Internet des objets : Sigfox accélère aux Etats-Unis

Le spécialiste toulousain des réseaux bas débit Sigfox veut étendre sa couverture de 10 à 110 métropoles au pays de l’Oncle Sam. Cela illustre sa volonté de prendre l’ascendant sur ce gros marché, alors que les opérateurs télécoms traditionnels développent leurs propres technologies.
Pierre Manière
Ludovic Le Moan, le patron de Sigfox. La société revendique 7 millions d'objets connectés à son réseau.

Sigfox sort les crocs outre-Atlantique. La semaine dernière, le spécialiste toulousain de l'Internet des objets a annoncé qu'il souhaitait étendre sa couverture aux Etats-Unis à 110 villes. Aujourd'hui, Sigfox en compte seulement 10 à son tableau de chasse, dont San Francisco, New York, Boston, Los Angeles, Chicago, Atlanta ou Dallas.

Pour cela, la société dirigée par Ludovic le Moan a conclu des « partenariats stratégiques avec plusieurs propriétaires de sites », affirme le groupe dans un communiqué. Concrètement, ceux-ci lui donnent accès « à plus de 230.000 points hauts » à travers le pays, d'où il pourra déployer ses antennes. Et ainsi proposer sa technologie à de nouveaux clients.

Pour rappel, Sigfox est un pionnier des réseaux bas débit, qui visent à connecter des objets à Internet à moindre coût. Des lampadaires publics aux bouteilles de gaz, en passant par les camions ou les machines-outils, cette technologie permet notamment aux entreprises de collecter des données liées à l'usage et à l'environnement de ses actifs. Grâce à des applications dédiées, elles peuvent s'en servir pour améliorer la productivité, la logistique, ou encore déployer de nouveaux services.

7,5 milliards d'objets connectés en 2020

Présent dans 18 pays (dont la France, l'Espagne ou le Portugal), Sigfox revendique un parc de 7 millions d'objets connectés à son réseau. La société a lancé en 2015 son offensive aux Etats-Unis. Cette annonce l'illustre : le groupe souhaite accélérer sur ce marché jugé prometteur.

« Les Etats-Unis constituent un marché colossal en matière de connectivité 'IoT' (pour 'Internet of things', Ndlr), particulièrement dans les secteurs de la ville intelligente, l'énergie, la logistique ou encore l'agriculture, qui requièrent une solution de connectivité économique à grande échelle », précise Allen Proithis, à la tête de Sigfox en Amérique du nord dans un communiqué.

Le « bashing » des opérateurs mobiles

D'après le cabinet IDC, il y aura 7,5 milliards d'objets connectés dans cette région à horizon 2020, pour des revenus estimés 1,9 milliard de dollars. Pour Sigfox, pas question de passer à côté de cette manne. Surtout, la société toulousaine espère grappiller rapidement des parts de marché pour ne pas se faire tailler des croupières par des concurrents de plus en plus féroces. Parmi eux, il y a des acteurs comme LoRa ou Qovisio.

Lire aussi: Sigfox, LoRa, Qovisio : la bataille pour les réseaux bas débit est lancée

Mais il y a aussi les opérateurs mobiles, qui espèrent faire passer la majeure partie de l'Internet des objets par leurs propres réseaux. C'est la raison pour laquelle ils développent la 4G-LTE-M (« M » signifiant « Machines »), qui devrait être opérationnelle d'ici la fin de l'année. Sachant que la 5G, qui mobilise des bataillons de chercheurs à travers le monde, permettra aussi les communications entre les objets. La guerre est d'ailleurs déclarée entre Sigfox et les opérateurs mobiles. Au Mobile World Congress de Barcelone cette année, Ludovic Le Moan avait dénoncé dans La Tribune le « bashing » de ces acteurs à son encontre pour freiner son développement.

Lire aussi : « Si les opérateurs mobiles tuent Sigfox, un autre arrivera derrière »

Pierre Manière

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