Xavier Niel arrête le poker en ligne

La maison-mère de Free, Iliad, va arrêter l'activité de sa filiale de jeux de cercles et de paris en ligne, Iliad Gaming, qui édite notamment le site Chilipoker.fr. Le fournisseur d'accès à Internet a perdu en deux ans 4 millions d'euros dans cette activité qui n'est « pas son cœur de métier. »
DR.

Xavier Niel a décidé d'arrêter le poker en ligne. Plus exactement Iliad, la maison-mère de Free, dont il est le principal actionnaire, va arrêter les frais dans les jeux de cercle et les paris sportifs en ligne, une activité portée par la filiale à 100% Iliad Gaming, qui exploite les sites Chilipari.fr et Chilipoker.fr. « Iliad va fermer cette activité » confie à La Tribune Thomas Reynaud, le directeur financier et directeur du développement d'Iliad. « Ce n'est pas notre c?ur de métier. Le contexte concurrentiel et fiscal propre aux jeux en ligne ne permet pas de faire émerger un nouvel acteur ni d'opérer de façon viable. » Le site Chilipari.fr ne propose plus de paris depuis le 3 juillet et sera fermé le 9 juillet. « Le site Chilipoker.fr a vocation à s'arrêter dans les semaines à venir. Nous rembourserons les avoirs des joueurs » précise Thomas Reynaud.

En deux ans, 4 millions d'euros de pertes nettes cumulées
En deux ans, cette activité a généré 4 millions d'euros de pertes cumulées (dont 2,8 millions en 2011) pour Iliad - qui a réalisé 255 millions de bénéfice net consolidé en 2011 - et seulement 1,2 million de chiffre d'affaires l'an passé, en doublement (voir page 185 du document de référence). « Les pertes sont restées raisonnables mais nous n'avions pas d'espace économique » analyse le directeur financier. Il est vrai que certains acteurs des jeux d'argent en ligne ont annoncé des résultats catastrophiques : près de 30 millions d'euros de pertes pour 3,3 millions de chiffre d'affaires chez LB Poker (détenu par la Française des jeux, le groupe Lucien Barrière et On Line Gaming 3D/groupe Karmitz), 90 millions d'euros de perte nette (16 millions en opérationnel) pour 300 millions de chiffre d'affaires chez Betclic Everest Group (détenu à parité par Stéphane Courbit et la Société des Bains de Mer de Monaco). L'an passé, TF1 était sorti d'EurosportBET, dont il avait 50%, et dont il avait assumé 11 millions de pertes sur 2010.
On dit Xavier Niel grand amateur de poker et de jeux de cercle en général. Les pouvoirs publics avaient incité les grands opérateurs à se lancer à l'ouverture du marché. Iliad Gaming avait obtenu en juin 2010 un agrément de jeux en ligne de l'ARJEL, l'autorité de régulation, une licence pour les paris sportifs et une autre de poker. L'an passé, 7 opérateurs ayant un agrément ont cessé leur activité selon le rapport de l'ARJEL. Au 4 mai 2012, il reste 32 opérateurs pour 45 agréments actifs. Le site Turbopoker, opéré en marque blanche par Iliad pour son partenaire Gameinvest Holdings (propriétaire de Chilipoker.com et de la marque), devrait faire l'objet d'un transfert de base de joueurs.

Une fiscalité problématique sur les mises des joueurs
Les acteurs du secteur des jeux en ligne se plaignent tous d'une fiscalité problématique, qui tend à favoriser les sites clandestins. Ils espéraient une modification de l'assiette fiscale à l'automne dernier, comme le préconisaient le rapport Lamour et l'ARJEL. L'idée était de ne plus taxer les mises des joueurs mais le produit brut des jeux (les sommes pariées retranchées des gains des joueurs, soit l'équivalent du chiffre d'affaires) et aussi de ramener le niveau de taxe à 20%, ce qui aurait représenté une baisse significative du prélèvement actuel (9% des mises des paris sportifs), qui équivaut à 50% du produit brut des jeux. L'ARJEL était favorable à un tel changement, soulignant alors que « la question d'un modèle économique solide et durable continue de se poser. » Le gouvernement Fillon avait cependant écarté toute modification de la fiscalité des jeux d'argent en ligne qui ne sera sans doute pas non plus la priorité du nouveau gouvernement à l'heure de la rigueur...
 

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Commentaires 7
à écrit le 07/07/2012 à 20:27
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La fiscalité du secteur n a eu qu un seul objectif, faire perdre de l argent aux investisseurs pour "degouter" le marché et conserver a FDJ et PMU le monopole.

à écrit le 07/07/2012 à 17:53
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Rien à voir avec la loi du marché !. Ce sont en effet les différence de taxes qui fait que la loi du marché qui est censé s appliqué est biaisé, d autant que l effet de ces taxes au fil des mises est cumulé . Si tu compare un site francais (forte...

à écrit le 06/07/2012 à 17:34
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Bizarre, cette fois Mr Grosse tête n'a pas fait une Quinote Free....

à écrit le 06/07/2012 à 16:34
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Comme disait Chirchill, le socialisme est le nivellement de la misère... Elle va avoir le temps de se niveller la misère en 5 ans... Si même les grandes sociétés ferment à cause d'une fiscalité de + en + forte, où va la France, vers le tiers monde......

le 07/07/2012 à 13:01
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Votre réflexion est juste débile. Ce ne sont pas les augmentations de taxe qui ont causé la fermeture de tous ces sites , mais simplement la loi du marché (puis surtout rien à voir avec le nouveau gouvernement). La clientèle visée n'est pas infinie, ...

à écrit le 06/07/2012 à 14:13
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ça s'en va et ça revient... tout le monde en revient. les paris, le Poker et les jeux étaient de faux eldorados en tout cas en France!

le 06/07/2012 à 14:44
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+1 et c'est tant mieux ! Ces jeux ne servent à rien sauf à faire miroiter des fortunes aux plus démunis qui finissent par ne plus voir que cette solution pour sortir de leur misère.

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