Internet à très haut débit : nouvel accord entre Orange et SFR

L’opérateur historique et son rival au carré rouge ont signé un nouvel accord, qui a obtenu l’aval du gouvernement, concernant le déploiement de réseaux en fibre optique dans certaines zones moyennement denses de l’Hexagone.
Pierre Manière
En parallèle de ce nouvel accord, Orange et SFR se sont engagés l’un comme l’autre à rendre leurs engagements de couverture « juridiquement opposables » en zone moyennement dense. C’est-à-dire, en clair, qu’ils s’exposent à d’importantes sanctions financières en cas de retard.
En parallèle de ce nouvel accord, Orange et SFR se sont engagés l’un comme l’autre à rendre leurs engagements de couverture « juridiquement opposables » en zone moyennement dense. C’est-à-dire, en clair, qu’ils s’exposent à d’importantes sanctions financières en cas de retard. (Crédits : Reuters)

Ce mercredi, Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoires, a donné, lors d'une conférence de presse à Paris, la bénédiction du gouvernement à un nouvel accord entre Orange et SFR. Celui-ci concerne les engagements des deux opérateurs télécoms sur la couverture en Internet à très haut débit (via des réseaux en fibre optique) des zones dites « moyennement denses » de l'Hexagone. Ces territoires - qui rassemblent 3.600 communes soit 13,7 millions de locaux et habitations - regroupent essentiellement des villes moyennes et les périphéries des grandes agglomérations.

A la différence des zones très denses, comme les grands centres urbains, où les grands opérateurs nationaux (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) déploient chacun leurs réseaux à très haut débit, ceux-ci ne font l'objet d'un déploiement de fibre que par un seul opérateur. Pourquoi ? Parce que sinon, ces zones ne seraient pas rentables pour les fournisseurs d'accès à Internet. En 2011, Orange et SFR se sont partagés l'essentiel de la couverture de ces zones moyennement denses, soit plus de 10 millions de logements et de locaux. L'opérateur historique s'est engagé à en couvrir 80% d'ici 2020, contre 20% pour son rival au carré rouge. Sachant que Free et Bouygues Telecom, de leur côté, participent aussi au financement de ces réseaux.

Mettre fin aux « collisions »

Problème: il restait, au sein de ces zones moyennement denses, environ 3,5 millions de logements et de locaux qui n'étaient pas compris dans cet accord. Ici, Orange et SFR étaient jusqu'à présent libres de déployer leurs infrastructures comme ils le voulaient. Ce qui a occasionné des « collisions », dit-on pudiquement chez les opérateurs. En clair, Orange et SFR se sont parfois retrouvés à déployer chacun leur fibre aux mêmes endroits, dans les mêmes rues, pour connecter les mêmes habitations... Avec in fine le risque que des communes se retrouvent avec deux réseaux entiers en parallèle, dans des territoires où une telle situation est jugée aberrante d'un point de vue économique.

Pour éviter cela, Orange et SFR ont donc signé un nouvel accord pour se partager la couverture de 2,9 millions de logements et locaux, à hauteur de 1,83 million pour l'ex-France Télécom et de 1,07 million pour l'opérateur du milliardaire Patrick Drahi. Il reste, au final, environ 700.000 logements et locaux qui ne font partie d'aucun partage entre ces deux acteurs. Selon Orange, il n'y avait pas nécessité de les inclure dans l'accord, étant donné qu'il n'y a pas, ici, de risque de collision avec SFR.

Sécurisation des déploiements

En parallèle de ce nouvel accord, Orange et SFR se sont engagés l'un comme l'autre à rendre tous leurs engagements de couverture « juridiquement opposables » en zone moyennement dense. C'est-à-dire, en clair, qu'ils s'exposent à d'importantes sanctions financières en cas de retard - ce qui n'était pas le cas auparavant. « On peut se féliciter des engagements pris par Orange et SFR, qui sécurisent les déploiements de fibre », a déclaré Jacques Mézard. Et ce dans le sillage de l'Arcep, qui a estimé ce mercredi matin que les engagements des deux concurrents sont désormais assortis de garanties suffisantes.

Ce nouvel accord entre Orange et SFR intervient alors que pendant des années, les deux cadors des télécoms françaises se sont écharpés sur la couverture des zones moyennement denses. Depuis le rachat de l'opérateur au carré rouge par Patrick Drahi, en 2014, celui-ci n'a cessé de revendiquer une plus grosse part de ce gâteau. Très critique envers le premier accord de 2011, il a maintes fois appelé à un nouvelle répartition, plus équitable, de la couverture de ces territoires. Mais il s'est heurté, sur ce front, à un mur de refus de la part de l'opérateur historique. Quoi qu'il en soit, Orange comme SFR estiment aujourd'hui que leur nouvel accord est « équilibré ».

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 28/06/2018 à 9:28
Signaler
Orange qui paraît-il décide de tout a embarqué tout le secteur dans la politique du « tout fibre », qui est le plus coûteux à déployer pour les contribuables les clients les actionnaires et les salariés, avec le FTTH il faut détruire les immeubles et...

à écrit le 28/06/2018 à 8:26
Signaler
ca sert a quoi, la fibre? regarder la tele? c'est imperatif? en ville ca a du sens pour desengorger le tuyau, ailleurs c'est inutile

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.