Soupçon d'espionnage : le chinois Huawei toujours interdit de haut débit en Australie

Le nouveau ministre de la Justice australien a réaffirméqu'il n'autoriserait pas le groupe télécoms Huawei à travailler en Australie. Le géant chinois paie encore les critiques des États-Unis, qui l'ont accusé, l'an dernier, d'espionner les pays où il était installé au profit de Pékin.
Le géant de l'informatique Huawei espérait que le nouveau gouvernement australien l'autoriserait à se développer dans le pays / Reuters.

Retoqué. Le géant chinois des télécommunications Huawei restera interdit en Australie. Le nouveau ministre de la Justice a annoncé, mardi 29 octobre, que le gouvernement conservateur de Tony Abbott, élu en septembre dernier, ne reviendrait pas sur la décision prise par ses prédécesseurs.

"La décision du précédent gouvernement de ne pas autoriser Huawei à déposer une offre pour le NBN (Internet à bande large, NDLR) a été prise sur le conseil des agences chargées de la sécurité nationale", a écrit George Brandis dans un courrier électronique à l'AFP.

"Depuis les élections, le nouveau gouvernement a participé à plusieurs réunions avec ces agences (...). Aucune décision n'a été prise dans le sens d'un changement de cette politique", a-t-il ajouté.

Des accusations "sans fondement" pour le groupe

L'année dernière, Washington avait accusé l'entreprise d'espionner les pays où elle était implantée pour le compte de Pékin.

"Sur la base d'informations classifiées et non classifiées Huawei" ne peut garantir son "indépendance", notait un rapport de la commission du renseignement de la Chambre des représentants. "Cela pose donc en conséquence une menace pour la sécurité des États-Unis et notre système", ajoutait le texte. *

Des accusations jugées "sans fondement" par l'opérateur chinois.

> Télécoms : les Chinois Huawei et ZTE se défendent d'espionner au profit de Pékin.

En 2012, le gouvernement travailliste australien s'était opposé à une offre déposée par Huawei pour étendre le réseau national d'Internet à bande large, craignant des risques d'attaques informatiques.

Le lobbying d'Huawei

Le nouveau gouvernement vient d'annoncer une "révision stratégique" du plan de déploiement du réseau à haut débit visant à réduire son coût à 29,5 milliards de dollars australiens (20 milliards d'euros).

"Huawei prend acte de ce qu'aucune décision n'a été prise par le gouvernement concernant le NBN, dans l'attente des conclusions de la révision stratégique", a simplement réagi le groupe, interrogé par l'AFP.

Depuis un ans, le géant chinois mène une campagne de lobbying à Canberra, la capitale australienne, qui semble fonctionner. Plusieurs membres du gouvernement auraient ainsi poussé George Brandis à changer sa position, rapporte le quotidien financier Australian Financial Review.

D'autant que l'Australie tente actuellement de relancer les négociations sur un accord de libre-échange avec la Chine, son principal partenaire commercial. Le Premier ministre Tony Abbott a récemment déclaré vouloir conclure les pourparlers d'ici un an.

 

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