"Le monde pourrait connaître un sabotage numérique grave"

La mise en garde, quelque peu apocalyptique, vient du chef des services secrets néerlandais, Rob Bertholee. Il prédit "qu'un acte grave de sabotage numérique" pourrait être à l'origine de "troubles, de chaos et de désordre" dans le monde entier.
Les menaces de cyberattaques "ne sont pas imaginaires, elles sont tout autour de nous", a indiqué le directeur des services secrets néerlandais.

"Le genre de choses qui pourrait vous empêcher de fermer l'œil la nuit." C'est en ces termes que Rob Bertholee, le chef des services secrets néerlandais, a qualifié un potentiel sabotage d'infrastructures vitales devant plusieurs centaines d'experts et de représentants officiels. Ils se sont réunis à La Haye lors d'une conférence sur la cybersécurité.

L'avertissement est intervenu alors qu'une cyberattaque internationale a fait plus de 200.000 victimes dans au moins 150 pays depuis vendredi 12 mai.

"Les menaces de cyberattaques ne sont pas imaginaires, elles sont tout autour de nous", a assuré le directeur des services secrets lors de ce forum néerlandais. "A mon avis, nous pourrions être bien plus proches d'un acte grave de sabotage numérique que beaucoup de personnes ne le pensent."

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Troubles, chaos et désordre

Pour illustrer la vulnérabilité des infrastructures, M. Bertholee a rappelé plusieurs situations passées. Notamment en 2012, lorsque les ordinateurs de la plus grande compagnie pétrolière d'Arabie saoudite avaient été victimes d'une attaque. Autre cas, trois ans plus tard, les compagnies d'électricité ukrainiennes avaient été piratées provoquant ainsi une panne de courant pendant plusieurs heures.

Le directeur des services secrets néerlandais a expliqué cette fragilité par les fortes interconnexions qui lient les infrastructures du monde entier. Ce qui compte autant "d'avantages que de vulnérabilités", selon lui.

"Imaginez ce qu'il pourrait se passer si le système bancaire tout entier était saboté durant un jour, deux jours, ou une semaine [...] Ou s'il y avait une panne dans notre réseau de transports. Ou si les contrôleurs de trafic aérien étaient confrontés à des cyberattaques pendant qu'ils donnent des instructions à des vols. Les conséquences seraient catastrophiques."

Rob Bertholee assure qu'un sabotage de l'un de ces acteurs pourrait ainsi avoir des "répercussions publiques, causant troubles, chaos et désordre".

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Le cyberterrorisme, une priorité

Autre point à l'ordre du jour de la conférence, la menace cyberterroriste, provenant notamment d'organisations telles que le groupe Etat islamique ou Al-Qaïda. "Elle reste limitée", a assuré Rob Bertholee. "Mais le terrorisme inspiré par les djihadistes est la priorité des services secrets." Et d'ajouter:

"Le niveau d'expertise technique accessible à un groupe djihadiste est toujours insuffisant pour infliger des dégâts importants ou des dommages corporels par le biais d'un sabotage numérique.[...] Ils n'en ont peut-être pas encore la capacité mais ils en ont certainement l'intention."

Le chef des services secrets néerlandais a renouvelé sa mise en garde aux gouvernements et au secteur privé, les priant de collaborer et de se tenir prêts face à des menaces futures dans le domaine numérique. D'après des spécialistes de la sécurité informatique, de nouvelles attaques sont possibles. Concernant la cyberattaque internationale de vendredi, un lien potentiel avec la Corée du Nord a été évoqué.

( avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 18/05/2017 à 8:17
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Le seul pays a avoir échappé est Israël ! Devinez pourquoi et comment ? Un élément de réponse: ils ont effectué des investissements massifs sur la sécurité....

à écrit le 17/05/2017 à 16:28
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Évident ! Mais voyez Macron avec son obligation de déclaration des impôts par Internet, ou Uber/Google & Cie avec les voitures autonomes ou ERDF avec les compteurs connectés (et ces exemples ne sont que quelques gouttes d'eau dans un océan) ; allez d...

à écrit le 17/05/2017 à 12:13
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t'as raison Gégé et en même temps effacer tous les traitements des fonctionnaire qui vont avec

à écrit le 17/05/2017 à 10:39
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alala ,,,si les hackers pouvaient "rentrer" dans le centre des impôts et mettre tout les compteurs a zéro !!!

à écrit le 17/05/2017 à 8:56
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Est ce une surprise? Être dépendant d'un monde artificiel est la pire des drogues!

à écrit le 17/05/2017 à 8:06
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Quel visionnaire ..... après coup !!! Il n'y a qu' exiger de Microsoft qu'il ne commercialise pas - a prix d'or des logiciels frelatés !

à écrit le 17/05/2017 à 0:20
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L'économie numérique est un domaine qui finira par coûter plus cher que ce qu'il rapporte, en termes financiers, sociaux, environnementaux, de sécurité....Aucun système ne peut être totalement sécurisé et quand ce système est à l'échelle de la planèt...

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