Data City : comment startups et grands groupes peuvent-ils coopérer au service de la Smart City ?

Avec le soutien de grands comptes, cinq startups ont testé leurs innovations en se basant sur l'analyse de données urbaines, dans divers domaines capitaux pour la Smart city de demain (mobilité, transition énergétique...) grâce à l'analyse de données urbaines, dans le cadre d'un concours organisé par Numa et la Ville de Paris. Leurs résultats, impressionnants, leur ont donné envie de passer très rapidement de la théorie à la pratique.
Mounia Van de Casteele
Les cinq duos (Openenergy et Nexity, Padam et Vinci, Sensewaves et Setec, Qucit et Cisco, Egreen et Suez) présentaient mardi au Champ de Mars, le résultat théorique de leur expérimentation.

Comment utiliser le Big data pour améliorer le quotidien des habitants ? Tel était le défi proposé par Data City, un concours organisé par l'accélérateur de startups Numa en partenariat avec la Ville de Paris, et dont les résultats étaient présentés mardi soir au Champ de Mars.

Cinq jeunes pousses triées sur le volet, dans différents domaines comme la mobilité ou encore la transition énergétique, ont ainsi testé leur innovation, grâce à l'analyse de données urbaines, sur un terrain de jeu grandeur nature de la capitale, avec, chacune, le soutien d'un grand compte, afin de répondre à des problématiques cruciales pour la ville intelligente de demain. Les cinq duos (Openenergy et Nexity, Padam et Vinci, Sensewaves et Setec, Qucit et Cisco, Egreen et Suez) ont tous fait part de leur (heureuse) surprise quant au potentiel d'une telle collaboration en présentant les résultats théoriques de leurs expérimentations empiriques.

Améliorer le bien-être des passants

Par exemple, la startup Qucit a planché sur sur l'amélioration des espaces publics afin de les rendre plus agréables pour les usagers, avec pour terrain d'expérimentation la place de la Nation. L'une des sept places que la mairie de Paris souhaite réaménager dans le but de favoriser les espaces dédiés aux cyclistes et aux piétons.

Résultat: en étudiant le ressenti de quelque 1.300 passants interrogées, la startup a notamment identifié au mètre près les zones de stress et celles où les piétons se sentent le plus en sécurité. Et a ainsi pu dresser une cartographie extrêmement précise de la place. Les espaces jugés les plus anxiogènes étaient précisément deux passages pour piétons, et ceux où ils se sentent le mieux : le terre-plein central, qui s'avère aujourd'hui assez difficile d'accès pour les piétons. De quoi aider la Mairie de Paris à opérer les aménagements adéquats pour le bien-être de la collectivité.

Mutualiser les énergies entre bâtiments voisins

De la même manière, le duo Nexity Openenergy s'est penché sur la question énergétique. Leur postulat de départ : on ne partage pas l'énergie aujourd'hui, alors que les milliers de kilomètres carrés de bureaux urbains sont utilisés la journée seulement, au moment où les habitations sont vides, et inversement. Le défi consistait donc à tester une éventuelle mutualisation de l'énergie à l'échelle d'un îlot. Avec pour terrain d'expérimentation trois sites parisiens : une crèche, un bâtiment de logements et un immeuble de bureaux.

Après simulation, le duo est arrivé à la conclusion suivante : la récupération d'énergie dans les bureaux étudiés permettrait d'alimenter en énergie une crèche ainsi que 16 bâtiments de logements ! Des résultats plus que prometteurs donc, en matière de rénovation de logements existants et de construction de bâtiments neufs.

Une collaboration fructueuse

Bref. Cette collaboration jeunes pousses - grands comptes a permis d'obtenir des résultats concrets, et surtout impressionnants. Avec l'objectif pour tous les lauréats de sauter le pas, et de passer de la théorie à la pratique désormais, comme nous l'explique Ziad Khoury, co-fondateur de la jeune pousse Padam, l'une des lauréates de Data City, spécialisée dans le transport collectif urbain à la demande (notamment les trajets domicile-travail) et qui avait pour partenaire le groupe Vinci :

"Habituellement ce sont les grandes entreprises qui veulent travailler avec les startups mais sans avoir le même process, souvent inadapté pour une startup, avec une approche différente, aussi bien culturellement qu'au niveau de la temporalité".

"A titre d'illustration, si j'envoie un mail, il n'est pas rare que l'on me réponde au bout de trois semaines pour prendre un rendez-vous dans deux mois... Alors que tout va très vite aujourd'hui, et plus que jamais pour une startup "time is money"!

Aussi a-t-il apprécié le concours, qui, selon lui, était tout-à-fait en adéquation avec les contraintes d'une startup:

"L'aspect positif de Datacity était la dynamique de l'initiative d'une part, et d'autre part sa flexibilité et sa souplesse, qui a permis d'adapter la méthodologie et la réflexion en fonction des différents retours d'expérience de chacun. L'approche était très startup friendly, en phase avec le fonctionnement d'une jeune pousse".

Surfant sur la vague du succès rencontré par le projet, Anne Hidalgo, la Maire de Paris va le porter au C40. Et Data City va ainsi s'étendre à d'autres villes françaises, mais également à l'international (Casablanca et Mexico). "De quoi montrer l'exemplarité de la capitale de l'Hexagone en matière de Smart City", se réjouissent Marie-Vorgan Le Barzic, Présidente de Numa et Jean-Louis Missika, adjoint à la Mairie de Paris chargé de l'urbanisme. Avant de confier, un large sourire aux lèvres :

"Pour l'édition parisienne de 2017, de grands groupes ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt. A l'instar de la RATP  Dev qui a répondu présente. Avis aux amateurs !"

Mounia Van de Casteele

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