La biotech ImCheck lève 48 millions d'euros pour mieux combattre les cancers

La startup marseillaise développe de nouveaux anticorps plus efficaces pour battre les cellules cancéreuses. Après plusieurs années de recherche et développement, un premier essai clinique débutera en 2020 grâce à cette nouvelle levée de fonds.
Sylvain Rolland
L'objectif de la biotech ImCheck est de développer une nouvelle génération d'anticorps capables de mieux combattre les cellules cancéreuses.
L'objectif de la biotech ImCheck est de développer une nouvelle génération d'anticorps capables de mieux combattre les cellules cancéreuses. (Crédits : DR)

Une révolution dans le traitement du cancer. C'est, ni plus ni moins, ce que promet la biotech marseillaise ImCheck Therapeutics, qui annonce mercredi 4 décembre, le succès de sa deuxième levée de fonds, d'un montant de 48 millions d'euros. La startup dispose d'une licence d'exploitation exclusive et mondiale sur les recherches menées en laboratoire par le Professeur Daniel Olive, pointure reconnue en cancérologie. L'objectif : développer une nouvelle génération d'anticorps capables de mieux combattre les cellules cancéreuses.

La disruption potentielle est telle que ImCheck Therapeutics a déjà levé 68 millions d'euros depuis sa création en juillet 2015 : d'abord 20 millions d'euros en avril 2017, puis les 48 millions actuels. L'entreprise dirigée par Pierre d'Epenoux a su attirer un panel d'investisseurs solide, malgré le risque et un retour sur investissement encore très lointain. Bpifrance, via ses fonds InnoBio2 et Large Ventures, ainsi que Pfizer Ventures mènent le nouveau tour de table, en compagnie d'autres fonds spécialisés dans les biotech (les américains Wellington Partners, Agent Capital et Alexandria Venture Investments), ainsi que les investisseurs historiques dont Idinvest Partners.

Premier essai clinique sur l'homme en 2020

Dans le détail, ImCheck Therapeutics fait le pari d'activer des cellules appelées "lymphocytes T gamma delta" pour obtenir une meilleure réponse immunitaire afin tuer les cellules cancéreuses.

"Le but des traitements d'immunothérapie est de mobiliser des anticorps pour aider le système immunitaire à battre les cellules cancéreuses. Mais leur efficacité peut être améliorée. En fonction des cancers, la proportion de réponses positives s'établit entre 30% et 40%. Notre approche scientifique vise à casser un certain nombre de résistances et donc permettre une réponse immunitaire meilleure pour davantage de cancers et davantage de patients", précise Pierre d'Epenoux.

L'afflux d'argent frais permettra à la startup de financer la première phase de l'essai clinique de son anticorps ICT01 en 2020, et de poursuivre la recherche et développement sur d'autres anticorps. L'objectif : créer un véritable "portefeuille" d'immunomodulateurs, qui permettront à moyen et long terme de mieux soigner de nombreux types de cancers et de maladies auto-immunes.

Installation aux Etats-Unis pour financer la société sur le long terme

Pierre d'Epenoux estime que le premier produit, ICT01, n'arrivera pas sur le marché "avant au moins sept ans". Et encore plus pour les autres anticorps en développement. Cela n'empêche pas la pépite marseillaise de soigner ses relations avec l'industrie pharmaceutique, au travers de ses investisseurs et partenaires, car ses produits ont vocation, à terme, à figurer dans la prochaine générations de traitements contre le cancer et les maladies auto-immunes.

"La route est encore longue car le processus des deux ou trois essais cliniques nécessaires est complexe et très coûteux, mais le sérieux de la recherche scientifique et la qualité de l'équipe de 35 personnes [dont 80% d'ingénieurs et scientifiques, NDLR] sont porteurs d'un potentiel énorme", ajoute Thibaut Roulon, directeur d'investissements chez Bpifrance.

C'est pourquoi l'entreprise marseillaise compte aussi s'installer aux Etats-Unis dès 2021, avec l'ambition d'intégrer des patients américains dans l'étude clinique et de commencer à se rapprocher de l'autorité américaine des médicaments (FDA) et d'investisseurs qui seront capable, d'ici à deux-trois ans, de financer les prochains essais cliniques, qui nécessiteront une somme encore plus importante.

Sylvain Rolland

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