Amazon va (enfin) s'attaquer à la contrefaçon

Le géant américain du e-commerce travaille activement sur la mise en place d'un outil permettant de contrôler la vente de produits liés à une marque, d'après Bloomberg.
Laszlo Perelstein
Pour mémoire, l'industrie de la contrefaçon représente 2,5% des biens importés dans le monde, d'après le dernier rapport à ce sujet de l'OCDE.

Faux sac pour y glisser des faux cosmétiques, faux chargeur quand le faux smartphone est à court de batterie, fausse copie d'un vrai produit de marque, faux commentaires et fausses notes mais vrai argent. Sur Amazon, le site aux 300 millions de produits listés, la contrefaçon est devenue endémique. Relativement silencieux sur le sujet, le plus grand site d'e-commerce au monde a désormais décidé de lutter activement contre ce fléau qui peut coûter très cher aux vendeurs, révèle Bloomberg.

La nouvelle initiative va encourager toutes les marques, y compris celles qui ne vendent pas sur Amazon, à s'enregistrer sur le site, explique l'agence de presse. Une fois passée cette étape, les vendeurs devront lister leurs produits pour prouver qu'ils ont l'autorisation des marques pour vendre en ligne. Déjà mise en place auprès de grandes marques comme Nike, la nouvelle procédure serait intégrée plus largement à compter de 2017.

Les révélations de Bloomberg vont en tout cas dans le même sens que celle de CNet, qui avait révélé la semaine passée que l'entreprise de Jeff Bezos travaillait sur un projet nommé "Brand Central", censé aidé les petits vendeurs à protéger leur marque et autre propriété intellectuelle.

Contrefaçon à tous les étages

Sur le site d'Amazon, la politique anti-contrefaçon est définit clairement : "La vente de produits contrefaits, incluant n'importe quel produit ayant été illégalement répliqué, reproduit, ou manufacturé, est strictement prohibée." Mais jusqu'ici, il revenait principalement aux vendeurs de s'assurer de signaler au numéro un mondial de la vente en ligne que les fades copies de leur produits vendues sur les Marketplaces. Un problème majeur pour les plus de deux millions de vendeurs indépendants, qui représentent environ 50% des produits vendus sur Amazon.

Dans un article publié sur CNBC en août, Jamie Whaley, une nurse qui a lancé un commerce de literie sur Amazon, racontait ainsi avoir perdu toute confiance en le site de Jeff Bezos après que son chiffre d'affaires a été divisé par deux et qu'elle a dû se séparer de huit employés à cause d'imitations chinoises à moindre prix et qui n'hésitent pas à truquer les critiques et notes affichées sur leurs pages. Devant l'étendue du problème, des groupes Facebook et WhatsApp regroupant plusieurs centaines de vendeurs indépendants se sont même formés pour notamment proposer des stratégies de lutte, souligne CNBC.

Pour mémoire, l'industrie de la contrefaçon représente 2,5% des biens importés dans le monde, d'après le dernier rapport à ce sujet de l'OCDE. Pour la seule année 2013, la valeur de ces biens était de 461 milliards de dollars (433 milliards d'euros au taux actuel). La plupart de ces faux viennent de Chine (63,2% des biens saisis entre 2011 et 2013) et de la région chinoise Hong Kong (21,3%), tandis que les pays les plus touchés sont les États-Unis (20% des biens saisis entre 2011 et 2013 portaient atteinte à la propriété intellectuelle d'une entreprise américaine), l'Italie (15%) puis la France et la Suisse (12% chacun).

Laszlo Perelstein

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Commentaire 1
à écrit le 01/12/2016 à 9:26
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Tant que les mafias auront des filiales légales où écouler des produits non conformes, comme les fêtes foraines dans lesquelles vous gagnez des objets qui coûtent un euro la tonne, la contrefaçon aura de beaux jours devant elle et comme nous sommes i...

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