Chez Chrono Flex, les salariés prennent le pouvoir

Chez Chrono Flex, la pyramide hiérarchique n'est plus. Ou plutôt, elle s'est renversée.
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Fondé en 1995 à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), Chrono Flex est le leader français du dépannage de flexibles hydrauliques.

Sa particularité ? Depuis janvier 2012, ses 240 salariés choisissent eux-mêmes leurs managers. Ils déterminent les primes, recrutent leurs pairs et prennent même des décisions liées aux affaires ou aux investissements. À eux, par exemple, de renégocier les contrats de téléphonie ou l'achat d'ordinateurs. En clair, ils décident de la marche et de la vie de l'entreprise.

Et Alexandre Gérard, son patron ?

Il veille au respect des budgets de ses équipes. Et surtout, à ce que la « vision » de l'entreprise soit respectée. Celle-ci repose notamment sur « la performance par le bonheur », « l'amour du client ». En outre, le patron s'assure que l'autonomie et la liberté offertes à ses salariés sont bien respectées.

Mais pourquoi avoir chambardé de la sorte son organisation ?

« Jusqu'en 2009, les affaires étaient au beau fixe », raconte Alexandre Gérard.

En moins de dix ans d'existence, son entreprise comptait alors 260 salariés pour un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros. Mais la crise s'est invitée.

« Nous avons pris une porte en pleine figure, poursuit le patron. Le chiffre d'affaires a chuté de 34% et nous avons été contraints de licencier des personnes qu'on voulait garder. »

En interne, ce revers est très mal vécu. Et Alexandre Gérard songe à changer l'organisation du travail.

Lors d'une conférence, il rencontre Jean-François Zobrist, patron de 1971 à 2009 du sous-traitant automobile Favi, en Picardie. Avec succès, celui-ci a mis en place une nouvelle méthode de management, fondée sur le bien-être au travail, l'autonomie et la responsabilisation des salariés ainsi que « l'amour » du client. Pour ce faire, il a diminué fortement les contrôles en taillant dans la hiérarchie intermédiaire.

Séduit par l'initiative, Alexandre Gérard reprend cette philosophie à son compte. Il décide de transformer son propre « paquebot » d'entreprise en une « armada de speed boats » régionaux, avec des équipes autogérées.

Le 7 janvier 2012, il lance la transformation. Depuis, l'entreprise s'est largement redressée.

« Cette année, on table sur un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros. C'est certes inférieur à ce que nous réalisions avant la crise. Malgré tout, le résultat sera meilleur », assure-t-il, en prévoyant d'embaucher 70 personnes cette année.

 

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Commentaires 3
à écrit le 10/02/2015 à 22:08
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une boite d'esclave payer au minimum.il font juste croire que le salarié et le patron pour avoir plus de rendement

à écrit le 07/05/2014 à 9:40
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Il n'y a pas que le coût du travail dans la compétitivité ...

à écrit le 06/05/2014 à 13:55
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Chapeau!!

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