Droit à l'oubli de Google : les demandes explosent

Le droit à l'oubli, désormais proposé par Google, rencontre un franc succès. Déjà 41 000 demandes en l'espace d'une semaine pour tenter d'effacer son passé sur Internet.
Google supprime volontiers les données que vous voulez voir disparaître... mais en informe les internautes | Reuters

Google n'a plus le monopole sur notre vie privée. Depuis jeudi 29 mai tout internaute européen peut, s'il le souhaite, faire l'usage du droit à l'oubli. C'est la Cour de justice de l'Union européenne qui, le 13 mai dernier, a rendu un arrêt favorable au droit à l'oubli.

Le principe est simple : permettre aux citoyens européens de faire disparaître les liens, jugés "inappropriés, hors de propos ou obsolètes", les concernant. 
Jeudi 29 mai Google a donc mis en ligne un formulaire de demande de suppression de liens, accessible depuis le centre d'aide de Google.

Selon le Guardian, le bémol est que le célèbre moteur de recherche s'autorise le droit de mentionner qu'un lien a été supprimé, suite à une demande de l'internaute, en bas de page. En d'autres termes Google veut avertir qu'il se censure. Au même titre que les messages DMCA (Digital Millennium Copyright Act) qui figurent en bas de page suite à une plainte.

Google jugera de la légitimité des demandes

Mais oublier son passé n'est pas donné à tout le monde. En effet, Google a la responsabilité de juger si une demande est justifiée ou non selon l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne. C'est -à-dire : le moteur de recherche se permet d'arbitrer selon que la demande de l'internaute est suffisamment motivée ou non. Tout dépend si les liens font directement référence à la vie privée de l'internaute ou si cela est du ressort du droit à l'information du public.

Chaque requête va donc être étudiée avant sa validation. Google a annoncé, lundi 2 juin, qu'il avait reçu pas moins de 41 000 demandes d'internautes depuis la publication de la décision de la Cour de jsutice de l'Union européenne. Selon le Guardian, Google recenserait déjà les demandes d'un homme politique au passé obscur, d'un pédophile et d'un homme qui avait tenté d'assassiner sa famille. Tous ont souhaité supprimer les liens qui faisaient référence à leur délit.

Une demande sur trois relatives à une fraude

Le chef exécutif de Google, Larry Page a affirmé, d'après le Guardian, que près d'un tiers des 41 000 demandes reçues étaient relatives à une fraude. Un cinquième concernerait les crimes sérieux et 12% seraient reliés à des arrestations faisant suite à de la pornographie infantile.

Pour le moment les autorités européennes de protection des données ont bien accueilli ce nouvel outil, le considérant comme "une première étape de mise en conformité avec le droit européen".

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Commentaires 3
à écrit le 11/06/2014 à 1:38
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Cela a été demandé par les politiques ed l'EU qui aimeraient que leur casseroles ne soit plus indexé. Rassurez vous les pages seront toujours disponibles dans les autres moteurs de recherches ou tout simplement avec les version hors EU de Google. Exe...

à écrit le 10/06/2014 à 16:11
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Ce qui semble une bonne idée à priori est une catastrophe pour la liberté d'information. C'est un jugement absolument contestable qui met google dans l'obligation de juger quelle information est obsolète et laquelle peut servir à long terme pour l'in...

à écrit le 10/06/2014 à 13:38
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Ca semble avoir un coté "justice" privée qui fait totalement penser à "Que vous soyez riche ou pauvre, la justice sera blanche ou noire."... Principe US. Ceci dit, ce serait marrant de voir s'ils vont monnayer l'absolution avec accès au paradis comm...

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