Ces sociétés qui surfent sur la fin de l'âge d'or

Atos a fait grand bruit en annonçant la suppression totale des mails sous trois ans. D'autres sociétés proposent déjà des alternatives.
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Pas besoin de statistiques pour prouver que les cadres croulent sous les e-mails, et qu'il est urgent de résoudre le problème. Pour les éditeurs de logiciels ou les sociétés de services informatiques, ce ras-le-bol généralisé est une bonne occasion de faire du business. Premier à surfer sur ces nouveaux besoins, Thierry Breton. Dans une sortie très médiatique, le PDG d'Atos a annoncé un plan de suppression des mails dans son entreprise sous trois ans. « Nous produisons massivement des données qui polluent notre environnement de travail et de plus empiètent sur nos vies privées », a lancé le PDG. Pour la SSII, il s'agit évidemment de vendre à ses clients des migrations du mail vers de nouvelles palettes d'outils. « Pour chaque usage du mail, il existe un outil spécifique. La problématique ensuite, c'est l'intégration et l'accès de manière coordonnée », indique Marc-Henri Desportes vice-président d'Atos. Cette promesse de la SSII, certains assurent déjà être en mesure de la tenir. Calqués sur Facebook et Twitter, les réseaux sociaux pour entreprises fleurissent. Que ce soit Chatter, lancé en juin 2010 par Salesforce, ou BlueKiwi, solution phare de la société éponyme, les deux interfaces ont fait leur les grandes fonctionnalités des réseaux sociaux. Les utilisateurs ont un profil, publient des messages intégrés dans un fil d'actualité, constituent des cercles de relations. Ils créent des événements, travaillent sur des projets communs, accèdent à des tableaux de bord en direct. « En moins d'un an, nous avons conquis 65.000 utilisateurs », indique Jean-Louis Baffier vice-président des ventes en Europe de Salesforce. Une enquête maison menée auprès des clients montrerait « une baisse de 30 % du nombre de mails et de 25 % du nombre de réunions ». Autre avantage avancé par les éditeurs : les réseaux sociaux permettent d'analyser le fonctionnement réel de l'entreprise et, le cas échéant, l'efficacité de ses salariés. « Qui travaille avec qui ? Quelles sont les interactions ? Les échanges par mail ne permettent pas d'identifier les vrais talents », explique le patron de BlueKiwi, Jean-Luc Valente, qui assure « n'avoir presque plus de mails dans l'entreprise. »

Pour autant, le mail reste un outil indispensable au moins pour communiquer avec l'extérieur, fournisseurs ou clients. Ce qui fait dire à certains, comme Microsoft, qui vit en partie du mail, qu'il faudrait plutôt améliorer l'utilisation du mail que le supprimer. « Nous avons interdit les mails le soir, le week-end, et instauré de nouvelles règles. Les gens en copie des messages ne sont pas censés lire les mails », indique Marc Jalabert, directeur marketing opérationnel de Microsoft France.

 

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