Bruxelles crée un "droit à l'oubli" pour les internautes

Viviane Reding a présenté un projet de directive sur la protection des données privées. Google tente de donner des gages de bonne conduite.
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Deux annonces sur la protection des données personnelles allant en apparence dans le même sens ont été faites mercredi. D'un côté, la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, a présenté un projet de directive censé mettre un terme au « chaos absolu » qui prévaut actuellement dans l'utilisation et la vente des données fournies par les internautes à leurs sites préférés. De l'autre, Google a dévoilé une charte de confidentialité, « qui remplacerait à partir du 1er mars la soixantaine de règles appliquées jusqu'ici », a indiqué le moteur de recherche.

Pour beaucoup, le géant du Net tente ainsi de prendre les devants avant un renforcement de la législation. De fait, les règles souhaitées par Viviane Reding sont considérées par certains comme jusqu'au-boutistes. S'appuyant sur le principe selon lequel « les données personnelles appartiennent à la personne », le texte prévoit d'obliger les sites marchands, les réseaux sociaux ou les moteurs de recherche d'obtenir un « consentement explicite » de l'internaute avant d'utiliser leurs données, et de rendre possible un « droit à l'oubli ». Ainsi, un internaute qui résilie son compte sur Facebook, par exemple, devrait théoriquement pouvoir obtenir du site qu'il détruise toutes les données le concernant. C'est la version actualisée du fameux « opt-in » défini dès 1995, par opposé à l' « opt-out » qui prévaut aux États-Unis où les données sont présumées utilisables tant que la personne ne s'y est pas explicitement opposée. Ces règles, qui ne se mettraient pas en place avant deux ans, s'appliqueraient aux « entreprises américaines ou à leurs filiales en Europe ». Tout manquement coûterait jusqu'à 1 million d'euros ou 2 % du chiffre d'affaires. C'est dans ce cadre que Google a souhaité montré patte blanche par une charte unique plus « lisible » pour l'internaute.

Dans les faits, le moteur donne plutôt l'impression d'aller vers un renforcement du dispositif de collecte de données. Ainsi, toutes les informations des utilisateurs provenant de différents services, comme Gmail ou le réseau social Google+, seront regroupées afin d'avoir une vision « globale » sur un « utilisateur unique ». Le moteur avoue aussi qu'il sera en mesure de « proposer des publicités plus pertinentes liées à l'intérêt de l'utilisateur ». Google répond ainsi à Facebook, capable de vendre des espaces publicitaires plus ciblés aux annonceurs.

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Commentaires 3
à écrit le 14/02/2012 à 14:10
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Une loi de plus palliant à la bêtise: compenser son manque de caractère par le strip tease virtuel permanent offre toutes facilités de nuisances réelles aux inconnus.

à écrit le 26/01/2012 à 10:17
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Mesure de politicien pour politiciens. Et le premier a faire jouer son droit a l'oublie sera M Woerth. Puis tous les deputés qui votent des lois impopulaire comme hadopi mais qui ne veulent pas qu'un blog garde trace de leur engagement. Pratique pour...

à écrit le 26/01/2012 à 8:19
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Il faut écrire "a souhaité montrer" et pas "a souhaité montré" : excepté les auxiliaires, un seul verbe conjugué par unité syntaxique est bien suffisant à notre bonheur. Les autres verbe de l'unité syntaxique sont à l'infinitif.

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