Amazon se lance aussi dans le "Netflix du livre"

Le géant du commerce en ligne a furtivement laissé apparaître sur son site une nouvelle offre nommée "Kindle Unlimited". Comme sur la plateforme de vidéos Netflix, le principe est de payer un abonnement mensuel pour pouvoir consommer autant de produits que l'on veut, en l'occurrence des livres numériques.
Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, va devoir convaincre les grands éditeurs américains de s'associer avec lui. (Photo: Reuters)
Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, va devoir convaincre les grands éditeurs américains de s'associer avec lui. (Photo: Reuters) (Crédits : <small>Engadget / CNET News</small>)

Le géant de la vente en ligne Amazon semble bien décidé à s'occuper de ses lecteurs. Mercredi, une annonce a été publiée sur la version américaine du site de la firme de Seattle, avant d'être rapidement retirée. Mais cela n'a pas échappé à quelques internautes, qui ont eu le temps de faire des captures d'écran, regroupées sur le site GigaOM.

L'annonce en question concernait une nouvelle offre nommée Kindle Unlimited. Fonctionnant sur le même principe que la plateforme de vidéos Netflix, Kindle Unlimited propose à l'utilisateur de payer un abonnement mensuel de 9,99 dollars (environ 7 euros) lui donnant accès à autant de livres numériques qu'il le souhaite.

Mise à jour du 18 juillet : Amazon a annoncé vendredi le lancement de son service d'accès illimité à des livres numériques. Disponible uniquement aux États-Unis pour l'instant, il sera étendu à d'autres pays à l'avenir, selon le géant américain. 

Un panel de plus de 600.000 livres

D'après plusieurs sites américains, l'offre Kindle Unlimited porterait sur plus de 600.000 ouvrages. Choisir un livre en revanche ne signifiera pas le posséder. En payant l'abonnement, on pourra le lire autant de fois que l'on veut (sur une liseuse, une tablette ou un smartphone), mais le livre devra être "rendu" une fois la souscription arrivée à terme.

Aux États-Unis, le concept de la "librairie à volonté" n'est pas nouveau. Ce marché a même ses pionniers avec Scribd et Oyster, qui proposent le même service qu'Amazon pour 8,99 et 9,95 dollars respectivement. Et leur antériorité sur ce marché est un avantage sur le géant de la vente en ligne, qui entretient en outre des relations compliquées avec les éditeurs. Oyster a par exemple signé un contrat avec Simon & Schuster et HarperCollins, deux des cinq plus gros éditeurs outre-Atlantique.

Pas de partenariat avec les grands éditeurs

Selon GigaOM, Amazon n'a pour l'instant aucun partenariat avec l'un des géants de l'édition. La société de Jeff Bezos a toutefois signé plusieurs contrats avec d'autres maisons d'édition, lui permettant ainsi de proposer des ouvrages à succès comme les sagas Harry Potter et Hunger Games ou bien le best-seller de Thomas Piketty, Le Capital du XXIème siècle.

>>LIRE: Thomas Piketty, une star américaine

L'offre Kindle Unlimited d'Amazon dispose néanmoins d'un avantage sur ses concurrents puisqu'elle propose, en plus des 600.000 ebooks, une sélection d'environ 8.000 audiobooks grâce à l'acquisition de Whispersync For Voice, une application audio. La compatibilité de Kindle Unlimited avec la liseuse Kindle (très répandue aux Etats-Unis) relève aussi de l'atout compétitif : la lecture y est plus agréable que sur smartphone ou tablette.

Proposer un financement attractif aux maisons d'édition

Le défi pour Amazon va consister à convaincre les grands éditeurs américains en usant de son influence et en proposant un modèle économique avantageux. Actuellement, la plupart des éditeurs touchent de l'argent lorsque le lecteur a lu un certain nombre de pages. Mais certaines maisons d'édition, pour ne pas dire la totalité, aimeraient toucher leur commission dès l'ouverture de la première page du livre, comme l'a négocié Scholastic (qui publie Hunger Games) avec... Amazon.

Dans un premier temps, l'offre d'Amazon sera cantonnée aux Etats-Unis et ne devrait pas traverser l'Atlantique pour atteindre l'Hexagone. Alors que le marché des ebooks a généré 2,24 milliards d'euros aux Etats-Unis en 2013, son chiffre d'affaire n'est "que" de 105 millions d'euros en France sur la même année.

Article publié le 17/07 à 11h07, mis à jour le 18/07 à 14h50.

 

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Commentaires 3
à écrit le 17/07/2014 à 17:11
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L offre existe déjà en France grâce à la Start up Youboox

à écrit le 17/07/2014 à 16:56
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Simon & Schuster est une filiale de CBS, ce qui explique bien des choses tandis que HarperCollins qui édite les romans d'amour harlequin et réalise un chiffre d'environ 1 milliards de dollars seulement est la résultante d'une fusion faite avec New Co...

à écrit le 17/07/2014 à 16:45
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