Transhumanisme, rêve ou cauchemar

Les transhumanistes de la Silicon Valley en rêvent : l'humanité maîtrisera-t-elle un jour toutes les technologies du vivant ? Et saura-t-elle faire naître des enfants « à la carte », qui vivront des centaines d'années sans problème de santé ?

Avec la mise au point de nouveaux scalpels biologiques, les prix ont chuté : entre les premières méga-nucléases et les Crspr Cas9, le coût a été divisé par 10.000 en dix ans. Un phénomène qui ouvre la voie à l'accélération du bricolage des génomes animaux, mais aussi humains.C'est ce qui a été fait pour la première fois ce printemps par les chercheurs chinois. Des expérimentations sur embryons qui relancent la question de l'amélioration des performances physiques et intellectuelles de l'espèce par la science.

« Il est urgent de réfléchir à l'immense pouvoir dont nous allons disposer sur notre identité génétique, souligne Laurent Alexandre, président de DNA Vision et actionnaire de La Tribune. Est-il imaginable d'empêcher les parents de concevoir des "bébés à la carte" à partir de 2030, quand la technologie sera au point ? »

Pour cet expert de l'ADN, les futurs géants des technologies génétiques ne seront pas les grands noms du séquençage, comme l'américain Illumina, mais ceux qui maîtriseront les scalpels biologiques. Et il souligne qu'avant la maîtrise de l'édition du génome humain, les dérives eugénistes sont à surveiller dans l'analyse ADN des futurs bébés.

Une certaine sélection génétique existe déjà

Une analyse possible de plus en plus tôt et facilement :

« Dans les jeunes générations, 50% des Chinois souhaitent utiliser l'ingénierie génétique pour améliorer les capacités de leur bébé, contre 15% des Français. En même temps, nous avons déjà fait quelques pas sur le chemin de la sélection génétique. Depuis qu'il est possible de diagnostiquer une trisomie 21 quelques semaines après la procréation, 97 % des embryons ainsi détectés donnent lieu à un avortement. »

S'il est compréhensible de laisser aux parents le choix de ne pas accueillir un enfant lourdement handicapé, jusqu'où donner ce choix et à quel moment peut-on parler de sélection ?

Au-delà de cette sélection, les manipulations génétiques des animaux posent aussi des questions d'éthique.

« Trois expérimentations récentes ont augmenté les capacités intellectuelles de souris en modifiant leur ADN avec des segments de chromosomes humains. Et des manipulations génétiques multiples ont été réussies chez deux petits singes. Demain, comment empêchera-t-on certains de commander un chien plus intelligent ? Alors que le respect de l'animal est de plus en plus souvent revendiqué, comment devrons-nous les considérer lorsqu'ils auront un QI proche d'un humain ? »

Toujours sur un modèle de science-fiction, ces perspectives d'édition génétique nous mènent cette fois du côté de La Planète des singes.

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Commentaires 2
à écrit le 12/02/2016 à 9:57
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Il y a eu deux révolutions dans l'humanité. La première commencé il a des milliers d'années lorsque le chasseur-cueilleur a compris qu'il pouvait modifier son environnement. Lorsqu'il s'est sédentarisé en cultivateur et a transformé et dompté peu la ...

à écrit le 12/02/2016 à 9:40
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Vu notre système économique injuste et inhumain le futur est facile à deviner, transhumanisme pour les riches, ventes de leurs organes pour les pauvres. Cauchemar donc bien entendu sachant que bien malin est celui qui sait ce qu'est la perfection...

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