Chiffre d'affaires : "Big Blue" enquille son 21e trimestre de recul consécutif

Le paquebot IBM n'arrive pas à colmater les fuites et continue à prendre de la gîte. Le virage stratégique entrepris en 2012 dans les services dématérialisés en ligne (cloud), l'analytique, le mobile et la cybersécurité n'a toujours pas porté ses fruits. En mai dernier, Warren Buffett avait adressé au groupe informatique une forme de coup de semonce en liquidant l'équivalent de 4 milliards de dollars d'actions.
Le groupe s'est concentré ces dernières années sur des activités à forte croissance, baptisées "impératifs stratégiques", comme les services d'informatique dématérialisée et la cybersécurité, pour contrer le ralentissement de ses activités de matériels et de logiciels. Mais les effets du virage stratégique tardent à se faire sentir.

La situation d'International Business Machines ne s'améliore pas, la glissade continue. Hier soir, le groupe informatique basé dans l'état de New York a, une nouvelle fois, publié un chiffre d'affaires trimestriel en deçà des attentes des analystes. Les deux facteurs responsables sont le ralentissement de la croissance de ses activités à forte marge, dont les services de cloud, et la faiblesse de la demande de services informatiques.

Précisément, le chiffre d'affaires global a reculé de 4,7% à 19,29 milliards de dollars, son repli le plus marqué en cinq trimestres. Mais le problème vient de bien plus loin puisque IBM n'a pas publié de chiffre d'affaires en hausse depuis... 2011 - soit, 21 trimestres consécutifs de baisse. Les analystes prévoyaient pour ce deuxième trimestre 2017 un chiffre d'affaires de 19,46 milliards de dollars, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

IBM Statista

Un graphique de notre partenaire Statista.

Les effets de la réorganisation se font attendre

Depuis 2012 et l'accession de Virginia Rometty à la direction générale, le groupe a opéré un virage stratégique radical en se tournant vers des activités à forte croissance, baptisées "impératifs stratégiques", comme les services d'informatique dématérialisée et la cybersécurité, pour contrer le ralentissement de ses activités de matériels et de logiciels. Les revenus tirés de ces activités ont progressé de 5% au deuxième trimestre, une performance inférieure à celles à deux chiffres réalisées aux trimestres précédents. Le chiffre d'affaires de ces "impératifs stratégiques" a cependant progressé de 11% à 34,1 milliards de dollars (29,5 milliards d'euros) au cours des 12 derniers mois.

Une ombre sur le cloud

Le chiffre d'affaires tiré du pôle plateformes "cloud" et services technologiques, le plus important du groupe, a baissé de 5,1% à 8,41 milliards de dollars. Les analystes anticipaient 8,58 milliards de dollars, selon les données du cabinet FacSet.

Le bénéfice net au deuxième trimestre ressort à 2,33 milliards de dollars (2 milliards d'euros), soit 2,48 dollars par action, contre 2,50 milliards de dollars, soit 2,61 dollars par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 2,79 dollars par action, au-dessus des 2,74 dollars attendus par les analystes.

Mardi 18 juillet, le titre perdait 2% dans les échanges d'après-Bourse.

Le coup de semonce de Warren Buffett

Le 5 mai dernier, dans un entretien à la chaîne d'informations financières américaine CNBC, M. Buffett avait déclaré avoir vendu une part substantielle de ses 81 millions de titres. Les actions cédées étaient évaluées à 4 milliards de dollars au cours de l'action IBM en Bourse à ce moment. En Bourse, le titre avait à la suite chuté de plus de 4%.

Pour autant, il semble que Warren Buffett, l'un des investisseurs les plus respectés des Etats-Unis, ait conservé plus des deux tiers de sa participation actuelle. En effet, en 2011, il avait acquis pour environ 10,7 milliards de dollars d'actions IBM en 2011, portant sa participation à 5,5%. Fin décembre 2016, il avait révélé dans un document boursier que sa participation était désormais évaluée à 13,5 milliards de dollars.

"Je n'ai plus le même jugement sur IBM qu'il y a six ans quand j'avais commencé à en acheter les titres. J'ai révisé mon jugement à la baisse", a-t-il déclaré le 5 mai à CNBC. "IBM est une grande entreprise solide mais elle a également des concurrents gros et solides", a-t-il ajouté, sans toutefois révéler l'identité de ces rivaux.

(Avec Reuters)

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