Comment les robots de Facebook vont transformer Messenger

Le réseau social Facebook ambitionne de transformer sa messagerie instantanée en véritable plateforme qui pourra aussi servir à faire ses emplettes sur mobile, à organiser ses transports ou à commander à manger, grâce à des robots intelligents capables de converser avec les utilisateurs.
Sylvain Rolland
Facebook veut développer des "Messenger bots", des robots intelligents capables d'interagir avec les utilisateurs de sa messagerie pour le compte de marques ou de services partenaires.

Commander une pizza, réserver un Uber, payer des billets d'avions ou acheter des vêtements... Et si tout cela était possible sur une seule et même application mobile ? C'est l'ambition de Facebook pour Messenger, son service de messagerie instantanée, utilisé par 800 millions de personnes chaque mois dans le monde.

Selon des informations de la presse américaine dévoilées ce mercredi, Facebook veut développer des "Messenger bots", des robots intelligents capables d'interagir avec les utilisateurs de sa messagerie. Pour cela, Facebook a fourni à des développeurs triés sur le volet des kits de développement, baptisés "chat SDK" [software development kit, NDLR]. Concrètement, l'utilisateur n'aura pas besoin de quitter Messenger pour faire ses emplettes. Il pourra envoyer des messages à des robots affiliés à des services ou des marques partenaires, qui répondront automatiquement pour les aider à passer commande en quelques secondes.

Un système déjà en test avec Uber

Il s'agit pour Facebook d'étendre à grande échelle et à de nombreux autres services ce qu'il teste en ce moment avec la plateforme de réservation de voitures avec chauffeur Uber. L'objectif de ce partenariat ? "Réserver un trajet en voiture sans avoir besoin de télécharger une application supplémentaire ou de quitter une conversation", selon Facebook.

Le service se veut ultra-simple : pour commander une course, il suffit de sélectionner le menu d'options d'une conversation sur Messager, de taper sur "transport" puis sur l'icône d'Uber. Pour l'instant, cette nouvelle fonctionnalité n'est disponible que dans quelques villes américaines, en attendant sa généralisation.

Le réseau social au 1,5 milliards de membres actifs mensuels joue gros. A l'heure où Internet se consomme de plus en plus sur smartphone au détriment de l'ordinateur de bureau, il devient crucial pour les géants du net comme Facebook et Google de maîtriser l'univers de la navigation sur mobile. Il en va de la pérennité de leur modèle économique : ces géants, et notamment Facebook, tirent une grande partie de leurs revenus de la publicité. Pour l'heure, Facebook s'en sort très bien : 78% de ses 4,3 milliards de dollars de revenus publicitaires (sur un chiffre d'affaires global de 4,5 milliards de dollars au troisième trimestre 2015) provient du mobile.

Messenger pilier de la stratégie de conquête de l'audience mobile

Facebook doit donc impérativement retenir ses utilisateurs. Comment ? En leur fournissant tout ce dont ils ont besoin quand ils surfent sur Internet depuis un téléphone mobile. Avec la logique suivante: plus vous passez de temps dans l'écosystème Facebook, plus Facebook peut valoriser votre présence et vos données personnelles pour augmenter ses revenus publicitaires.

Messenger apparaît comme le pilier de cette stratégie. Facebook veut transformer la messagerie instantanée en véritable plateforme de référence, qui deviendrait indispensable aux mobinautes. Ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui. Bien que riche de 800 millions d'utilisateurs mensuels dans le monde, Messenger capte à peine la moitié de l'audience globale de Facebook (1,55 milliard).

Pour renforcer le service, les équipes de Mark Zuckerberg y intègrent donc progressivement d'autres fonctions. Au printemps dernier, un système de paiements mobiles entre amis a été testé aux Etats-Unis. A l'été, M, un assistant virtuel chargé de concurrencer les outils de recherche Siri d'Apple, Cortana de Microsoft et Google Voice, a fait son apparition. Facebook a également ajouté des interactions avec des marques, hôtels et commerçants, avant le partenariat signé en décembre avec Uber. "Nous habituons les gens à l'idée qu'on peut interagir pas seulement avec des gens sur Messenger", expliquait Seth Rosenberg, le directeur Produits de Facebook, au site spécialisé TechCrunch, le mois dernier.

L'influence des asiatiques WeChat et Line

Rendons à César ce qui lui appartient : la métamorphose de Messenger vient surtout des expériences réussies de WeChat, en Chine, et de Line, au Japon. Ces messageries instantanées, peu connues jusqu'à récemment en Europe, proposent déjà de multiples services supplémentaires, avec une forte croissance de leur audience à la clé.

Développée par le géant chinois Tencent, WeChat revendique plus de 600 millions d'utilisateurs dans le monde. Elle propose en plus de sa messagerie instantanée des fonctions d'appel vidéo et audio ou encore de lecture des QR codes pour interagir avec des marques.

De son côté, la messagerie instantanée Line propose aussi un service de streaming musical et met l'accent depuis l'an dernier sur des partenariats avec des sites de e-commerce et des médias. Créée en 2013, Line a franchi le cap des 100 millions d'utilisateurs en 19 mois, contre 54 pour Facebook et 49 pour Twitter.

Sylvain Rolland

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Commentaire 1
à écrit le 08/01/2016 à 9:05
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/// avenir /// on n arrette pas le progres, le probleme c est comment vont faire les gouvernements pour evite les derives, de toute sortes sur ces merveilleux outils que sont les reseaux sociaux puisant moderne et internationnal ,???

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