Avec du temps et de la persévérance, n'importe quel cadenas peut être cassé. De fait, tous les cyclistes le savent, le risque numéro un, ce n'est donc pas la crevaison, c'est de ne pas retrouver son vélo alors qu'on l'avait laissé bien attaché à un réverbère ou un poteau. Or, voici que, nous laisse espérer The Telegraph, les choses pourraient changer.
Une invention venue du Chili, Yerka, promet de résoudre une fois pour toute la question du vol de bicyclette. Au premier regard, le vélo semble pareil à n'importe quel autre : deux roues, une selle et un guidon. Mais voilà, la barre oblique du cadre se divise en deux, ses deux segments articulés se rabattent sur le côté et, en reliant le tout aux deux extrémités de la longue tige de selle qu'on a retirée de son logement, on assemble le dispositif antivol.
Un cadenas intégré au vélo et des roues antivol
Le principe est que le voleur doit couper le vélo lui-même s'il veut s'en emparer ce qui le rend bien entendu inutilisable. Pour parfaire le système antivol, les roues du Yerka possèdent en outre des écrous antivol, qui ne peuvent être desserrés qu'avec la clé ad hoc.
La vidéo ci-dessous montre le fonctionnement de l'invention et sa conception :
L'invention a été développée par trois étudiants chiliens d'une vingtaine d'années. Après plusieurs vols de son cycle sur le campus de l'Université de Santiago, André Roi Eggers a cherché un antivol idéal, aidé par ses amis Cristóbal Cabello et Juan José Monsalve.
Les concepteurs veulent vendre 300 vélos par mois à travers le monde
Afin de mener leur projet à terme, ils ont récolté des fonds à travers des subventions de l'Etat et du crowdfunding. Sur la plateforme Indiegogo, l'invention a recueilli plus de 81.000 dollars soit 129% de la somme demandée, en avril dernier. 197 vélos ont été précommandés sur le site de crowdfunding, à 400 dollars pièce pour les 99 premiers vélos, puis 500 dollars pour les commandes suivantes.
La production de 300 modèles a démarré au début du mois et, déjà, les concepteurs ont des ambitions à l'international, comme le précise Cristóbal Cabello à la chaîne américaine CNN :
"Dans les quatre prochaines années, notre but est de vendre 300 vélos chaque mois dans le monde. Mais le but encore plus important est que le client dise: 'Ce vélo est génial. Nous adorons le vélo que vous nous avez vendu et nous allons passer le mot'."
Pour les critiques, le Yerka reste un cadenas sophistiqué
Le vélo n'a pas reçu que des avis positifs. L'écrivain spécialiste des transports Lloyd Alter rappelle que tous les cadenas peuvent être détruits. Malgré l'originalité du design, le Yerka ne possède qu'un mécanisme de cadenas pour sécuriser son cadre. De plus, la tige de selle peut être déformée par un coup malveillant alors que le vélo est attaché, rendant celui-ci inutilisable. Juan Jose, un des designers, a répondu à ces critiques sur le site Fox News :
"Si nous ne faisions pas quelque chose d'aussi perturbant ou qui n'intéresse pas les gens, nous ne recevrions pas de critiques et croyez-moi, nous en avons beaucoup. La plupart tourne autour de la question "Si je coupais la tige de selle". Nous essayons d'améliorer notre projet à chaque critique et nous allons bientôt sortir une vidéo dans laquelle nous répondons à ce genre de question."
Pour l'instant, l'entreprise a réinvesti la totalité de ses bénéfices dans la production, la distribution, les dépenses administratives et l'achat de brevets. Mais, les concepteurs ne se formalisent pas. Ils veulent d'abord faire connaître le vélo à travers le monde, afin de faire du profit plus tard. L'équipe cherche, maintenant, un dernier financement de 1 million de dollars.
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