Pourquoi Google veut déployer son propre réseau mobile

Le géant de l'Internet a demandé l'autorisation de construire un mini-réseau sur le campus de son siège à Mountain View en Californie. Le projet est supervisé par la division qui pilote le déploiement de la fibre optique à Kansas City.
Eric Schmidt, le président exécutif de Google, à une présentation du constructeur Motorola en septembre dernier. Copyright Reuters

Non content d'être le leader hégémonique du marché des smartphones avec son système d'exploitation Android et propriétaire d'un constructeur, Motorola, racheté pour 12,5 milliards de dollars, Google va-t-il devenir un opérateur mobile? Le géant de l'Internet, qui déploie déjà un réseau de très haut débit fixe en fibre optique à Kansas City, vient de demander au gendarme américain des télécoms, la FCC, l'autorisation de construire son propre mini-réseau mobile, comme l'a révélé le «Wall Street Journal» (voir le document déposé auprès de la Federal Communications Commission). Mais pour quoi faire? Dans ce document, où presque tout est classé confidentiel, on comprend qu'il s'agit d'un projet de réseau mobile expérimental, couvrant le campus du Googleplex, le siège du groupe à Mountain View, dans la Silicon Valley, dans un rayon de 3 km et pour une durée indicative de deux ans. Google compte implanter tout de même jusqu'à 50 antennes-relais, en intérieur et à l'extérieur, et expérimenter jusqu'à 200 appareils différents (lire l'extrait).

Vers un réseau 4G ultra dense?

Google demande des fréquences entre 2,5 et 2,6 Ghz, l'une des bandes retenues pour la 4G en France. Mais peu de smartphones 4G américains seraient compatibles avec ces fréquences, auparavant utilisées pour du Wimax (une technologie sans fil sur le déclin, les opérateurs lui préférant la technologie LTE) par la société Clearwire, un opérateur de gros contrôlé par Sprint et dont Google a été actionnaire jusqu'à l'an dernier. Le moteur de recherche avait déjà mis en place un réseau expérimental en 2007 pour tester son Android. Mais cette fois-ci, ce n'est pas Motorola ni la division Android qui ont fait la demande, par exemple pour tester un nouvel appareil. Le déploiement de ce mini-réseau mobile sera localisé dans le bâtiment de l'équipe de Google Fiber et le responsable du projet n'est autre que le directeur de la division Accès, Milo Medin, qui pilote aussi le déploiement de la fibre optique à Kansas City. Faut-il en conclure que le moteur de recherche compte concocter une offre de service mobile grand public, comme il le fait pour Google Fiber (voir le site)? Il s'agirait juste d'un test, selon le site spécialisé Cnet. Aux yeux de l'ingénieur et consultant spécialiste des réseaux sans fil Steven Crowley, le premier à avoir fait état de la candidature de Google sur son blog, l'objectif pourrait être «un réseau ultra dense en LTE», la technologie Long Term Evolution choisie pour la 4G.

Un quadruple-play signé Google?

Le moteur de recherche s'intéresse depuis plus de cinq ans aux fréquences mobiles: en janvier 2008, il s'était porté candidat aux enchères des fréquences 700 Mhz, finalement remportées par les opérateurs AT&T et Verizon. Google avait tout de même mis sur la table 4,6 milliards de dollars à l'époque dans ce qui est apparu comme une man?uvre dans le but d'obtenir des garanties sur les obligations d'ouverture des futurs réseaux à tous les appareils mobiles et à tous les logiciels, sans discrimination. Quel lien avec Google Fiber, la marque au lapin arc-en-ciel? Google envisage-t-il une offre couplée, un «quadruple-play» ajoutant un service mobile à son accès ultra-rapide jusqu'à 1 Gb/s? Difficile de savoir à ce stade. Le directeur financier de Google, Patrick Pichette, a déclaré la semaine dernière que Google Fiber n'était «pas un hobby» (voir la retranscription de la conférence téléphonique du 22 janvier), qu'il devrait pouvoir en faire «un bon business» et qu'il continuait à explorer les «possibilités d'expansion». Le site Ars Technica relève que le groupe de Mountain View cherche à recruter «un chef de produit applications mobiles Google Fiber» installé au Canada, à Waterloo (la patrie de RIM/BlackBerry)... Le mystère reste entier et Google n'a pas fini de nous surprendre ni de bousculer le marché de la téléphonie mobile.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 29/01/2013 à 15:55
Signaler
et pendant ce temps là, on introduit en france de petits opérateurs subventionnés (avec nos impots et les facilités imposés aux autres), on découpe le marché en petits morceaux, histoire d'avoir de n eplus avoir de gros opérateurs... pour attaquer le...

à écrit le 29/01/2013 à 10:19
Signaler
Encore des annonces...après la fibre de kansas city, voici les 2 antennes du campus du coin. Tout ceci n'est que de la com', à la grande habitude de Google dont le coeur de métier reste le software (et qu'il fait très bien!).

à écrit le 29/01/2013 à 7:13
Signaler
A 1Gb/s c est l avenement des smartphones tout en 1 qui font aussi cocotte minute et micro-ondes instentannées. Ou alors il faut un reseau ultra dense avec une portée de 100m , ce sui se rapproche plus du wifi qu autres chose. Combien ca coute ? CQ...

le 29/01/2013 à 9:17
Signaler
Pour moi c'est le réseau fibre qui est à 1 Gb/s.

à écrit le 28/01/2013 à 22:31
Signaler
Hégémonie ? N'exagérons pas..

à écrit le 28/01/2013 à 21:10
Signaler
Au moins, voila une société qui investit dans la recherche et développement. Ils ne se contentent pas de breveter les coins arrondis, eux !

le 29/01/2013 à 18:17
Signaler
Attends... ca va venir... Tant que le moteur de recherche leur apporte une source de revenus hyper confortable, ils en profitent pour avoir une politique de terre brulée par des offres gratuites, telle Android. Viendra le jour où ils auront suffisamm...

à écrit le 28/01/2013 à 20:23
Signaler
1Gb/s*

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.