Startups : OnePark, le "Booking.com" du stationnement, lève 12 millions d'euros

La startup tricolore soutenue par Keolis (SNCF) boucle un deuxième tour de table de 12 millions d'euros pour se déployer en France et en Europe. OnePark permet aux automobilistes de réserver des places vacantes de parking appartenant à des hôtels ou à des entreprises et de payer directement avec son smartphone.
Sylvain Rolland
OnePark attire les "fournisseurs de places" par la gratuité et négocie les prix avec les parkings et les entreprises privées pour garantir un tarif compétitif aux automobilistes.

Comme la plupart des activités - si ce n'est toutes -, la digitalisation des parkings trace aussi sa route. La startup OnePark, qui se revendique numéro 1 en France de la réservation de places de parking pour les particuliers, annonce une levée de fonds de 12 millions d'euros auprès de Keolis (détenu à 70% par la SNCF).

Il s'agit du deuxième tour de table institutionnel de l'entreprise, après une série A de 2,5 millions d'euros en octobre 2015, qui suivait un financement d'amorçage de 800.000 euros en 2013-2014.

Le "Booking.com" du stationnement

Créée en 2013, OnePark ambitionne de résoudre la galère de nombreux automobilistes : trouver une place libre de parking, à un prix abordable, et ainsi éviter de perdre du temps à tourner en rond dans les villes. La startup revendique de pouvoir mettre à disposition 50.000 places en France, en Belgique, en Suisse et en Espagne, qui correspondent à 850 parkings.

Sa particularité : utiliser les places vacantes de tous types d'acteurs, qu'il s'agisse d'établissements publics (gares, aéroports) mais aussi d'entreprises privées, notamment les hôtels (la startup a signé un partenariat avec le groupe Accor).

"On offre aux acteurs publics la digitalisation de leur offre de stationnement en commercialisant sur notre plateforme leurs places vacantes, sans contrainte de gestion. Mais notre vraie innovation est d'ouvrir aux automobilistes les places situées dans les parkings privés, ce qui permet l'explosion de l'offre de stationnement urbain et qui assure aux entreprises un complément de revenu", explique David Vanden Born, le directeur général de la startup.

OnePark attire ce qu'elle appelle les "fournisseurs de places" par la gratuité. "Les gares, aéroports et entreprises ne paient ni frais d'entrée, ni frais d'abonnement, ni frais de mise en service. Ils se contentent de nous laisser gérer leurs places de parking et d'encaisser l'argent des locations", ajoute l'entrepreneur. L'entreprise dispose par exemple de 252 parkings disponibles à Paris, 34 à Lyon, 31 à Marseille et 22 à Nice.

Paiement intégré à l'appli

Pour séduire le public, OnePark négocie aussi les tarifs, pour assurer des prix compétitifs par rapport à ceux pratiqués par les parkings "traditionnels". L'entreprise mise aussi sur une expérience utilisateur facile et intuitive pour imposer un nouvel usage dans les mobilités urbaines. Les automobilistes peuvent réserver leur place sur le site et surtout sur une application qui géolocalise les places disponibles au moment souhaité, grâce à des algorithmes prédictifs.

Le paiement s'effectue directement sur l'application, dès la réservation de la place, pour quelques heures, plusieurs jours et même des abonnements pour le stationnement résidentiel. Pour se rémunérer, la plateforme prélève une commission sur chaque transaction, qui s'élève autour de 30% en moyenne.

Attirer la clientèle urbaine en plus des touristes

Pour l'heure, OnePark attire surtout des touristes, qui représentent 60% des utilisateurs. La raison est simple : pour se développer, la startup a d'abord signé des partenariats avec des parkings situés dans les zones de voyages, autour des gares et des aéroports (dont ceux de Beauvais, Charles de Gaulle et Nice), ainsi que ceux des hôtels, notamment grâce au partenariat commercial avec le groupe Accor.

Le reste de la clientèle se divise équitablement, à hauteur de 20%, entre les urbains qui se déplacent en centre-ville ou en périphérie, et les professionnels en situation de mobilité, comme les commerciaux par exemple.

"La recherche de places pour se garer constitue entre 20% et 30% du trafic des grandes agglomérations. En permettant d'anticiper le stationnement, on désengorge naturellement la voirie, et c'est pour cela que les pouvoirs publics comme la ville de Paris nous soutiennent", explique David Vanden Born.

Connecter les voitures aux places, un métier d'avenir même avec la voiture autonome ?

Les 12 millions d'euros levés auprès de Keolis devraient permettre à OnePark de muscler ses forces commerciales pour signer des partenariats avec davantage d'entreprises disposant de places de stationnement, afin notamment de développer la clientèle urbaine.

"Pour moi, notre vrai métier c'est la connexion entre les places et les voitures. Le segment urbain est l'avenir, car même avec l'arrivée à terme de la voiture autonome, le besoin de stationnement sera intensifié car elle sera connectée aux infrastructures de stationnement", estime David Vanden Born.

Passée d'une quinzaine de salariés au début de l'année 2017, à 55 actuellement, l'entreprise compte recruter "une centaine" de personnes dans les deux ans à venir. Surtout des commerciaux, mais aussi des collaborateurs "technique" et "produit", notamment autour du service client.

La startup, qui se revendique leader sur son segment en France, va aussi poursuivre et intensifier ses efforts d'internationalisation en Europe. OnePark a déjà ouvert un bureau en Espagne, à Barcelone, et compte prendre pied aussi à Berlin et à Milan. Amsterdam et Rome sont aussi dans le viseur.

Sylvain Rolland

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.