Comment la suite bureautique de Google veut remplacer Microsoft Office

"G Suite", la branche de Google regroupant ses logiciels de productivité destinés aux entreprises, s'attaque au géant du secteur, Microsoft Office. Une bataille difficile, et inter-générationnelle.
Un employé monte son vélo devant un logo à côté de l'entrée principale de l'édifice Google à Zurich le 9 juillet 2009.

Google veut accélérer la transition vers le service aux entreprises. L'entreprise californienne de services technologiques ne cache plus son ambition de détrôner Microsoft dans le marché des "business apps". Ces logiciels payants, conçus comme des outils de productivité dans le cloud pour les entreprises, étaient, depuis longtemps, la chasse gardée du groupe fondé par Bill Gates, totalisant presque quatre fois plus de parts de marché que son concurrent, selon le cabinet d'analyse Gartner. Aujourd'hui, "G Suite", la suite bureautique équivalente de Google, séduit les jeunes entreprises avec une offre censée être plus adaptée aux nouvelles générations, notamment les millénials.

"L'expérience" Google

Kim Anstett, directeur des systèmes d'information pour Nielsen Holdings, une société conseil pour les médias, a pris il y a quelques semaines une décision inhabituelle pour une entreprise de cette taille : faire migrer 56.000 salariés de Microsoft Office à la version équivalente "made in Google". Cette précieuse victoire pour la filiale d'Alphabet, est en partie due à la présence d'un forte proportion de jeunes au sein de Nielsen.

En effet, Kim Anstett explique qu'environ 60% des employés ont moins de 35 ans, et que la majorité d'entre eux ont grandi avec les outils Google. Les jeunes générations auraient, d'après lui, une bonne maîtrise de ces applications dans le Cloud.

Cette aisance avec les outils du géant de Mountain View serait même devenue un "critère d'embauche" des jeunes en entreprise, précise Diane Greene, responsable des activités Cloud au sein de Google ; critère faisant jeu égal avec la maîtrise quasi-obligatoire des logiciels du pack Office.

Pourtant, selon Prabhakar Raghavan, le directeur de "G Suite" interrogé par Bloomberg, le problème majeur que rencontre Google reste le "manque de confiance" des grosses entreprises. La suite de la société californienne serait encore trop "axée sur les consommateurs", et ne sécurise pas suffisamment les entreprises. Ainsi, en cessant par exemple de scanner les courriels comme elle le fait avec la version gratuite de Gmail à des fins publicitaires, elle tente de rassurer les clients "corporate".

Des fonctionnalités "tendances"

Microsoft et Google développent des fonctionnalités plus proches des nouveaux modes de travail, comme le télé-travail. Toutefois, pour Craig Roth, analyste chez Gartner, le pack Office serait une suite bureautique bien plus "polyvalente" que son concurrent, permettant de travailler avec de nouveaux "outils intelligents", tout en gardant la possibilité de travailler "comme en 1995" ; contrairement à "G Suite" qui se concentre uniquement sur le premier aspect. Ces différences n'empêchent pas la suite de Google de grappiller quelques parts de marché : d'après son directeur Raghavan, la division compte maintenant plus de 3,5 millions de clients payants mi 2017, contre 3 millions début janvier.

Pour l'analyste de Gartner, les ventes générés par "G Suite" atteindraient 1,6 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros), un résultat bien en-dessous des 5,7 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros) de recettes du département cloud de Microsoft. Le rapport du cabinet d'analyse précise également que les logiciels "G Suite" apparaissent en 2016 pour la première fois dans le haut du classement des fournisseurs informatiques sélectionnés en fonction de critère tels que la sécurité, la conformité, et les contrôles.

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Commentaire 1
à écrit le 02/08/2017 à 10:47
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