur le prix des livres électroniques. Les éditeurs ont accepté un règlement à l'amiable.
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Apple n'en démord pas! Le groupe réfute les accusations portées par le ministère américain de la Justice sur une possible entente sur les prix des livres numériques. Les cinq éditeurs impliqués dans le quartel (HarperCollins, Simon and Chuster, Penguin du groupe Pearson, Bertelsmann, Macmillan et Hachette) ont décidé de régler le litige à l'amiable. De son côté, la célèbre marque à la pomme ne veut rien entendre et semble déterminée à aller jusqu'au bout du procès qui a commencé lundi à New York.

La défense a décidé de prendre le contre-pied des arguments du ministère. Accusée d'entente, Apple rétorque qu'elle n'a fait que casser la domination d'Amazon sur les livres électroniques. "Apple devrait être applaudi, pas condamné", a déclaré Orin Snyder, représentant Apple au procès. Il estime par ailleurs que les prix des livres électroniques ont baissé depuis le lancement de l'iPad.

Des prix en hausse de 15%

Le ministère de la justice, lui, ne l'entend pas de cette oreille. Il estime que dans cette entente, chaque partie y a tiré profit. D'après lui, les éditeurs souffraient d'un prix trop bas notamment sur les best-sellers. De son côté, l'intérêt d'Apple était d'appliquer un prix plus élevé afin de prélever plus confortablement sa commission de 30%. Mais, aux yeux de l'accusation, Apple a été le "chef d'orchestre" de cette conspiration. D'après lui, Apple a "sciemment et intentionnellement aidé" les éditeurs à relever les prix. Graphiques à l'appui, l'avocat de l'accusation a montré que le prix des livres électroniques avait augmenté de 15% depuis le lancement de l'iPad. Voire davantage puisque d'après lui les prix sont passés de 9,99 dollars en moyenne à 12,99 dollars, voire 14,99 dollars dans certains cas.

Mais l'accusation a des éléments à charge plus probants qu'une bataille de chiffre. Après investigations, elle a découvert de nombreuses communications entre les éditeurs et Apple les semaines précédant la signature d'un accord. Des courriels et des enregistrements de conversations téléphoniques avec Eddy Cue, vice-président d'Apple chargé des contenus.

L'accusation fait parler les morts

Pour étayer ses accusations, les avocats du ministère ont été jusqu'à faire parler les morts. Ainsi, ils relèvent que Steve Jobs avait anticipé la hausse de prix des livres numériques. L'ex-patron charismatique du groupe d'informatique aurait déclaré, dans sa biographie, avoir créé un nouveau modèle de distribution "où oui, le consommateur paye un peu plus". Pour l'avocat d'Apple, l'accusation a sorti une citation de "de son contexte" après l'avoir soigneusement "sélectionnée".

L'actuel patron, Tim Cook, ne sera pas cité à la barre, contrairement à Eddy Cue. Les éditeurs qui ne craignent plus rien depuis leur règlement amiable seront appelés à témoigner. Le procès doit durer trois semaines, et promet de nombreux rebondissements...

 

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Commentaire 1
à écrit le 08/06/2013 à 15:50
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Il serait intéressant d'observer comment Apple va réussir à gagner son procès face aux dénonciations de ses propres complices qui à priori n'ont pas autant à perdre en cas d'échec. Cette affaire risque aussi de faire de l'ombre au mythe du "talentueu...

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